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Message : Re: veuve-orphelin, r»sum» ? (Jacques Melot) - Mercredi 24 Mars 1999 |
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Subject: | Re: veuve-orphelin, r»sum» ? |
Date: | Wed, 24 Mar 1999 22:15:37 GMT |
From: | Jacques Melot <melot@xxxxxx> |
Le 24/03/99, à 19:00 -0000, nous recevions de Jean Fontaine : >Jacques Melot écrit : > >> Sauf erreur de ma part, ces deux mots « orphelin » et « veuve » font >double >> emploi avec la notion de ligne creuse et sont donc une source >potentielle >> et bien inutile de confusion. > > Je crois que « ligne creuse » désigne toute ligne plus courte que la >justif. Les veuves et orphelins sont des lignes isolées qu'on rencontre >quand un paragraphe est coupé en deux par un changement de colonne ou de >page, en laissant une ligne seule en bas ou en haut d'une page. Cette >ligne est le plus souvent creuse, mais le cas E de JiDé, auquel je n'avais >pas pensé en écrivant mon message précédent et que je considère aussi >comme étant une veuve, n'est PAS une ligne creuse. Voir à la fin de la présente réponse, dans le P.-S. > Ce qui me fait corriger ma définition perso : ce qui caractérise >essentiellement les veuves et orphelins n'est pas le fait d'être creuses >(elles ne le sont pas toujours), mais d'être isolées, séparées du reste de >leur paragraphe par un changement de colonne ou de page. D'accord, mais s'il n'existe pas de terme en français pour désigner cela, il ne va pas de soi qu'il soit nécessaire d'en créer ou d'en emprunter un, dès l'instant où l'on en prend conscience. Après tout, tous ici, je pense, sont respectueux de la typographie française et révèrent l'usage actuel comme l'aboutissement d'une longue histoire qui, sans cesse, a affiné les notions. Si nos prédécesseurs n'ont pas, au cours des siècles, estimé nécessaire de créer un terme, pour ma part mon premier réflexe sera de bien me garder d'adopter l'attitude présomptueuse qui consisterait à proposer un terme sans même m'interroger sérieusement sur la raison qui fait qu'il n'y en pas ! Malgré ces réserves, il est possible, tout compte fait, qu'il soit avantageux d'introduire un (ou plusieurs termes), car, enfin, il y a un commencement à tout et qui osera dire que la typographie est finie ! Que la langue française ait tendance à attester moins de mots que, par exemple, l'anglais, n'est pas une tare, une difficulté ou un inconvénient en soi. Le fait de ne pas avoir de terme pour désigner une « chose », disons plus généralement un concept, oblige à faire à chaque fois ne serait-ce qu'une portion de phrase. Mais le fait que le morceau de phrase en question dépendra du contexte et exprimera une penséee, alors que le mot est une étiquette à laquelle est attachée statiquement un sens (ou plusieurs) qui peut être saisi partiellement ou en partie erronément, se révèle souvent avantageux. La faiblesse lexicale, dans la mesure où elle ne consiste pas en une véritable pauvreté lexicale (le français comparé à l'anglais n'est pas une langue pauvre), a pour corollaire une pensée plus dynamique, la pensée très lexicalisée étant elle une pensée plus statique et dont la plus grande précision souvent alléguée est illusoire. Essayez de reformuler français tous les écrits en anglais que vous trouverez où l'on utilisera « orphan » ou « widow » sans utiliser la traduction de ces termes en français. Vous verrez que le résultat est tout à fait acceptable. Encore une fois, tout cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas un terme nouveau, mais qu'il faut se montrer prudent, car le fait qu'il existe un terme dans une autre langue (ici l'anglais) ne fait pas qu'il va de soi qu'il nous en faut un subitement aussi. Avant de nous précipiter, voyons comment s'expriment les bons professionnels qui n'ont pas à leur disposition « orpheline » et « veuve »... Amicalement, Jacques Melot P.-S. Voici, à titre d'exemple, comment les rédacteurs du Lexique des règles de typographie en usage à l'Imprimerie nationale s'en sortent (3e éd., p. 153) : Lors de la mise en page, on s'interdira de placer une ligne creuse en haut de page, de laisser en bas de page la première ligne seule d'un alinéa, de terminer une page (du moins une page impaire) sur un deux-points, ou une page impaire sur une coupure de mot. On proscrira également la présence d'un titre en bas de page s'il n'est pas suivi d'au moins trois lignes de texte. De même la dernière page d'un chapitre, d'un livre, etc. devra comporter au minimum six lignes de texte. Ah, j'allais oublier ! Voici la définition que donne le Collins English Dictionary (3e éd., 1991) pour « widow » (dans le sens qui nous intéresse) : widow [...] 3. Printing. a short line at the end of a paragraph, esp. one that occurs at the top line of a page or column. Il résulte clairement de cette définition qu'une « veuve » est nécessairement une ligne creuse. Le cas E. de Jean Denis Rondinet n'est donc pas une « veuve » ! > Précision : selon cette définition, une ligne creuse qui termine un >paragraphe en bas d'une page (ou qui en commence un en haut d'une page) >n'est ni une veuve ni un orphelin. (Certains manuels recommandent d'éviter >une telle ligne, car elle « brise » le contour du rectangle d'empagement.) > Tout ça n'est qu'une terminologie perso, je ne dis pas que c'est la plus >répandue! > >Jean Fontaine >jfontain@xxxxxxxxxxx
- Re: Terminologie encore, (continued)
- Re: Terminologie encore, Olivier RANDIER (25/03/1999)
- Re: veuve-orphelin, rÈsumÈ ?, Jacques Melot (24/03/1999)
- Re: veuve-orphelin, rÈsumÈ ?, Jean Fontaine (24/03/1999)
- Re: veuve-orphelin, r»sum» ?, Jacques Melot <=
- Re: veuve-orphelin, rÈsumÈ ?, Jean Denis Rondinet (24/03/1999)
- Re: veuve-orphelin, re'sume' ?, Olivier RANDIER (25/03/1999)
- Re: veuve-orphelin, re'sume' ?, Jean Fontaine (25/03/1999)
- Re: veuve-orphelin, re'sume' ?, Jacques Melot (25/03/1999)
- Re: veuve-orphelin, re'sume' ?, Jacques Melot (25/03/1999)
- Re: veuve-orphelin, resume ?, Jean Denis Rondinet (25/03/1999)
- La veuve et/ou l'orphelin, Jean Fontaine (28/03/1999)