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Message : Re: Typographie française , grandeur et decadence (Michel Bujardet) - Vendredi 21 Mars 1997 |
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Subject: | Re: Typographie française , grandeur et decadence |
Date: | Thu, 20 Mar 1997 21:26:02 -0800 |
From: | Michel Bujardet <mickietype@xxxxxxxxxxxxxxxx> |
Olivier Randier écrit ; >>A propos du debat franco-americanisant... >> >>Ne s'agit-il pas la plutot d'un combat du "bien" (du beau, du propre, etc.) >>contre le mal (le facile, le pas cher, l'economiquement correct, etc.), >>plutot >>que d'une "invasion" de ces "maudits" anglais... > >C'est exactement ce que je voulais dire en parlant, sur un autre sujet du >« français des analphabètes du département marketing ». J'ai le douteux >privilège de travailler dans la publicité, et les rédacteurs y font étalage >d'« une inculture et [d']une pauvreté d'esprit qu'on ne rencontre plus >guère que chez les animateurs de radios libres » ;-( >On sent que tout le français qu'ils connaissent, ce sont les formules >toutes faites qu'ils ont appris en école de commerce. Et quand on leur dit >: « Mais y a une rupture de construction, là », ils vous regardent comme un >martien. Le drame, dans l'histoire, c'est que faute de "vécu commun", la rupture entre les tenants du "bien penser", et de la formule-éclair se creuse d'autant plus que les repères culturels dérivent. La lecture globale a remplaçé l'apprentissage laborieux des composants du mot, et zou, avec lui tout sens de l'orthographe. Les pénibles analyses de textes n'intéressent plus personne, et avec elles, la grammaire passe à la trappe. N'allez pas parler de compréhension du texte, c'est réservé aux dinosaures, et cela ennuie les petits. J'en vois le résulat ici, aux Etats-Unis, mais aussi en France, o? j'ai des neveux et nièces désormais porteurs de références tellement lointaines de miennes que j'ai grand peine à communiquer. Il me semble qu'en lieu et place d'éducation, on insiste de plus en plus sur la formation (training), dans laquelle les gens sont traités comme des singes savants, qui après tout n'ont pas vraiment besoin de comprendre pour être efficaces. Cela étant, et probablement malheureusement, il est probablement infiniment plus "rentable" d'avoir une bonne formation, immédiatement utilisable dans la vie, que d'avoir une tête bien faite, et aucune idée de ce que l'on veut faire. Tout n'est pas perdu, cependant. Même aux Etats Unis, royaume du "training", on trouve encore deci-dela plein de délicieux intellectuels fumeux, qui n'ont rien à envier aux refaiseurs de monde de Saint Germain des Près. Il suffi de chercher un peu ;-) Michel Bujardet >P.S. : « ayatollah », y a qu'un "h", je crois (pas taper !) ;-) GRR. Je voulais écrire « gagatollah ». Mais au fait, c'est encore un mot étranger, ça. On devrait dire un « curé chiite » [>;^))
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