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Message : Re: Promenade typo aux puces

(Alain Hurtig) - Mardi 10 Novembre 1998
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Subject:    Re: Promenade typo aux puces
Date:    Tue, 10 Nov 1998 16:16:56 +0100
From:    Alain Hurtig <alain.hurtig@xxxxxxxxxxx>

Entre la délicieuse flame-war naissante (va'z-y Jacques ! mord'z-y
l'oeil !) et la sublime synthèse K2 en français et en anglais, personne n'a
pris le temps de rebondir sur cette intéressante contribution.

At 21:04 +0100 8/11/98, Leraillez Benoit wrote:
>- La forme des guillemets hésitant entre la « , » et le « > », elle a
>évolué différemment dans les pays qui ont adopté cette idée typographique.
>
Il me semble qu'un de nos éminents historiens (sans doute Jacques) avait
fait le point un jour à ce sujet, mais un petit rappel ne serait pas de
trop, surtout en ces temps où le *guillemot* est si vivement attaqué. C'est
_vraiment_ un pb compliqué.

>- Le fait de mettre le symbole de citation à l'extérieur des pages les
>rend vraiment utiles car ils ne sont jamais cachés dans la pliure du
>livre.
>
Là, je m'excuse, je n'ai pas compris !

>- L'idée de répéter les guillemets à chaque ligne n'est pas nouvelle et
>les logiciels de courrier électronique qui utilisent ce principe ne font
>que reprendre une règle ancestrale.
>
J'ai fait ça une fois, une seule, et le résultat est merveilleux,
super-chic, très lisible.

C'est bien plus efficace que les « astuces » actuelles qui consistent à
composer les longues citations dans un corps plus petit - ce qui oblige de
surcroît à toutes sortes d'acrobaties pour la justif' verticale, surtout
quand on est « aligné sur la grille » (pour XPress). Bref, c'est élégant,
très classe, et on a bien tort de s'en priver.

Le problème, c'est que c'est long à mettre en oeuvre, parce que ce n'est
pas automatisé.

Olivier : est-ce que tu as la place et le temps de rajouter ça dans [K2, Le
Retour de la SynThèSe] ? :
  On pourra définir dans la feuille un ou plusieurs caractères de début de
ligne (comme pour la lettrine, mais au début de chaque ligne et non pas au
début de chaque paragraphe.
Et tant que tu y es :
  Les lettrines pourront être dans une police et un style différent de
celui du reste du texte (pour mettre des puces par exemple).

>En effet la virgule
>est toujours détachée du mot qui la précède
>
Toujours un pojnt d'histoire ; quelqu'un sait-il quand cette habitude s'est
perdue ?

>, pas autant qu'un
>point-virgule mais presque.
>
Attention avec la mesure des espaces dans les livres anciens. Je doute que
les protes d'antan, même dans les éditions ultra-soignées, y prêtaient la
même attention que maintenant : comme ils ne pouvaient pas jouer sur
l'interlettrage, ils bricolaient leurs justifications avec les inter-mots,
et plus particulièrement avec les espaces avant les signes de ponctuation
(rien d'automatisé, je le rappelle, et une partu importante dûe au hasard,
à l'inattention, à la fatigue, etc.). Quand on manquait d'espace de la
bonne largeur, on en prenait une autre !

Le souci des espaces régulières, dans une même page ou dans un même volume,
semble naître avec la mécanisation (donc la Monotype), de ce moment où
l'espace a cessé d'être matérialisée.

Cela dit, j'avais essayé de composer un texte d'une page en mettant des
espaces avant les virgules (j'avais aussi augmenté les espaces avant les
signes de ponctuation double), au grand effroi d'un colistier de l'époque
(Paul Pichaureau, je crois : où est-il passé, celui-là ?). C'est lui qui
avait raison : de nos jours, c'est illisible, maniéré, ridicule - ça casse
la lecture. Les habitudes ont changé, et l'oeil ne parvient pas à se faire
à cet espace supplémentaire, qui devait pourtant sembler si naturel à nos
ancêtres.

>quand, les typographes ont-ils décidé de coller la virgule, comme le
>point, aux mots ?
>
Quelqu'un a une réponse ?

>J'aurai bien ramené quelques ouvrages à la maison (des Confidences de St
>Augustin du XVIIe entre autres) mais mes poches ne me permettent pas des
>achats avec trois zéros :-(
>
Je ne permettrai à personne de dire que saint Augustin (_s_aint, sans cap,
ou _st_ en abrégé, toujours sans cap, tout docteur de l'Église qu'il soit)
vaut un triple zéro ! :-))))
  Et il s'agit des _Confessions_, et non pas des _Confidences_, sauf si la
traduction « canonique » du titre de cette première autobiographie
introspective a changé depuis 3 siècles (ce qui est après tout possible).

Alain Hurtig                                    mailto:alain.hurtig@xxxxxxxxxxx
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Recherchons les enfants, les parents des enfants, les enfants des enfants,
les cloches du printemps, les sources de l'été, les regrets de l'automne,
le silence de l'hiver.
   Philippe Soupault, _Un deux ou trois_.