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Message : Re: Espaces non-justifiantes et methode de justification

(Thierry Bouche) - Jeudi 05 Mars 1998
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Subject:    Re: Espaces non-justifiantes et methode de justification
Date:    Thu, 5 Mar 1998 13:40:29 +0100 (MET)
From:    Thierry Bouche <Thierry.Bouche@xxxxxxxxxxxxxxx>

Concernant « Re: Espaces non-justifiantes et methode de justification », Jean-Pierre Lacroux écrit :
« Y en a un, et il est beau, car c'est le premier point du dernier
« chapitre ! et oui j'ai dit oui je veux bien Oui.
« En V.O. :  and yes I said yes I will Yes.

Oui.

[ma bibliothèque est à 10 km de moi quand je me lance ici dans
diverses diatribes, je dis donc (mais évidemment pas _seulement_ pour
cette raison) parfois de grosses bêtises.]

Ce qui m'a légèrement énervé dans cette histoire, c'est l'idée que le
typo  pourrait dire a priori comment « doit » finir un livre. Je n'ai
jamais tenté de faire croire que j'étais moi-même dénué de mauvaise
foi, mais il me semble justement impossible de ne pas sombrer dans la
mauvaise foi si on se lance dans ce genre de débat a priori. 

Beaucoup de livres sont autosuffisants : le point final referme un
monde, dans les marges duquel le reste de notre vie
s'écoulera. D'autres participent d'un tissu, ne s'arrêtent jamais... 
Ce n'est pas au typo de choisir cela, pour ma part je sais que j'ai
été souvent surpris par une ligne pleine en fin de chapitre -- heureuse
surprise -- d'où ma remarque initiale. Les arguments (peut-on argumenter
sur un bonheur de l'oeil ? sûrement ! sinon que ferions-nous ici !)
vus jusqu'à ce point de la discussion relèvent de considérations plus
morales (disons esthétiques, en tant que l'esthétique est une facette
de la philosophie) que typographiques. L'achèvement serait à proscrire
chez vous, pas chez moi. Bon. Pourquoi pousser alors les typos d'un
côté plutôt que de l'autre ?

Un autre os à ronger : pour moi les pavés les plus fascinants sont
ceux composés comme suit (vu -- non pas à la télé -- mais dans des
publications anglaises) : Une lettrine initiale, la première ligne en
petites capitales, les lignes suivantes en bas de casse, la denière
s'achevant au fer à droite. Un pavé de cette trempe-là est compact et
rigide, plus dur à prendre en pleine poire qu'une tarte à la crême !


Th. B.
« et, quoique l'on pourrait mettre un point d'exclamation à la fin de
chaque phrase, ce n'est peut-être pas une raison pour s'en dispenser ! »
                                     Comte de Lautréamont, 1869.