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Message : Re: THE END

(Alain Hurtig) - Vendredi 06 Mars 1998
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Subject:    Re: THE END
Date:    Fri, 6 Mar 1998 10:51:46 +0100
From:    Alain Hurtig <alain.hurtig@xxxxxx>

At 3:37 -0500 6/03/98, Jean Fontaine wrote:
>   - un cul-de-lampe, une vignette (je ne suis pas sûr que ces termes soient
>justes dans ce contexte, mais je parle d'un quelconque petit truc décoratif,
>quoi)
>
Ça a disparu, pour des raisons économiques faciles à comprendre : très cher
à fabriquer.

Ça n'a pas réapparu, ou si peu, pour des raisons peu compréhensibles, parce
que le prix de ce genre de manip' est devenu ridicule.

Franchement : on scanne un paquet de vignettes à 2 400 DPI (on met un
stagiaire sur le coup avec un scanner de bureau, il apprend ainsi la rude
discipline de la gravure au trait et du nettoyage des bitmaps dans
Photoshop - il aura appris aussi une part essentielle et ingrate du mêtier,
tout en ayant le net sentiment de se faire exploiter, ce qui accroit son
sentiment de révolte et la tension dans le corps social [1] : tout cela n'a
donc que des avantages ;-)), on a ses vignettes une fois pour toutes (si on
en a un milliers, y a de quoi faire), et on les distille en fins de
chapitres.

Ça fait très chic, c'est très beau pôur le lecteur, flatteur pour
l''auteur, et ça ne coûte pas un rond ou presque...

C'est le paradoxe : on met de l'image partout de nos jours parce que c'est
bon marché, et dans le livre (et au même moment), elle a disparu. Ou bien
elle réapparait (photos mal scannées ou imprimées sur un mauvais papier
dans certains livres de poche, par exemple). mais le cul-de-lampe, lui, est
parti aux oubliettes !

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[1] Les périodes de révolutions sont propices à la typographie.
   D'une part en raison de la nette inflation du nombre d'imprimés ;de
l'autre en raison du souci que les révolutionnaires ont du contrôle et de
l'impact de leur parole, et du respect qui lui est dûe ; enfin parce que
les typographes, eux-même en révolution, cassent les logiques formelles de
leur temps et passent à autre chose.
  Témoins : la Révolution française, les révolutions russes et allemandes,
les révoltes de la jeunesse dans les années 1960-1970, le soulèvement de
1980 en Pologne, pour ne citer que ces seuls exemples.
  C'est un peu hors sujet, hein ? Peut-être pas tellement, finalement (et
puis j'ai la crève, donc un peu de fièvre - ça me rend lyrique).

Alain Hurtig                                         mailto:alain.hurtig@xxxxxx
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Si vous pensez avoir enfin trouvé la solution, eh bien ! une bonne nuit
de sommeil et il n'y paraîtra plus.
    Brigitte Fontaine