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Message : Re: gris typo

(Thierry Bouche) - Jeudi 29 Avril 1999
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Subject:    Re: gris typo
Date:    Thu, 29 Apr 1999 18:39:08 +0200 (MET DST)
From:    Thierry Bouche <Thierry.Bouche@xxxxxxxxxxxxxxx>

» pourquoi serions-nous heurtés par
» un « beau » pavé de texte bien dense tel qu'en produit hz ?

Qui est heurté ? Moi pas -- du moins pas tant que je n'ai pas vu
d'usage un peu plus intensif dans des conditions réelles.

Je suis heurté par l'interlettrage, et par l'espace intermot trop
variable, les deux ayant le même effet de casser le rythme, la
« couleur » musicale d'une ligne parmi les autres. Je suis a priori
très réservé sur l'idée qu'on modifie l'espace entre les fûts d'un
« m », qui a pour moi le même effet qu'interlettrer « in ». Toute la
question est de savoir si ça peut se faire _suffisamment_ pour avoir
des conséquences visibles sur l'intermot, _sans_ qu'on le remarque,
même inconsciemment. 

C'est le même problème que pour le registre... La typo a sa raison que
les auteurs (heureusement !!) ignorent. 

» Il me semble que pdfTeX adopte une solution intermédiaire : en
» utilisant intelligemment la notion d'incrément pour les variations de
» chasse, on peut produire une casse « à la Gutenberg », c'est à dire
» avec un nombre limité de glyphes différentes pour chaque lettre : deux
» e, quatre m, etc.

Oui, mais les problèmes variant  à chaque ligne, si on décide de fixer
ça une fois pour toute, c'est comme si on n'avait rien fait.

Les C&J de 3B2 ne m'ont pas particulièrement impressionné, quoique ce
soit plutôt propre. Indesign, tex et 3B2 ont ceci en commun qu'ils ne
justifient pas ligne par ligne (les texistes diront : nous on justifie
par alinéa, mais finalement, vu que le seul paramètre strict, c'est
que deux lignes adjacentes ne soient pas de nature trop différente, je
ne suis pas sûr que ça donne un résultat différent des programmes qui
composent deux lignes par deux lignes...). C'est-à-dire que je ne sais
pas comment 3B2 interragit avec les « superfontes » : si tous les
paramètres typos sont des métriques figées dans la fonte, on en est
toujours au même point. En tex, il est possible d'avoir des
instructions de crénage en début ou fin de mot qui suppriment les
approches prévues pour les lettres en milieu de mot. On aurait de la
sorte des intermots plus réguliers, et des marges tirées au cordeau
(mais pas « optiquement justifiées », pour le grand bonheur de JiPé).
La différence entre 3B2 et tex sur ce point, ce serait simplement que
personne n'a investi dans le développement de « super métriques » pour
les fontes utilisées avec tex.

Thierry Bouche, Grenoble.