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Message : Re: un format de document (etait saisie sur PC)

(Alain Hurtig) - Vendredi 21 Novembre 1997
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Subject:    Re: un format de document (etait saisie sur PC)
Date:    Fri, 21 Nov 1997 17:00:53 +0100
From:    Alain Hurtig <alain.hurtig@xxxxxxxxxxxxxx>

At 15:43 +0100 21/11/97, Marc Herbert wrote:
>On Fri, 21 Nov 1997, Alain Hurtig wrote:
>C'est plutôt attristant.
>
Ça dépend pour qui (le scripteur ou le lecteur... ;-))))

>Il s'agit de décrire une liste énumérée en exprimant que c'est une
>énumération, et pas en plaçant manuellement des puces et des
>tabulations. La composition et la typographie sont dissociée et
>viennent après.
>
Je suis sans doute totalement bouché (ou très fatigué), mais je continue à
ne pas comprendre. « Exprimer que c'est une énumération » ?...

Olivier posait un problème précis, effectivement rencontré très souvent par
ceux qui reçoivent des textes « de l'extérieur », saisis sur des matériels
et avec des logiciels hétérogènes, et par des personnes pas forcément
formées à toutes les subtilités de la typographie et de l'échange de textes
entre plateformes. Bref, un problème de la vie quotidienne. Si TeX a une
solution qui automatise la chasse à ce genre d'erreurs (sur un fichier
Word, pour prendre le cas le plus banal), je suis ravi de l'apprendre et je
souhaite savoir comment ça marche (sans qu'on entre dans des détails
techniques dont je me contrefiche,dces « trucs et astuces » spécifique d'un
logi... euh d'un « format de description de document » : juste le principe
de fonctionnement).

>J'ai lu et relu la charte, et il ne me semble pas que ce thème soit
>hors-sujet. Je l'espère en tout cas.
>
Vous l'écriviez vous-même :
At 13:53 +0100 20/11/97, Marc Herbert wrote:
>Attention, ce message est un message de honteuse propagande violant la
>charte :-)
>
;-))))))


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>Par contre, la question qui m'intéresse, c'est la viabilité technique
>d'un tel format universel,....
>
Ce qui m'intéresse plus, c'est la viabilité conceptuelle de ce genre de
projet. Et je la crois totalement nulle !

Ou bien on se cantonne au domaine du papier, et je n'en vois pas bien
l'intérêt. Le problème du metteur en pages, c'est de disposer de quatre ou
cinq bons outils qui lui permettent de traîter ses textes, ses images, ses
polices de caractères, et ses pages, dans le respect d'une qualité
minimale, et le tout dans un laps de temps réduit à presque zéro, parce
qu'il a son client ou son patron sur le dos, et que le travail est à rendre
pour la veille (en envisageant une hypothèse optimiste...)

En fait, les transcodeurs permettent déjà d'envisager que le format des
textes est « universel », puisqu'on retrouve l'essentiel du formatage d'un
texte ou d'une page (saisi à l'aide d'un traitement de texte) quand on
importe ce texte dans un logiciel de mise en pages (à condition de disposer
du transcodeur, mais c'est généralement le cas). Mais pour bien des
raisons, presque tout le travail de présentation et de structurationreste
alors à faire (la logique de la saisie, la logique de la présentation sur
papier pour la relecture, etc. ne sont pas les mêmes que la logique
typographique et la logique de la maquette ; on doit donc « couler » à
nouveau le texte, les illustrations, et le reste dans une nouvelle logique,
celle qui permettra de faire d'un texte saisi un livre, d'une feuille de
papier raturllée une affichette ou une page de magazine, d'un croquis un
dessin...) Heureusement, d'ailleurs, puisque ça assure notre gagne-pain !

On peut bien sûr envisager, en aval de ce travail, des passerelles vers
l'hyper-texte qui permettent de surcoder provisoirement un document
typographique pour une présentation écran : elles existent déjà pour PDF
(entre autres) et semblent relativement efficaces d'un point de vue
technique. En revanche, la lisibilité n'est pas au rendez-vous, tant il est
vrai que la lecture sur écran est différente de la lecture sur papier (cas
d'un ouvrage reporté sur CD-Rom, par exemple). Il est donc certain que la
simple mise sous forme électronique d'un texte destiné à être imprimé (des
liens hyper-textes y ayant été rajoutés) n'est pas viable.

Ou bien on vise carrément le passage d'un texte mis en pages vers le Web,
pour ne prendre que cet exemple. Et alors la passerelle devient franchement
inutile, car _tout_ va être modifié par le maquettiste Web : couleurs,
ajouts d'illustrations, d'élements mobiles, de frames, de zizique, de
films, et j'en passe. L'exemple des extensions pour les logiciels de PAO
vers HTML en sont l'assez triste illustration.

Je crois plus à un format universel « bas niveau », qui concerne les
polices de caractères (ce serait Unicode si on y a droit un jour) et les
divers attributs (gras, italiques, exposant... notes). Voilà qui serait
vraiment utile !

Je ne me sens pas spécialement « pessimiste » en pensant ça, d'ailleurs. Je
crois juste qu'à chacun son métier et ses outils : au concepteur de CD-Rom
ses CD-Rom, au graphiste Web ses applets Java, et au typographe ses
lettres, ses rapports entre le blanc et le noir et ses polices MM...

Je crois aussi que le tournevis universel est du même domaine que le
mouvement perpétuel : un cauchemar ou une plaisanterie...

Alain Hurtig         mailto:alain.hurtig@xxxxxx
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« La femme se leva, elle mangea, et n'eut plus le même visage »
   Samuel I 1, 18.