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Message : La saga du tréma

(Alain LaBonté ) - Mardi 26 Mai 1998
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Subject:    La saga du tréma
Date:    Tue, 26 May 1998 10:32:15 -0400
From:    Alain LaBonté  <alb@xxxxxxxxxxxxxx>

A 10:00 98-05-26 -0400, Patrick Andries a écrit :
> [Alain Labonté écrivait]
> > 
> > [...]
> > 
> >    Alors, il me semblerait logique, si l'on écrivait « Voguë », en
français
> > traditionnel, de prononcer « vogu-hé »... comme l'on prononçait jadis
> > « Gaëtan » comme « Gaétan » (certaines de mes connaissances écrivent
> > d'ailleurs encore leur prénom de la première manière).

[Patrick] : 
> Comment expliquer alors qu'en français arguë doive  se prononcer argu-heu
et 
> non comme vous semblez le suggérer argu-hé (canoë) ? Je pense que
l'argument de 
> Thierry se tient : voilà deux ë (e tréma) ayant des prononciations
différentes 
> par le simple fait que le e écrit en français à trois valeurs (e dit
muet, aigu 
> et grave) et qu'une fois le tréma mis on ne peut plus les distinguer.
> 
> Plutôt que d'inventer de nouvelles lettres accentuées on peut légitiment
penser 
> que le déplacement du tréma pourrait résoudre les choses.

   [Alain] :
   Il n'y a pas déplacement du tréma dans ce cas, on a ajouté un tréma sur
un mot qui n'en avait pas auparavant... Si j'avais été Académicien, compte
tenu de l'argument de Patrick qui est indéniable (c'est un verbe troublant
en raison justement de sa conjugaison qui fait apparaître tout autant une
terminaison en « -e » qu'en « -é »), j'aurais plutôt régularisé
l'orthographe de « arguer » en « arguher », justement (il existe un
précédent d'équivalence : « crapaüter » peut aussi s'écrire « crapahuter »
[ce qui est d'ailleurs l'orthographe préférée du mot].)

   Cela aurait évité le changement de définition du tréma, qui n'en a plus
de fiable d'ailleurs... à moins de déplacer le tréma sur tous les mots qui
en comportent et créer ainsi de nouvelles lettres accentuées en français.

   « Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, surtout pour
simplifier les choses », voilà ce que semble devoir être à l'avenir la
devise des Académiciens, qui deviennent en cela égaux aux techniciens les
plus sophistiqués.

Alain LaBonté
Québec

               Si c'était à refaire, je me ferais technicien. Je ferais
               des choses compliquées, très compliquées, de plus en plus
               compliquées. Cela simplifierait l'existence.

                       -Eugène Ionesco