Re: [typo] écriture exclusive

[Marion Gevers <marion.gevers@xxxxxxxxxxxxxxx>]

    Bonjour à tous,
    
    J'avoue que depuis mon île des antipodes, j'ai vu de loin naître et
    proliférer cette forme dite inclusive avec beaucoup de scepticisme.
    Et bien que féministe déclarée, je reste dubitative et n'utilise pas
    cette forme malaisée qui manque totalement de souplesse. Et je suis
    très acquise aux arguments qui mettent en évidence les difficultés
    accrues que cette forme de langage impose à divers groupes
    défavorisés, pour en faire une langue élitiste et non, comme une
    langue devrait l'être, facilement accessible à tous, ou en tout cas
    au plus grand nombre. 
    
    Marion

On 20/09/2020 7:24 am, Amalric Oriet wrote:

Bonsoir,

Le 19 sept. 2020 à 13:41, Thomas Linard <thlinard@xxxxxxxxx> a écrit :

Je remarque qu’il n’y a aucune réfutation de positions expressément nommées et citées

Et pour cause… Il y a à peu près autant de postures que de techniques et de théories différentes proposées, s’agissant de l’écriture inclusive ou de la rédaction épicène ou du langage non sexiste ou de l’écriture dégenrée ou du langage neutre ou…

Quant aux arguments contre l’usage du point médian (en particulier), il y en a beaucoup qui n’ont pas été mentionnés dans la tribune proposée par Éric Guichard : les principes d’économie linguistique, par exemple, qui tendent à privilégier toujours les formes les plus courtes et les plus efficaces dans l’_expression_ d’un message et qui sont de très loin la cause principale du recours au masculin générique dans toutes les dimensions de la langue, bien au-delà de la simple question des substantifs animés humains. Ainsi, on dira par exemple « conduire bourré est dangereux », « plein les poches », « le pour et le contre », etc. Ceci sans parler des questions de lisibilité, de gris typographique, de logiciels de correction, de mise en pages, d’indexation, de processus de correction en l’absence de normes, etc.

Il se trouve que dans ma modeste bibliothèque, j’ai l’insigne honneur de disposer de l’intégrale de l’Histoire de la langue française de Brunot et Bruneau, en 23 volumes. Près de douze mille pages intégralement consacrées à l’histoire de notre langue, et pas un traître mot accréditant les thèses proférées à l’envi par la mère Viennot. Surprenant, non ?

Pour finir, il serait bon que les tenants du point médian regardent ce qui se passe chez leurs glorieux devanciers, nos amis québécois. Après une cinquantaine d’années de recherche, de tâtonnements et d’innovations diverses, ils ont abouti à la seule conclusion raisonnable : user des mécanismes qu’offre déjà la longue et déconseiller formellement l’usage des doublets abrégés. Dont acte.

Cordialement,

Amalric Oriet

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