Re: gris typo

[Alain Hurtig <alain.hurtig@xxxxxxxxxxx>]

At 12:43 +0200 26/04/99, Thierry Bouche wrote:
>Un gris typo, aussi uniforme soit-il, est toujours irrégulier.
>[...]
>Ce que fait un truc comme hz (ou pdftexz), c'est modifier la chasse
>des caractères « à gris constant  » pour minimiser au maximum
>l'élasticité de l'espace mot.
>
Il y a eu un débat récurrent dans la liste (à l'été, puis à l'automne
dernier, débat surtout alimenté par Thierry qui sans doute mijotait déjà
son « hz-like ») autour du gris et des moyens de le contrôler [1]. Point de
départ de la réflexion, un article de Karow (l'inventeur de hz) paru dans
les Cahiers Gut :
http://www.univ-rennes1.fr/pub/GUTenberg/publicationsPS/27-karow.ps.gz.

Je suis allé revoir. Je n'étais pas convaincu, je ne le suis toujours pas.
Non pas que je sois heureux de la justification générée par XPress, bien au
contraire : les résultats sont bons à jeter aux pourceaux. Mais les
résultats de hz sont (à mon avis) illisibles, et je sais mieux maintenant
pourquoi (je n'ai pas encore vu le pdf de Thierry, mais ce qu'il en dit
m'incite à penser que son expérience conduit à la même impasse).

Le gris est toujours irrégulier, dit Thierry. Il a raison, et c'est bien
pourquoi je parlais, moi, de gris _homogène_ (homogène au sein d'une page
par exemple). Et hz créé du gris _régulier_, qu'on prend dans les yeux
comme un bloc de béton (ou de plomb, si vous préférez).

Pire, pour moi, il le fait en utilisant un interdit (presque) absolu :
jouer sur la forme des lettres (cf. l'article de Karow). J'admets pour ma
part un peu d'élasticité sur la chasse (le moins possible) et autant qu'il
faut avec les espaces (dans des bornes raisonnables, évidement pour éviter
trous et lézardes). Mais la forme des lettres, on ne doit pas y toucher,
c'est l'horreur de faire ça, ça conduit à l'échec, à l'in-homogénéïté,
justement. À la catastrophe esthétique.

Passe encore qu'on modifie (légèrement, très légèrement) le dessin d'une
lettre en l'étroitisant ou en l'élargissant, mais alors il faut le faire de
la même façon sur tout le texte. Ce que hz ne fait pas.

Thierry évite une partie du pb en employant des polices MM, évidemment
prévues pour l'étroitisation (le dessin des lettres n'est donc pas
massacré). Mais, sous réserve d'inventaire quand j'aurai vu son pdf, la
question de  l'in-homogénéïté reste entière...

Finalement, le seul algo de justification que j'ai jamais trouvé
convainquant, c'est celui du logiciel de Méron, qui recalcule la chasse de
chaque lettre en fonction de son enveloppe, de l'enveloppe de sa voisine et
d'une justification optique verticale (ce qui, par parenthèses, permet
également d'avoir des bords de colonnes impeccables, en particulier à
droite - encore un débat récurrent sur la liste).

Je dois dire que je suis impatient de mettre le logiciel d'Adobe à
l'épreuve, quand celui-ci sera disponible...

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[1] Que Jef, avec son article à préparer, me pardonne d'avoir oublié de lui
citer ce trésor : c'est l'eprit de l'escalier, et j'avais complètement
oublié !

Alain Hurtig                                    mailto:alain.hurtig@xxxxxxxxxxx
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Recherchons les enfants, les parents des enfants, les enfants des enfants,
les cloches du printemps, les sources de l'été, les regrets de l'automne,
le silence de l'hiver.
   Philippe Soupault, _Un deux ou trois_.