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Message : Re: Capitales accentuées dans les sigles

(Jean-Pierre Lacroux) - Mardi 16 Décembre 1997
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Subject:    Re: Capitales accentuées dans les sigles
Date:    Tue, 16 Dec 1997 10:55:28 +0100
From:    Jean-Pierre Lacroux <lacroux@xxxxxxxxx>

Olivier RANDIER wrote:
> Il y a eu une intervention lumineuse de Jean-Pierre Lacroux sur la
> distinction entre les différentes formes de sigles. Je la cite, parce que
> la réponse à votre question en découle directement :
----
C'est peu dire que je suis d'accord avec le début de ton analyse...
:-)
Ensuite, si l'on considère qu'en ces occurrences « accentuation »
signifie « reprise des accents figurant dans les mots d'origine », nos
opinions divergent un peu...
--------------- 
> Il me paraît donc logique et évident que l'on accentue les acronymes
> syllabiques ou pseudosyllabiques, et plus encore les acronymes lexicalisés,
----
Oui, logique et même souhaitable, mais est-il envisageable d'en faire
une « règle » et d'accentuer systématiquement les acronymes
syllabiques, singulièrement ceux qui sont lexicalisés sans accent ? Qui
va écrire « des modéms » ? 
Certains acronymes syllabiques ou pseudosyllabiques peuvent être
assimilés à des mots-valises. Il convient de militer pour leur autonomie
graphique ! 
À l'inverse, évitons d'accentuer ce qui ne le mérite pas (quelques
experts égarés suggèrent d'écrire Bénélux...).
---------------
> alors qu'on ne doit pas accentuer les sigles vrais, ni les acronymes formés
> d'initiales.
> En effet, pour ces deux derniers, l'accentuation ne pourrait que prêter à
> confusion. Un exemple : si l'on accentue l'acronyme (généralement honni)
> ENA, devrait-on mettre un accent grave sur le E (puisque c'est ainsi qu'il
> se prononce) ou un accent aigu (puisqu'il s'agit d'une é-cole) ?
> Il s'agit donc d'un cas où on omet volontairement et à raison
> l'accentuation des capitales, afin d'éviter la contradiction possible entre
> l'accentuation de l'initiale d'origine et la prononciation logique de
> l'acronyme.
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Moi, j'aimerais que l'on accentue les vrais sigles et les acronymes
formés d'initiales... même si l'usage dominant est celui que tu
décris... La contradiction éventuelle entre prononciation et graphie
du sigle est bien mince  et sans réelle importance mais celle qui
s'instaure entre prononciation du sigle et prononciation des mots qui le
composent (parfois l'E.D.F. se prononce eudéhéf...) et surtout entre
graphie du sigle et orthographe des mots qui le composent est souvent
très néfaste et fort peu pédagogique (electricité...).

L'ennui, c'est qu'un mot d'ordre du genre « Accentuez tous les sigles et
tous les acronymes », s'il est séduisant, car facile à retenir et à
mettre en pratique, est un tantinet abrupt (mais moins absurde que le
slogan
inverse...), car la question n'est pas simple... Je crois que la plupart
des vrais sigles peuvent s'accentuer sans problème et avec profit mais
que les acronymes sont plus capricieux.
Dernier point, la graphie des sigles et des acronymes est une question
« orthotypographique » (ce qui « permet » de faire à peu près tout et
n'importe quoi, hélas...) mais celle des rares acronymes lexicalisés est
une question par bonheur strictement orthographique (ce qui est bien
reposant)...

URSSAF : Ultime Remarque, Samedi Soir, les Acras étaient Formidables...
Cordialement,
Jean-Pierre Lacroux
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mailto:lacroux@xxxxxxxxx
Bibliographies, citations (langue française, orthotypographie) :
http://users.skynet.be/sky37816/Lx.html
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