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Message : Re: Hachette-éd. du CNRS

(Jacques Melot) - Lundi 19 Novembre 2001
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Subject:    Re: Hachette-éd. du CNRS
Date:    Mon, 19 Nov 2001 09:37:49 +0000
From:    Jacques Melot <jacques.melot@xxxxxxxxx>

 Le 19/11/01, à 9:35 +0100, nous recevions de Jacques Andre :

Patrick Andries a demandé :

Comme écrire le mot « l'après-onze-septembre » ? L'après 11 septembre ?
L'après-11 septembre. L'après-onze septembre.

Je tombe sur une référence bibliographique d'un ouvrage publié par Hachette en
collaboration avec les Éditions du CNRS. Le nom de l'éditeur est alors écrit
ainsi :

Hachette-éd. du CNRS

que je trouve cocasse (pour ne pas dire difficile à lire car du premier coup
j'avais interprété « Hachette éditeur »  car on écrit souvent, par exemple,
Dunod éd.).


   Dégénérescence, quand tu nous tiens...


Ceci est un bel exemple de la manie quasi inconsciente qui consiste à trop systématiquement abréger ou écrire en style plus ou moins télégraphique. La cause en est sans doute une forme de pusillanimité refoulée : on n'ose pas prendre trop de place (cf. aussi les maniaques de la « bande passante » et leurs remarques - je devrais dire coups de règles sur les doigts - dans les forums, essentiellement chez les anglo-saxons, mais, par moutonimitation chez nous aussi). On - surtout le patient - ne sait pas trop pourquoi...

J'explique de la même manière la force irrésistible qui, semble-t-il, pousse à utiliser une majuscule à chaque mot dans un titre, dans le nom d'une institution, etc. Pour prendre un exemple construit (je ne veux vexer personne... hum ! serai-je pusillanime ce matin ?), un titre de publication tel que « Journal pour l'avancement de la science mycologique » se trouve désormais pour ainsi dire systématiquement écrit sous la forme « Journal pour l'Avancement de la Science Mycologique », en particulier sur la page de titre de la revue elle-même. Pour ne prendre que ce dernier cas, je suis de plus en plus persuadé que ce phénomène s'explique moins par l'influence des pratiques anglo-saxonnes (indéniable pourtant), que par une forme de timidité : on écrit en fait « Journal pour l'Avancement de la Science Mycologique » pour « JOURNAL DE L'AVANCEMENT DE LA SCIENCE MYCOLOGIQUE » que l'on n'ose pas écrire (cf. l'interprétation de la capitalisation dans le courrier électronique : on considère généralement que c'est l'équivalent d'hurler). Cf. aussi tous la foule de noms d'institutions majusculés à tort et à travers.

   Jacques Melot



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Jacques André
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