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Message : Re: Rép. : trait d'union ou non ?

(Nils Gesbert) - Jeudi 17 Janvier 2002
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Subject:    Re: Rép. : trait d'union ou non ?
Date:    Thu, 17 Jan 2002 11:25:07 +0100
From:    "Nils Gesbert" <nils.gesbert@xxxxxx>

Bon... j'ai sous les yeux la charte de toponymie... je vais tâcher de citer
les paragraphes intéressants...

« Les toponymes français sont classés en deux catégories nettement
distinctes : les noms officiels et les noms non officiels. »
Pour les noms officiels, la graphie est fixée par l'édition la plus récente
du « Dénombrement de la population » (je ne sais pas si les guillemets sont
bienvenus ici mais c'est écrit comme ça dans le texte que je lis) publié par
l'INSEE  même si le nom INSEE « est considéré comme erroné par les autorités
municipales : dans ce cas, il appartient au conseil municipal d'engager la
procédure prévue pour le changement du nom d'une commune. »

« Les communes supprimées à la suite de fusions perdent leur statut
d'entités administratives, leur nom n'est donc plus un toponyme officiel.
Exemple : le Puy-Saint-Bonnet, fusionné avec Cholet en 1973, n'est plus un
nom officiel et doit s'écrire le Puy Saint-Bonnet.
« À noter que les villes nouvelles, formées par le regroupement de plusieurs
communes, possèdent un statut particulier différent de celui des entités
administratives traditionnelles [...] ces noms obéissent aux mêmes principes
que les noms non officiels.
« Les toponymes non officiels représentent la très grande majorité des noms.
[...] La graphie de ces noms résulte de _l'usage_, qui a pu varier au cours
du temps, mais qui diffère également selon le contexte -- national ou
local -- et selon la langue de l'utilisateur -- français ou langue
régionale. C'est pourquoi la transcription de ces noms en cartographie a dû
faire l'objet de règles particulières. »

C'était pour préciser le contexte, je saute à la partie « règles
d'écriture »...
(je cite un peu plus que la partie directement concernée, ça peut intéresser
des gens je pense)

Abréviations : il n'y a pas d'abréviation à l'exception de GR (Grande
Randonnée) et PR (Petite Randonnée).

Accents : « Les accents et autres signes diacritiques doivent toujours être
notés, aussi bien sur les lettres majuscules que sur les lettres minuscules,
conformément à l'usage de l'Imprimerie Nationale et des dictionnaires. »

Article : « Son emploi comporte des nuances assez subtiles et seule
l'enquête orale auprès des habitants permet de déterminer si le toponyme le
comprend ou non. Cependant l'usage cartographique fait que cet article, même
quand il existe et est attesté par les habitants, n'est pas toujours porté
sur la carte. »
(j'adore ce genre de règle)
Mais l'exception est précisée plus loin : « ne prennent pas d'article les
lieux habités qui ont une fonction particulière, exprimée par un terme
générique explicite, ou qui sont représentés sur la carte par un signe
conventionnel. Exemples : Prieuré Saint-Benoît, Château de Saint-Hubert... »
(Bon après il y a des exceptions à l'exception etc., je ne vais pas tout
recopier)

Chiffres : « Les nombres sont écrits en toutes lettres, sauf si l'usage
exige le recours à des chiffres arabes (dates) ou à des chiffres romains
(noms de souverains, de papes...) »

Je passe sur les histoires de « code nature » qui expliquent comment suivant
« la catégorie géographique ou la fonction » de l'objet on détermine la
police et la graisse à employer, d'autant plus que ça dépend des cartes.

Majuscules : « tous les substantifs et adjectifs prennent une majuscule ;
les prépositions, conjonctions et adverbes prennent une majuscule en début
de nom et une minuscule à l'intérieur du nom, à l'exception de Hors qui
prend toujours une majuscule et des prépositions situées _en fin de
toponyme_.
« Les articles prennent toujours une minuscule, quelle que soit leur place ;
il s'agit de _la seule différence en vigueur à l'IGN_ par rapport au Code
Officiel Géographique de l'INSEE, qui écrit l'article initial avec une
majuscule. »
Il est précisé plus loin que les articles contractés sont traités comme les
conjonctions et adverbes.
Les mots constituant une locution ne prennent pas de majuscule (sauf
éventuellement le premier) (ex. dans « en bas », « bas » n'aura jamais de
majuscule).
Et bien sûr l'article défini (contracté ou non) prend toujours une majuscule
quand il s'agit d'un nom de personne.

(pluriel des noms propres, sigles, nom de marques, terme générique... trait
d'union. Ah.)
(***** Voici donc la partie qui peut répondre à la question *****)
« Les noms officiels composés comportent un trait d'union entre tous les
termes, sauf après l'article initial ou lorsqu'il y a une apostrophe. » (ex.
Pas-de-Calais)
Autres noms : « ne comportent en principe jamais de trait d'union. En
particulier, on ne met pas de trait d'union entre un substantif et un
adjectif, ni entre deux substantifs.
« Exception : on note traditionnellement avec un trait d'union le toponyme
Bel-Air, dusage très fréquent.
« Lorsqu'un toponyme reprend en partie seulement un nom officiel, on ne
porte pas de trait d'union entre les différents termes. »
(je résume) les noms de saints prennent toujours un trait d'union en
français, ainsi que Notre-Dame, mais jamais dans les langues régionales ou
étrangères.
Composés verbaux : lorsqu'un toponyme comprend une expression du type
 verbe + autre terme » on met un trait d'union uniquement entre le verbe et
le mot qui suit. Ex : Bois de Moque-Souris.
Dans le cas d'une phrase complète, on met des traits d'union partout sauf
après un article initial ou un terme générique indépendant de la phrase ;
outre le terme générique, seul le premier nom de l'expression prend une
majuscule. Exemple : la Pierre-qui-tourne.
Noms juxtaposés : quand plusieurs toponymes sont réunis dans des
appellations telles que celles des forêts, des gares ou des aérodromes, on
relie les composants par un trait d'union ; chacun des composants conserve
sa propre graphie, avec ou sans trait d'union. Par contre, lorsqu'un
toponyme est suivi soit d'un point cardinal, soit d'un terme qui, pris
isolément, n'est pas un nom propre, on ne porte pas de trait d'union entre
ces mots.
Il est ensuite précisé que quand il faut un trait d'union en français on le
met (comme dans rond-point ou quatre-vingts).
Et c'est tout. J'espère que ça répond en partie à la question.