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Message : RE: Re: [typo] textographie

(diconoma) - Vendredi 10 Octobre 2008
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Subject:    RE: Re: [typo] textographie
Date:    Fri, 10 Oct 2008 20:39:47 +0200
From:    "diconoma" <diconoma@xxxxxxxxx>

Bonjour!
>> Un facteur qui m'intéresse plus, c'est le rôle joué par le nombre croissant de documents « autopubliés » par leurs auteurs, du fait des moyens mis à disposition de chacun pour cela aujourd'hui, alors qu'aucune formation de base à la typographie (et surtout à l'orthotypographie) n'est imposée dans les cursus scolaire et universitaire. J'avais lu un truc intéressant sur la notion de « document », mais je ne sais plus où.
--
Olivier Randier

Bonjour !
► Je vous sais gré de vous préoccuper ici des auteurs et des textes qu'ils écrivent et parfois publient sans avoir reçu la moindre formation. Persuadé que ce pouvait être aux gens du métier de transmettre leur savoir-faire orthotypographique, je suis fréquemment intervenu sur la liste pour que les plus concernés d'entre nous en prennent conscience. J'ai édité un ‹Précis de bonne typographie› à l'intention des utilisateurs de traitement de texte (les ‹textographes› ?), et ‹Devoirs sur table› pour former au plus tôt à nos usages les collégiens, lycéens et étudiants qui ont à remplir leur copie, le stylo à la main.
Cordialement.
 



-----Message d'origine-----
De : Olivier Randier [mailto:olivier.randier@xxxxxxx] 
Envoyé : vendredi 10 octobre 2008 15:14
À : typographie@xxxxxxxxxxxxxxx
Objet : Re: Re: [typo] Limites Pro Lexis


>  > la prédilection fréquente des gens pour « de Hyères »
>
>Je me rends compte de plus en plus que les gens - de ce que j'entends çà et là
>- omette très systématiquement l'élision dans une variété de cas qui me fait
>peur. Enfin, tout est relatif. Mais quand même.
>
>JMS
>
>N.B. : C'est d'ailleurs bizarre qu'un usage tende à aller à l'encontre d'une
>certaine simplification. Toutes les évolutions de la langue parlée veulent
>plutôt écourter l'énoncé ou le relâcher.

Oui et non. Les évolutions de la langue parlée tendent à simplifier l'énoncé.

Or, depuis un certain temps, il semble que l'usage de l'élision, de 
la contraction et des liaisons euphoniques apparaissent comme 
compliqué pour un nombre croissant de lecteurs. Il est de plus en 
plus fréquent d'entendre, voire de lire, des énoncés du type « le 
chapeau de Henri ». La contraction de l'article défini subit le même 
sort : « Les lecteurs de Le Monde ».

De même, la liaison euphonique pour euro ne prend pas, je reprends 
régulièrement des gens qui me parlent de cent ou de vingt [h]euros, 
sans la faire (curieusement, je pense que la plupart des mêmes gens 
ne diraient pas « des [h]euros », mais bien « des [z]euros ». La 
langue parlée a de ces mystères...

Les usages typographiques les confortent parfois dans ces errements. 
Je suis personnellement un fervent défenseur de l'article défini sans 
cap dans les titres d'oeuvre, comme le disait Lacroux : c'est plus 
facile de faire admettre la contraction de l'article s'il n'est pas 
sacralisé par une cap inutile : « C'est écrit dans /le Monde » plutôt 
que « C'est écrit dans /Le Monde ».
De même, et ça a sans doute un rapport, l'usage de la ponctuation 
n'est plus une évidence pour beaucoup de gens, notamment l'apostrophe 
et le trait d'union.

On peut gloser des heures sur la « décadence » de l'Éducation 
nationale, sans faire avancer le schmilblick.

Un facteur qui m'intéresse plus, c'est le rôle joué par le nombre 
croissant de documents « autopubliés » par leurs auteurs, du fait des 
moyens mis à disposition de chacun pour cela aujourd'hui, alors 
qu'aucune formation de base à la typographie (et surtout à 
l'orthotypographie) n'est imposée dans les cursus scolaire et 
universitaire. J'avais lu un truc intéressant sur la notion de 
« document », mais je ne sais plus où.
-- 
Olivier Randier