| Archive Liste Typographie
Message : Re: Didot et ligatures (ex: Expo Didot ?) (Olivier RANDIER) - Mardi 23 Juin 1998 |
Navigation par date [ Précédent Index Suivant ] Navigation par sujet [ Précédent Index Suivant ] |
| Subject: | Re: Didot et ligatures (ex: Expo Didot ?) |
| Date: | Tue, 23 Jun 1998 03:15:57 +0200 |
| From: | Olivier RANDIER <orandier@xxxxxxxxxxx> |
>le 22/06/98 16:24, Thierry Bouche écrit : > >>Bref, ponot délire et les cahiers gut font bien de >>se laver les mains du contenu des articles publiés ! > >Je viens de relire l'article (un peu en diagonale, j'avoue). >En fait, bien que ça soit fort long, l'argumentation repose >sur le fait que didot tourne le dos à l'écriture manuscrite, >et n'a que faire d'ornementation. >Or rien ne prouve que la raison d'être des ligatures soit de >rappeler l'écriture manuscrite ou d'ornementer... Il y a aussi >des raisons techniques : le « f » et le « i » étant dessinés, il >semble bien que si la goutte du « f » touche le point du « i », >une ligature est _au moins_ souhaitable. D'ailleurs dans le même >cahier Jacques explique bien que certaines linéales peuvent se >passer de la ligature fi et les raisons qu'il invoque sont bien >techniques : je suis d'accord et je ne vois pas bien pourquoi >le Didot devrait échapper à cette règle. Je suis d'accord avec toi. Je n'ai pas lu cet article, mais ce Ponot a trop fumé la moquette. Les ligatures fi et fl ne sont en aucun cas des ornementations, mais des ligatures techniques. Je viens d'en faire l'essai et, s'il est vrai que la goutte du f ne touche pas le point du i en approche, il n'empêche que l'ensemble est esthétiquement inacceptable. Je dirais même que c'est encore plus flagrant en Didot, parce qu'à cause des déliés qui tendent à disparaître, ça finit par avoir l'air d'un tréma de travers, alors qu'en Garamond, ça se remarque moins. Je l'ai peut-être déjà dit, mais, selon moi, en typographie française, il y a trois types de ligatures : -- les digrammes soudés (oe, ae), -- les ligatures techniques (fi, fl, ffi, ffl, etc.), -- les ligatures ornementales (ct, st). Les premières sont linguistiques, totalement obligatoires. Les deuxièmes sont indispensables quand elles sont nécessaires (euh....). Les troisièmes sont à l'appréciation du typo. On notera qu'une ligature peut changer de statut selon la langue (par exemple, le eszet est digramme soudé en allemand, mais ligature ornementale -- franchement désuète -- en français). De deux choses l'une, soit le caractère à un f qui utilise un artifice (par exemple, la boucle qui décale vers la gauche, comme en Belwe) pour éviter la promiscuité de sa goutte avec le point du i, et alors la ligature n'est pas techniquement nécessaire, soit il est normal, et alors elle est indispensable. Pour moi, le didot entre indubitablement dans la seconde catégorie. Quand le type n'a pas de goutte (linéales), la ligature n'est généralement pas nécessaire, ce qui n'empêche qu'elle existe quelquefois, pour d'autre raisons, voir le Stone. Juste un bémol pour dire que le problème était peut-être moins crucial autrefois, parce que l'on composait avec une approche plus large (par goût et pour des raisons techniques). Aujourd'hui, la tendance étant de composer sensiblement plus serré, et les ligatures pourraient se multiplier. Olivier RANDIER -- Experluette mailto:orandier@xxxxxxxxxxx http://village.cyberbrain.com/technopole/Experluette Experluette : typographie et technologie de composition. L'Hypercasse (projet de base de données typographique), l'Outil (ouvroir de typographie illustrative).
- Re: Didot (ex: Expo Didot ?), Michel Bovani (22/06/1998)
- Re: Didot et ligatures (ex: Expo Didot ?), Olivier RANDIER <=
- Re: Didot et ligatures (ex: Expo Didot ?), Thierry Bouche (23/06/1998)