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Message : Re: [typo] Éric

(Alexandre Pachot) - Jeudi 29 Janvier 2009
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Subject:    Re: [typo] Éric
Date:    Thu, 29 Jan 2009 12:53:39 -0500
From:    Alexandre Pachot <pachot@xxxxxxxxx>

Le 29 janvier 2009 08:26, Jacques Melot <jacques.melot@xxxxxxxxx> a écrit :
[J. M.]   La remarque faite plus haut pour le Grevisse vaut également ici. Le texte de l'Académie (reproduit in extenso ci-dessous), relativement récent, est manifestement rédigé à la va-vite, sans approfondissement, sous la pression des partisans de l'accentuation systématique (on lit en filigrane que cette question ne fait pas partie des préoccupations habituelles de l'Académie).

   Pour ce qui est du manque d'approfondissement, j'en veux pour preuve l'assertion : « En typographie, parfois, certains suppriment tous les accents sur les capitales sous prétexte de modernisme, en fait pour réduire les frais de composition. », assertion complètement déconnectée de la réalité et qui, à elle seule, retire en pratique tout crédit à l'ensemble. Comme tous ici le savent, le modernisme en la matière consiste précisément à mettre systématiquement lesdits accents, à tort selon les uns avec raison selon les autres. Et ce n'est pas tout : l'auteur de ce texte n'inclut pas le tréma (ni la cédille) parmi les accents, mais oublie de séparer de ces derniers le signe diacritique exprimé par l'accent grave sur le a (de à) et de u (dans). Cela n'est pas sans conséquence, puisqu'il se permet de rappeler que l'accent sur la majuscule À ne doit pas être oublié, alors même que l'on sait qu'une convention d'accentuation partielle consiste précisément à supprimer ce signe diacritique (qui n'est pas un accent).

   Alors qu'il est exact que l'accent a « pleine valeur orthographique », ce n'est nullement la place de le rappeler là et ne constitue donc pas un argument valable : la suppression des accents sur les majuscules résulte d'une convention. Ce n'est pas un aléa, en ce sens qu'elle se fait avec esprit de suite dans chaque marche, selon les règles qui y sont adoptées.

   Dernière remarque : le rédacteur se réfère entre autre autres au Lexique des règles typographiques en usage à l'Imprimerie nationale. Or dans cet ouvrage, qui malgré tout reste une des principales références du typographe, sinon même le première, ce qui concerne cette question ne figurait pas dans les anciennes éditions et est d'introduction récente. De plus, cet ajout est de nature notoirement dogmatique : en effet, alors que dans l'ouvrage sont données, conformément au titre de ce dernier, les règles que l'I. N fait sienne, la règle concernant l'accentuation est en rupture d'esprit avec le reste de l'ouvrage, donnant ce que l'homme doit faire - et non ce que l'I. N. fait !

   Jacques Melot


Merci pour ces remarques constructives. J'essaierai de l'être plus la prochaine fois, au lieu de faire du bruit pour le simple plaisir. Désolé !

Alexandre