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Message : Re: [langue-fr] Re: Pratique de présentation des noms de famille en majuscules

(LA BONTÉ, Alain) - Vendredi 25 Juin 1999
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Subject:    Re: [langue-fr] Re: Pratique de présentation des noms de famille en majuscules
Date:    Fri, 25 Jun 1999 09:29:47 -0400
From:    "LA BONTÉ, Alain" <alb@xxxxxxxxxxxxxx>

A 23:31 99-06-24 -0400, Jean Fontaine a écrit :
>Les (dés)avantages des diverses compositions des patronymes
>(bas-de-casse, petites caps ou grandes caps?) ont jadis été abordés sur
>la liste Typographie. Voir les archives du 9 novembre 1997 et jours
>suivants (sujet du fil : noms en capitales) à l'adresse :
>http://www.cru.fr/listes/typographie@xxxxxxxx/

Merci... J'ai bien suivi le fil dans ces archives (du moins je crois), et
il me semble que l'opinion de Jean-Pierre Lacroux est, comme d'habitude,
lumineuse... Je la reproduis ci-après (les deux messages les plus
percutants), en retenant en résumé -- si j'ai bien compris -- que l'usage
de [vraies] capitales n'est pas le bienvenu dans le corps d'un texte mais
que l'usage de petites capitales (j'ajoute : de vraies capitales quand on
ne peut faire autrement, comme en courrier électronique) pour les noms de
familles est une pratique utile autrement [un informaticien dirait :
partout où ils sont utilisés comme données -- dans une adresse, dans un
champ nominatif non-structuré -- où l'on ne sépare pas explicitement le nom
du prénom] :


>From: Jean-Pierre Lacroux <lacroux@xxxxxxxxx> 
>     To: TYPOGRAPHIE Distribution List <typographie@xxxxxxxx> 
>     Subject: Re: noms en capitales, [fut: Re: Administration ...] 
>     Date: Sun, 09 Nov 1997 23:20:06 +0100 
>     References: <v01540b01b08b8a74b1cd@[195.101.24.52]> 
>     Reply-To: lacroux@xxxxxxxxx 
>
>
>
>Elisabeth Domergue écrit:
>> Cet usage permet de différencier le nom du prénom et ce n'est pas toujours
>> évident lorsque que le nom ressemble à un prénom ou lorqu'il s'agit de
>> patronymes
>> étrangers. Pour éviter le saut à la figure, il suffira de descendre la
force de
>> ces capitales en changeant le corps ou d'utiliser des petites capitales.
>--------------
>Il me semble abusif de
>considérer que grandes et petites capitales sont des éléments graphiques
>de même nature, ne différant que pas la taille (relative) et
>éventuellement par le dessin. 
>Les petites capitales ne sont pas des majuscules (grammaticales) mais
>des minuscules dont le dessin est quasi identique à celui des capitales.
>Cela signifie (à mon avis...) que si l'emploi des capitales est AVANT
>TOUT un problème de graphie, c'est-à-dire de langue (écrite...), celui
>des petites caps est EXCLUSIVEMENT un problème typographique.
>L'attitude face à la tradition est bien différente : avec les caps, y a
>du monde dans (et sur) les rangs ; avec les petites caps, beaucoup
>moins... Si demain la plupart des néocompositeurs se mettent à
>multiplier inconsidérément les petites caps, personne n'y pourra rien et
>une nouvelle tradition s'instaurera peut-être. Si certains veulent
>abuser des caps, tant pis pour eux, seule leur réputation aura à en
>souffrir.
>------------
>> Le choix va dépendre aussi de l'expression visuelle du contexte.
>> J'aime bien, l'absence des capitales et même de la majuscule dans des
>> environnements tres graphiques avec du futura par exemple.
>----
>De quoi parle-t-on ? De graphisme ou de composition ? De texte
>courant ou de titres ? D'ouvrages courants ou spécialisés ? De nos goûts
>respectifs ou de l'usage ? 
>Nul ne va donner de leçons posthumes aux peintres cubistes en leur
>rappelant les recommandations des codes typographiques... Les graphistes
>d'aujourd'hui peuvent faire ce qu'ils veulent avec les lettres, les
>chiffres et tous les signes qui leur tombent sous la main ! mais, si
>l'on parle de composition typographique, hors de certains titres, on ne
>devrait rien composer en toutes capitales (si... quelques menus détails
>comme les chiffres romains des divisions principales, les vrais sigles,
>quelques abréviations, l'insistance assez lourde ou la traduction
>graphique de divers beuglements...). Dans le corps du texte, on ne
>compose pas les noms propres en toutes caps, pas même les patronymes
>pour les distinguer des prénoms !
>
>S'agissant de la composition des patronymes, les petites caps (avec cap
>initiale...) sont recommandées dans les bibliographies (et dans quelques
>autres lieux...). Si elles sont souvent inutiles, voires ridicules (mais
>non fautives*) dans le corps du texte (dans cet emploi et dans les
>ouvrages « spécialisés »), elles sont d'une rare élégance et d'une belle
>efficacité dans les notes et les annexes. 
>* Pour m'expliquer un peu mieux... Dans une publication scientifique ou
>technique, s'il est absurde de composer en petites caps TOUS les
>patronymes, il n'est pas nécessairement idiot (dans certains cas) de
>composer ainsi des noms d'auteurs dont les ouvrages ou les travaux sont
>évoqués. Même remarque pour les citations.
>
>Cordialement, 
>Jean-Pierre Lacroux


