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Message : [typo] Re: Re: Re: monologue interrompu

(didpem) - Vendredi 12 Mars 2010
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Subject:    [typo] Re: Re: Re: monologue interrompu
Date:    Fri, 12 Mar 2010 19:39:59 +0100
From:    didpem@xxxxxxx


Le 12 mars 10 à 17:12, Gilles Barras a écrit :




Courriel de « didpem@xxxxxxx » le 12/03/10 15:48 :


Le 12 mars 10 à 15:08, diconoma a écrit :

Bonjour !
Je vous fais part du problème suivant, exprimé dans un autre forum de typographie, en espérant moi aussi connaître votre sentiment :
« Je suis en train de traduire un roman de l’anglais vers le français, et rencontre une difficulté quant à la présentation des dialogues en français. Alors que l’anglais ouvre et ferme les guillemets pour chaque nouvelle réplique, sans jamais aller à la ligne, j’ai choisi en français de présenter les dialogues avec des tirets, en allant à la ligne avec un alinéa à chaque changement d’interlocuteur (présentation classique, me semble-t-il). Mais je rencontre plusieurs cas de figure où un personnage parle, puis sa réplique est interrompue par un passage descriptif. Sa réplique reprend, puis nouveau passage descriptif, etc.
Que faire dans ce cas ? Étant donné que c’est toujours le même personnage qui parle et que les passages descriptifs ne sont pas extrêmement longs, je ne pense pas être autorisée à aller à la ligne avec un tiret. Mais en même temps, si j’introduis les passages descriptifs en question dans la réplique, il y a alors risque de confusion entre la réplique et le passage descriptif… Comment faire ? Utiliser des guillemets ? »
 

Il faut faire attention au fait de *ne pas* aller à la ligne, qui est, par hypothèse, une décision d'*auteur*. Donc, théoriquement, *on ne modifie pas* cette présentation, qui est un peu signifiante quand même. Sinon, la typographie anglaise va à la ligne à chaque réplique, celle-ci étant précédée d'une apostrophe anglaise ouvrante, quand, traditionnellement, la mise à la ligne de toute réplique ou intervention parlée d'un personnage est adoptée.
Quand la parole d'un personnage est interrompue par une description ou une intervention du narrateur, eh bien, toute parole du personnage est entre guillemets :
« Bla bla. » La lune se levait. « Bli bli. » On commençait à distinguer la vache au bout du pré. « Blo blo. » Il commençait à faire froid., etc.
C'est difficile répondre comme ça à l'aveuglette.
D.



Bonjour,

La difficulté étant, dans le cas présent, que la solution choisie par la traductrice semble être... de ne pas utiliser les guillemets ! La solution classique et judicieuse proposée par Didier, et que je défendrais moi aussi volontiers, se heurte donc à ce choix prétendument simplificateur de se passer des guilles. L’on pourrait donc suggérer à la traductrice de réfléchir plutôt a priori à la présentation des dialogues ! Car de « tiret fermant », point, et c’est justement là qu’on est bien embêté ! La solution simplificatrice de présentation « moderne » (c’est-à-dire la solution de facilité, faussement qualifiée de « présentation classique ») montre bien, dans un cas tel que celui-là, ses limites !

J'ajoute ; une réplique qui est ouverte par un tiret se referme soit par rien du tout, même si c'est la dernière d'un dialogue, soit par un un guillemet fermant, à condition que la première phrase du dialogue soit introduite par un guillemet ouvrant. Ce n'est pas difficile à mettre en œuvre et on est sûr de toujours savoir qui, du narrateur ou du personnage, parle.. C'est la disposition la plus classique. La solution adoptée par l'auteur anglais dont il est question me semble pouvoit être conservée. Je n'ai pas d'exemple, ici, de dialogues où les répliques s'échangent selon la formule :
« Dis donc, blabla. » « Ah, je croyais que c'était Bloblo…» « Mais non, Blibli était en Charente. » La lune se levait. "Bloblo m'a encore raconté des sornettes. » Les vaches apparaissaient au bout du pré (décidément, l'image m'obsède). "Ce blibli, un lour je le coincerai. » Il commençait à faire vraiment très froid (ça c'est du vécu). 
Si j'ai bien compris, ce qui n'est pas certain. En tout cas, pour moi, c'est limpide comme appareil ponctuatif.
Les didascalies théâtrales (les indications de jeu) sont d'une tout autre sorte et d'une tout autre fonction, et que, donc, la comparaison ne me semble pas très juste : on ne pourrait les comparer qu'à des indications données par un auteur pour lire son roman (par exemple) à la voix -- et ce serait bien intéressant. Mais là, on sortirait de la surface narrative (assez analogue à la surface picturale d'un tableau) d'un roman.
Bref, pour me résumer et donner en clair mon opinion, je suggère à la consœur traductrice de conserver la présentation voulue (vérifier ?) par l'auteur.

D.
 
Gilles