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Message : Promenade typo aux puces

(Leraillez Benoit) - Dimanche 08 Novembre 1998
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Subject:    Promenade typo aux puces
Date:    Sun, 8 Nov 1998 21:04:03 +0100
From:    Leraillez Benoit <Leraillez@xxxxxxxxxx>

J'ai profité de cette belle matinée parisienne pour aller faire un tour 
aux puces* voir quelques vieux livres pour essayer de comprendre un peu 
mieux la typo (vaste programme).

Deux choses sur les guillemets qui m'ont surprises dans des éditions du 
XIIIe :

Dans un livre du Dr Pomme édité par l'imprimerie royale (1785 de mémoire) 
traitant d'une maladie (désolé je n'ai pas retenu le sujet) on voit des 
guillemets de forme et d'utilisation intéressante :

- Ils sont assez courbes avec une sorte de goutte en haut. Leur placement 
vertical est un peu différent entre les ouvrants (plus hauts) et les 
fermants (plus bas). Bref cela ressemble beaucoup aux guillemets 
allemands ou espagnols (impossible de retrouver mon Chicago Manual of 
Style ni mon guide du typographe roman).
- Lorsqu'une citation court sur plusieurs lignes un guillemet est répété 
à chaque ligne. Mais c'est un guillemet fermant en début de ligne sur les 
pages de gauche et un guillemet ouvrant en *fin* de ligne sur les pages 
de droite.


Ceci m'amène à trois réflexions hachtement mûries :

- La forme des guillemets hésitant entre la « , » et le « > », elle a 
évolué différemment dans les pays qui ont adopté cette idée typographique.
- Le fait de mettre le symbole de citation à l'extérieur des pages les 
rend vraiment utiles car ils ne sont jamais cachés dans la pliure du 
livre.
- L'idée de répéter les guillemets à chaque ligne n'est pas nouvelle et 
les logiciels de courrier électronique qui utilisent ce principe ne font 
que reprendre une règle ancestrale. Et les zigs qui s'évertuent à 
remplacer cette admirable règle en distillant un » deci delà pour marquer 
une citation ne sont que des affreux tortionnaires de nos beaux principes 
typographiques (je ne vise personne ;-)

Enfin la virgule ! La place de la virgule est en effet assez flottante 
(ça va faire plaisir aux matheux et forcenés du FPU). En effet la virgule 
est toujours détachée du mot qui la précède, pas autant qu'un 
point-virgule mais presque (pas de Palmer sous la main). Pourquoi, et 
quand, les typographes ont-ils décidé de coller la virgule, comme le 
point, aux mots ?


Benoît Leraillez

J'aurai bien ramené quelques ouvrages à la maison (des Confidences de St 
Augustin du XVIIe entre autres) mais mes poches ne me permettent pas des 
achats avec trois zéros :-(
Par contre un abrégé du dictionnaire de l'académie française (éd. 
Firmin-Didot 1883) est venu rejoindre mon « home sweet home » pour un 
demi Cézanne ;-)