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Message : Le gras et le gris

(Jean Fontaine) - Mardi 21 Septembre 1999
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Subject:    Le gras et le gris
Date:    Tue, 21 Sep 1999 17:51:37 -0400
From:    "Jean Fontaine" <jfontain@xxxxxxxxxxx>

>>5. Y a-t-il d'autres façons de faire ressortir un mot d'un texte que
>>l'utilisation du gras (ou l'augmentation de la graisse)? Quelques
>>suggestions? J'ai déjà vu, je ne me souviens pas où, l'augmentation du
>>crénage.
>
>La mise en vedette c'est l'ital dans un texte en romain, et
>vice-versa, non ? Maintenant si on veut que ça se voie très fort, va
>pour du semi-gras ou du gras ; mais quand même l'idée sous-jacente
>que la lecture de quelques mots puisse dispenser de la lecture d'un
>texte me gêne.
>
>--- Michel Bovani

  Le gras est souvent condamné pour crime de lèse-gris-typo, mais l'usage de
mots en gras éparpillés dans certains textes destinés à être lus en
diagonale est compréhensible et ne me gêne pas vraiment. Le gras fonctionne
bien pour le repérage d'information dans un texte survolé rapidement, ce qui
est le cas dans des ouvrages de référence ou même dans certains types de
textes dans la presse.

  Par exemple, dans une chronique qui fait le compte rendu de divers
spectacles, on voit parfois les noms des vedettes mises en gras à leur
première occurrence dans le texte (entre deus maux, je préfère celui-là à la
mise en capitales). Le lecteur peut rapidement vérifier si des artistes qui
l'intéressent sont mentionnés ou non dans l'article. Employé avec bon sens
et modération (si ça ne tombe pas dans le « name-dropping » systématique),
le procédé ne me gêne pas trop en tant que lecteur.

  De même, dans une page de petites annonces, un texte en gras accrochera
plus facilement le regard. Évidemment, si la moitié des annonces de la page
sont en gras, le procédé perd de son efficacité...

  De son côté, l'italique ne cherche pas à attirer l'attention mais à
établir une distinction de nature entre un mot ou un passage et le texte qui
l'entoure (en romain). Dire que l'italique « met en relief », « met en
vedette », « met en exergue », etc., peut laisser croire que l'italique est
intrinsèquement plus « voyant » que le romain. La preuve que l'italique n'a
pas plus d'impact visuel, c'est que dans un texte déjà en italique, c'est le
romain qui joue alors la fonction d'italique.

Jean Fontaine
jfontain@xxxxxxxxxxx