puis :


>From: Jean-Pierre Lacroux <lacroux@xxxxxxxxx> 
>     To: TYPOGRAPHIE Distribution List <typographie@xxxxxxxx> 
>     Subject: Re: re : noms en capitales 
>     Date: Wed, 12 Nov 1997 09:34:55 +0100 
>     References: <199711120008.BAA17835@xxxxxxxxxxxxxxxxxx> 
>     Reply-To: lacroux@xxxxxxxxx 
>
>
>
>esperlue@xxxxxxxxxx écrit:
>> Votre r*action semble un peu agac*e. 
>----
>Non... Je me suis contenté de faire observer qu'il est souvent
>nécessaire de préciser de quoi l'on parle. Je ne crois pas que l'on
>puisse émettre des opinions ou des « règles » générales (sauf
>grammaticales...) relatives à l'emploi ou au non-emploi des capitales.  
>Mon « De quoi parle-t-on ? » ne visait pas à faire respecter une charte
>que je n'ai pas lue... encore moins à vous reprocher d'aborder un sujet
>sous l'angle qui vous convient.
>Le débat ayant été lancé sur la question de la capitalisation des noms
>propres (spécialement des patronymes) dans le corps du texte, j'ai tenté
>de répondre en distinguant quelques lieux (annexes, textes
>spécialisés, etc.). D'où le « De quoi parle-t-on ? » qui vous a agacé,
>ce que je déplore.
>-----------
>> Je reconnais que mes
>> pr*ocupations sont plut?t graphiques, est-ce condammable ? 
>----
>Non... et je ne vois pas qui vous a condamné. Si ma précédente réponse
>vous a fais croire une chose de ce genre, je vous prie de m'en excuser.
>-----------
>> La typo, c'est aussi
>> l'art de la mise en page et la cr*ation graphique , non ?
>> Est-ce que ces aspects vous paraissent trop subjectifs, trop
>> artistiques pour se pr*ter ? la discussion ?
>----
>Non... La preuve, on en discute souvent, et je vais en discuter.... Dans
>la typographie, il y a évidemment une part de création graphique, mais
>toute création graphique n'est pas nécessairement de nature
>typographique.
> 
>Une création artistique peut inclure des éléments typographiques, mais
>elle les restitue avec une liberté et parfois un génie qui
>n'appartiennent qu'à elle. Cette liberté de la lettre dans l'art puise
>une part de sa beauté dans les contraintes du monde typographique. D'où
>l'intérêt de ne pas trop mélanger les genres. 
>Cela me semble également vrai pour les arts appliqués. Bien des audaces
>graphiques ne doivent leur effet qu'à la solidité des règles enfreintes. 
>Ce jeu de l'écart et de la norme se retrouve partout, à commencer par le
>langage et la création littéraire.
>D'où, encore une fois... l'intérêt de préciser de quoi l'on parle : de
>la norme ou de l'écart. Sinon, on ruine les deux (surtout le second...).
>Cordialement, 
>Jean-Pierre Lacroux
>---------------------------------------
>lacroux@xxxxxxxxx
>Bibliographies, citations (langue française, orthotypographie) :
>http://users.skynet.be/sky37816/Lx.html

Alain LA BONTÉ
Québec