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Message : Re: Re : Où mettre le point ?

(Emmanuel Curis) - Mardi 01 Décembre 1998
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Subject:    Re: Re : Où mettre le point ?
Date:    Tue, 1 Dec 1998 15:46:33 +0100
From:    Emmanuel Curis <curis@xxxxxxxxxxxxxx>

	Bonjour,

Dans son message, Jean-Pierre Lacroux a écrit :

« Le problème posé (à l'auteur, au typographe) est donc : dans tel cas,
« l'autonomie est-elle réelle, suffisante, nulle (en supposant que la
« nature et les limites de cette autonomie aient été définies
« auparavant) ? Il n'y a pas de réponse toute faite, de confection, rien
« que du sur mesure.
« Ceci est vrai pour toutes les formules (mathématiques, chimiques, etc.)
« composées de signes appartenant au répertoire « typographique »
« (lettres, chiffres, quelques symboles divers), mais, vous le savez bien,
« il y en a d'autres... Il y en a qui, par nature, ne peuvent être
« intégrées « en ligne » au sein d'une phrase composée (attention ! voir
« plus bas : cet argument n'en est pas un en TOUTES circonstances...).
« Imagine-t-on une formule chimique représentant les liaisons suivie d'un
« point final sous prétexte qu'elle a été introduite par une phrase
« rédigée en français (ou dans une langue quelconque) ? Évidemment non...

	Là, je m'insurge quelque peu. Supposons une phrase du genre :

 « Le composé A, de formule 

               /-------\
              /         \
              |         |
              |         |
              \         /
               \-------/ ,

   est un alcane cyclique que l'on rencontre (...) »

	On pourrait mettre la formule brute (C8H16), bien sûr, ou tourner la
phrase autrement (Soit le composé A ci-dessous.
 [formule]
	Ce composé est (...)), ou faire un renvoi à une figure, mais ça me
semble plus lourd, alors que l'idée s'exprime bien avec une construction telle
celle ci-dessus [surtout avec des justifications pas trop larges, ce qui évite
d'avoir trop de lignes presque vides]. On pourrait aussi réduire la figure
pour la faire tenir dans la ligne, mais si elle est complexe on perd
énormément en lisibilité.
	Il me semble que, dans ce cas, la virgule est quand même
indispensable, et encore davantage si on utilise des parenthèses.

	Il est vrai que, dans ce cas, on devrait pouvoir faire la même chose
avec n'importe quel type d'image [là comme ça, je ne trouve pas d'idée de
phrase pour laquelle ça vienne aussi naturellement, mais c'est probablement
parce que je cotoie plus la chimie que le reste], pourtant ça me surprendrait
davantage. J'imagine deux explications :
 - c'est parce que je baigne dans la chimie que la construction présentée
au-dessus ne me choque pas ;
 - probablement aussi une conséquence de baigner dans la chimie, je ne vois
pas de grande différence de sens entre une formule semi-développée (comme
ci-dessus) et une formule brute (comme C8H16), si ce n'est la quantité
d'information contenue. Donc il paraît « naturel » que l'on puisse
interchanger les deux qui sont à peu près équivalents, et donc les mêmes
règles s'appliquent.

	La seconde solution me plait d'autant plus que, si j'utilise assez
volontiers des formules semi-développées intégrées dans une phrase, comme
ci-dessus, il n'en vas pas de même avec d'autres types d'illustrations, même
chimique, par exemple dès qu'il faut écrire un mécanisme de réaction.

« On peut imaginer quantité d'éléments figurant après un deux-points : une
« phrase, un poème (sans ponctuation, de préférence... ;-), une formule
« mathématique (ou chimique) simple ou complexe, un plan de villa, une
« peinture rupestre, une toile de Matisse, une carte, un tableau, un
« camembert, bref, le vaste monde en deux dimensions... Un signe de
« ponctuation, par exemple un point final, est-il envisageable après tous
« ces exemples ? 
« On aurait tendance à répondre : Non !

	Et bien je dirai, personnellement, oui pour la formule de maths et la
formule de chimie (dans le cas évoqué ci-dessus), justement parce qu'elle
peuvent être remplacées par des analogues qui demandent cette ponctuation
(même si l'on perd en information, on garde des éléments de même nature), ce
qui n'est pas vraiment le cas d'une reproduction de tableau par exemple (par
quoi la remplacer ?).
	Mais c'est probablement très biaisé par la familiarité avec le
domaine, qui fait que l'on a tendance à assimiler l'« image » à une sorte de
gros caractère quand elle est aussi fréquente, ou presque, que les caractères.

-- 
				Emmanuel CURIS
				Emmanuel.Curis@xxxxxx

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