Archive Liste Typographie
Message : Re: Litterature & smileys

(Jean Fontaine) - Mercredi 23 Juin 1999
Navigation par date [ Précédent    Index    Suivant ]
Navigation par sujet [ Précédent    Index    Suivant ]

Subject:    Re: Litterature & smileys
Date:    Wed, 23 Jun 1999 08:09:38 -0400
From:    "Jean Fontaine" <jfontain@xxxxxxxxxxx>

> N'oublie pas qu'un roman -- pour prendre une forme littéraire parmi
> d'autres -- ressemble à une fusée à trois étages, où chacun des trois
> étages peut fort bien n'avoir aucun point commun avec les deux autres
: le
> personnage principal, le narrateur, l'auteur.
>
> Cette répartition des rôles -- dont le grand public n'a en général pas
> conscience -- autorise, me semble-t-il, un certain nombre de
constructions
> paratextuelles, voire métatextuelles, dont les smileys pourraient être
un
> des vecteurs...
>
>
> Ph. J.

  Pour en ajouter une couche dans cette séméiologie smileyologique :
dans le poignant dialogue cité par Thierry, le sourire s'adresse au
personnage interlocuteur mais sa représentation trombinographique ne
s'adresse qu'au lecteur. Le souriard joue alors la fonction d'une incise
descriptive (« sourit-elle », « maugréa-t-il »).
  Dans le cas de nos bon vieux échanges électroniques, l'interlocuteur
est en même temps le lecteur. La trombine joue alors la fonction d'un
mot-phrase, d'une interjection (« Je blague! », « Je te dis merde à la
fin! »).
  Dans une pièce de théâtre imprimée, la binette se rapprocherait d'une
indication scénique (la gamme des sentiments et actions ainsi
représentables est bien sûr très limitée...) : la frimousse s'adresse au
lecteur qui peut se doubler de l'éventuel interprète du personnage.
  C'est dans la bédé que les trombinettes me sembleraient les plus
redondantes, non?

Jean Fontaine
jfontain@xxxxxxxxxxx