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Message : Exposants/supérieurs (Re: n-iËme...)

(Olivier RANDIER) - Lundi 27 Septembre 1999
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Subject:    Exposants/supérieurs (Re: n-iËme...)
Date:    Mon, 27 Sep 1999 15:37:23 +0200
From:    Olivier RANDIER <orandier@xxxxxxxxxxx>

>>  J'imagine que tu fais allusion à l'ambiguïté possible avec la nombre e
>>(2,718...), qui se trouve souvent en exposant et qui, étant une constante,
>>se compose en romain. Oui, mais cette ambiguïté n'est-elle vraie pas
>>seulement pour la base _n_, mais aussi pour les bases 2, 3, 4, etc. ? Les
>>ouvrages matheux abrègent-ils souvent  « deuxième » en « 2^e », etc. ?
>
>Je crois que dans un contexte mathématique, deuxième s'écrirait au long :

Oui. Le nombre de problèmes que l'on peut résoudre simplement en composant
au long...

>La suite (u_n) est croissante à partir de son troisième terme.
>Je ne vois pas trop de cas où l'on aurait besoin de 2^e...
>
>>J'imagine que le contexte suffit habituellement pour savoir si telle
>>occurrence de « 2^e » signifie « deuxième » ou « 2^2,718... ».
>>
>>  Théoriquement, la position et la taille du « e » dans « 2^e »
>>diffère-t-elle selon que l'expression signifie « deuxième » ou
>>« 2^2,718... » ? Je crois que le premier est ce qu'on appelle « lettre
>>supérieure » et l'autre « lettre en exposant ». Et, si je me fie à Méron,
>>les lettres supérieures sont plus petites que les exposants et leur sommet
>>s'appuie sur la ligne des caps alors que les exposants outrepassent icelle
>>(test à l'écran : CAP").

Je crois que, si Méron fait cette distinction (où ?), c'est surtout pour
séparer le bon grain de l'ivraie. Il s'agit pour lui surtout de proscrire
l'usage de lettres en exposant là où des lettres supérieures s'imposent
(par exemple, M^lle).
Si je veux bien admettre que, pour des questions de lisibilité, on soit
parfois contraint de laisser déborder les exposants pour obtenir un corps
assez gros, il me paraît illusoire d'espérer en faire un élément
distinctif. Le lecteur moyen ne fera pas la distinction entre 2^e en
exposant et 2^e en lettre supérieure, même si le décalage et le corps sont
différents. Si on a 2^b en supérieur et 3^a en exposant, le décalage ne
sera probablement pas flagrant, voire contradictoire.  Ça ne pourra donc
que porter à confusion.
Par ailleurs, p. 102 de sa postface, il préconise le contraire, et montre
un dispositif avec des exposants calés sur les caps, comme je l'avais
proposé dans mon étude des proportions des casses dans un contexte
mathématique <http://altern.org/typographie/micro/proportions_maths.html>.
Je suis persuadé que cette distinction abusive vient le plus souvent de
l'usage de lettres parangonnées à la va-vite, lorsque les lettres
supérieures requises étaient absentes de la police.

>Le problème est de savoir d'où Méron tire cela...
>
>> Sous-question facultative, pour les plus doués : et
>>avec des chiffres elzéviriens ?

Les chiffres elzéviriens et les petites caps posent problème,
effectivement. Même si je reste persuadé que les lettres supérieures
devraient rester alignées en base entre elles et en tête avec les caps, il
faut bien reconnaître que ce dispositif fonctionne mal avec les elzéviriens
et les petites caps (siècles), parce que les lettres supérieures peuvent
paraître alors trop hautes (c'est le cas dans la composition de Méron). Il
faudrait sans doute tricher dans ce cas, et les décaler vers le bas.
Mais c'est peut-être aussi un problème de proportion ; plus les lettres
supérieures sont grosses, plus elles sont basses. On peut sans doute
trouver un compromis qui fonctionne même avec des elzéviriens. Il me semble
d'ailleurs que celui que je propose dans la page sus-citée y répond assez
bien.

Olivier RANDIER -- Experluette		mailto:orandier@xxxxxxxxxxx
	http://technopole.le-village.com/Experluette/index.html
Experluette : typographie et technologie de composition. L'Hypercasse
(projet de base de données typographique), l'Outil (ouvroir de typographie
illustrative).