Re: Titres et slogans (fut : Balais, serpillieres, etc.)

[Philippe JALLON <panafmed@xxxxxxxxxxx>]

Jean-Pierre Lacroux écrivit :

>Tout le monde trouve normal que certains titres (ou slogans) s'achèvent
>sur des ponctuations expressives ou « syntaxico-mélodiques » (points de
>suspension, d'exclamation, d'interrogation), mais on répugne à employer
>le point final...

Remarque pertinente.

Certes, le point final et les « ponctuations expressives ou
"syntaxico-mélodiques" » que tu évoques ont un dénominateur commun : ce
sont des signes de ponctuation.

Toutefois, me semble-t-il, il conviendrait d'introduire un petit distingo.
Le point final est normalement un signe de « ponctuation objective » : il
marque la fin d'une phrase (quelque elliptique que soit sa tournure), quel
qu'en soit le contenu ou l'affect ; c'est donc un marqueur purement
grammatical. Quant aux ponctuations « expressives », elle introduisent bel
et bien l'idée d'expression que tu leur attribues ; bref, leur vocation
ressortit à la sémantique et non à la seule grammaire.

Moi, je persiste à considérer que les titres et les slogans ne sont pas, à
proprement parler, des phrases ; dans ce cas, pourquoi obéiraient-ils à une
logique grammaticale alors qu'ils ne sont pas censés s'y conformer ?

Il semble que la plupart de nos colistiers soient du même avis. Sinon, ils
libelleraient les sujets (subjects) de leurs e-mails avec un point final...

>Est-ce bien raisonnable ? Sans conséquences ? Une au
>moins est évidente : quand on ose l'employer dans un titre (ou un
>slogan) dépourvu de ponctuation interne, le point final peut devenir
>étrangement expressif.

Je n'en disconviens pas, du moment que cela reste une exception par rapport
à la règle générale -- une licence, en quelque sorte.

Il me semble avoir évoqué dans cette liste, il y a quelques mois, le cas «
extrême » de l'hebdomadaire « Jeune Afrique » : TOUS les titres, inters et
autres éléments de titraille s'y terminent par un signe de ponctuation ;
quand il ne s'agit pas de « ponctuations expressives », alors on met un
point.

Mon confrère a procédé là à un choix. Libre à lui, c'est son droit.

D'un point de vue purement typographique [sachant que je ne suis nullement
expert en la matière ;-)], ce choix me choque, pour les raisons que je
viens d'évoquer.

Au-delà des convictions irréconciliables des uns et des autres, on peut
examiner les effets visuels d'un tel choix.

1 - D'abord, cela surprend. Ne serait-ce que parce qu'on n'est pas
accoutumé à un tel procédé. A la limite, j'aurais tendance à ne voir dans
les titres de ce magazine que leurs points peu finauds, comme on
remarquerait d'abord une verrue avant de voir le nez sur lequel elle trône,
bref, comme on remarquerait toute excroissance monstrueuse.

2 - Les points finals des titres de « JA » sont composés dans la même force
de corps que le reste du titre. Option logique, certes. Je me demande
toutefois s'ils ne gagneraient pas à être composés dans un corps inférieur
(ou dans une graisse moins saturée).

3 - Cela m'amène à poser une question d'ordre typographico-esthétique :
est-il préférable d'inclure la ponctuation adjacente dans la mise en gras
qui précède ?

Laquelle de ces deux options ci-dessous vous semble graphiquement la plus
acceptable ?

- Option n° 1 -
<BOLD> Ordre du jour :</BOLD> La typo au XXXVIIIe millénaire(.)
<BOLD> 5 septembre 1998 :</BOLD> Conférence mondiale sur la typographie des
boîtes* de camembert(.)

- Option n° 2 -
<BOLD> Ordre du jour</BOLD> : La typo au XXXVIIIe millénaire(.)
<BOLD> 5 septembre 1998</BOLD> : Conférence mondiale sur la typographie des
boîtes de camembert(.)

* Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai naturellement tendance** à
dactylographier « bîtes » au lieu de « boîtes ». Ça doit être freudien...

** Dans un premier jet... :-D


Philippe JALLON	panafmed@xxxxxxxxxxx
Directeur de la publication / Chief Editor    Médias interAfrique
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