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Message : Re: oblique-slashe-italique

(Jean-Michel Paris) - Vendredi 17 Décembre 1999
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Subject:    Re: oblique-slashe-italique
Date:    Thu, 16 Dec 1999 18:22:06 -0500
From:    Jean-Michel Paris <jmparis@xxxxxxxxxxx>

>> >> >Que pensez-vous d'une proposition récente d'appeler ce couple
>>«oblique,
>> >> >contre-oblique » ?
>> >
>> >[Olivier Randier]
>> >
>> >>J'y vois un inconvénient, dans le cadre de notre profession : pour
>>moi, un
>> >>oblique, c'est un caractère penché, mais non italique. J'ai
>>maintenant bien
>> >>pris l'habitude de distinguer un helvetica oblique d'un garamond
>>italique,
>> >>ça me gênerait de devoir à nouveau réformer ma terminologie ;-)
>> >
>> >Ne devrait-on pas parler d'Helvetica oblicisé et non d'Helvetica oblique ?
>>
>>S'il s'agit de la fonte réelle et non calculée au vol par l'ordinateur, je
>>n'en vois pas la nécessité.
>
>Voilà qui suggère qu'une fonte qui ne diffère de sa version romaine
>que par l'inclinaison systématique de ses caractères ne serait pas
>une véritable fonte italique ! Dans ce cas d'espèce, je crois pour ma
>part qu'il ne s'agit pas d'une fonte oblicisée ou penchée mais
>véritablement d'une fonte italique (obtenue par simple oblicisation).
>La décision du créateur de la fonte de simplement pencher les
>caractères pour créer une version italique peut nous paraître un
>déplorable pis-aller mais demeure une prérogative de l'artiste qui
>n'a d'ailleurs ni obligation de moyens ni obligation de résultats.

Je ne nie pas que faire un oblique au lieu d'un italique soit une
prérogative de l'artiste. Je ne fais pas de ce terme un jugement de valeur
(contrairement à oblicisé ou italisé). Reste qu'un italique, c'est à
l'origine une fonte « dans le style italien », c'est-à-dire dont le dessin
est radicalement différent du romain. On a besoin d'un terme pour
distinguer les deux façons de faire. Par exemple, l'Optima comporte un
italique vrai (numérisé après coup d'après les dessins de Zapf) ou un
oblique selon la date à laquelle on a acheté la fonte. Donc, je dis
"Garamond italique", mais "Vendôme oblique", "Futura oblique", mais "Gill
italique". D'ailleurs, il semble que je ne sois pas le seul, regardez le
nom de ces fontes chez Adobe.
D'autre part, cette notion ne s'applique pas uniquement aux fontes dans
leur ensemble, mais également aux caractères. Un certain nombre de ceux-ci
ont un glyphe traditionnellement totalement différent en romain et en
italique : a, f, g. Il est important pour le créateur de caractères de
pouvoir distinguer un a oblique d'un a italique.

Loin de moi l'idée de vous reprocher votre orthodoxie, ayant moi-même la même propension. Je crois néanmoins que vous préconisez des règles trop rigides en faisant de la désignation « italique » une sorte d'appellation d'origine contrôlée. Vous signalez à juste titre qu'un fonte italique, c'est à l'origine une fonte « dans le style italien». La première caractéristique (certains diront la principale caractéristique) de ce style n'est-elle pas le fait d'être penché ? Combien d'autres caractéristiques faudrait-il posséder pour être italique de plein droit ?

D'autre part, il ne faudrait pas éluder le problème qui surgit lorsque seulement une partie des glyphes d'une fonte sont canoniquement dans le« style italien ».

Je crois personnellement que le choix d'Adobe d'introduire des fontes « oblique » répond(ait?) simplement à des impératifs commerciaux. Une fonte sans version italique se vend mal. Alors, on en crée une mécaniquement et, pour éviter les problèmes de nomenclature lors de la venue éventuelle d'une version italique plus largement dans le style italien (on doit s'être souvenu de l'imbroglios Optima chez Adobe), on nomme cette première version « oblique ». La très vaste majorité des acheteurs ne fait pas de distinction entre les désignations « oblique » et « italique ». Tout le monde (ou presque) est donc satisfait et lorsqu'une version italique de qualité est éventuellement disponible, on peut la vendre sans gène à l'égard des acheteurs de la première génération. J'y pense, c'est comme pour les logiciels !

Jean-Michel Paris
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