Archive Liste Typographie
Message : Re: Litterature & smileys

(Philippe Jallon) - Mercredi 23 Juin 1999
Navigation par date [ Précédent    Index    Suivant ]
Navigation par sujet [ Précédent    Index    Suivant ]

Subject:    Re: Litterature & smileys
Date:    Wed, 23 Jun 1999 10:28:55 +0200
From:    Philippe Jallon <panafmed@xxxxxxxxxxx>

Le 23/06/99, Patrick Cazaux écrivit :

>Je veux bien admetre, pour suivre le hacker de la mort qui tue, qu'on
>puisse s'amuser avec ça dans un roman à deux balles. Mais dans un texte
>plus construit, c'est impensable. De deux choses l'une, ou les smileys
>remplacent la description des sentiments d'une manière générale, et dans
>ce cas il faudrait en inventer tellement qu'on devrait prendre des cours
>d'idéogrammes pour lire un bouquin, ou bien ils ne servent à rien.
>En effet, comment pourrait-on les employer pour certains trucs et pas pour
>d'autres ?  Où serait la limite ? La demoiselle aux avantageux avantages
>(mais oui, la copine de Thierry !) pourrait sourire avec une parenthèse en
>travers du visage, mais l'ennui d'Emma, qu'en faire ?

N'oublie pas qu'un roman -- pour prendre une forme littéraire parmi
d'autres -- ressemble à une fusée à trois étages, où chacun des trois
étages peut fort bien n'avoir aucun point commun avec les deux autres : le
personnage principal, le narrateur, l'auteur.

Cette répartition des rôles -- dont le grand public n'a en général pas
conscience -- autorise, me semble-t-il, un certain nombre de constructions
paratextuelles, voire métatextuelles, dont les smileys pourraient être un
des vecteurs...

Cela dit, je t'accorde que le smiley ressemble à certains effets théâtraux
qui consistent à forcer le trait pour se faire comprendre de tous. Le «
roman à smileys » serait alors à la littérature ce que le clown est au
métaphysicien.

Ph. J.