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Message : Re: Abréviations (Jean-Marie Schwartz) - Vendredi 22 Février 2002 |
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Subject: | Re: Abréviations |
Date: | Fri, 22 Feb 2002 09:14:54 +0100 |
From: | Jean-Marie Schwartz <fidelite@xxxxxxxxxxx> |
> Il est sûr que ce que nous pouvons faire ici ne va guère au-delà > d'une prise de conscience collective. Quant à changer quelque chose > aux abréviations, c'est bien difficile, puisqu'elles sont > habituellement listées en fonction d'un usage, comme c'est le cas > dans votre ouvrage par exemple (soit dit en passant, l'absence de c/o > dans le sens anglais m'a plus, car au moins quelqu'un ne pourra pas > s'appuyer sur votre ouvrage pour soutenir mordicus « c'est bien > correct en français, c'est dans le Ramat ! »), à moins justement > d'être en position de pouvoir publier quelque chose ayant un > caractère officiel et donc valeur de norme. Et même alors... Ce que > l'on peut faire en revanche est lister les usages, comme le font les > dictionnaires, tout en émettant une opinion défavorable dans certains > cas (si possible argumentée, et bien). C'est ce que l'on trouve par > exemple dans le Petit Robert à « taxinomie » où la variante > « taxonomie » est signalée tout en étant explicitement déconseillée. > > Je pense que beaucoup plus de gens qu'on l'imagine habituellement > ont finalement à coeur de respecter les règles de la typographie dès > l'instant où elles ont l'occasion de remplir tant soit peu le rôle de > rédacteur, ne serait-ce qu'en rapport avec le sentiment, sans doute > plus ou moins inconscient, d'acquérir par là un pouvoir sur l'autre. > Et il est facile de se prendre au jeu. Si donc nous savons fournir > des règles claires assorties d'explications convaincantes, il est, je > pense, tout à fait possible d'induire certaines modifications de > l'usage, dans un sens ou dans un autre. Des explications claires, > assorties d'exemples, concernant l'emploi de la barre oblique, > pourraient permettre une évolution dans les usages, par > l'intermédiaire de ceux qui publient. On sait à quel point le lecteur > est influençable : l'anarchie typographique issue de publications > faites sans respecter les règles de typographie, ou suivant des > règles contradictoires, a pour résultat une anarchie au pro rata, > lorsque le lecteur devient occasionnellement rédacteur. Il y a là un > cercle vicieux. Une amélioration dans le milieu relativement > restreint et nécessairement plus conscient de ceux qui ont des > responsabilités rédactionnelles (je ne parle pas ici des > professionnels de l'édition, presse comprise, encore que de nos > jours...) devrait se traduire par une amélioration générale dans le > public. > > Une difficulté bien réelle est que les premiers intéressés > (professionnels exceptés), c'est-à-dire les personnes qui rédigent > des textes destinés à être diffusés, ignorent souvent jusqu'à > l'existence des codes typographiques ou documents assimilables. J'ai > encore dû informer récemment un collègue qui reprend la direction > d'un périodique scientifique de leur existence ! D'autres, en place, > ont vaguement vent de leur existence ou se doutent qu'il en existe, > mais s'en passent parce qu'ils ne savent pas où les trouver. > L'information du public dans ce domaine est tout à fait insuffisante. Non seulement on ne sait pas où les trouver -- quand on suppose leur existence -- mais même lorsqu'on les trouve, on ne sait pas à qui faire confiance parce qu'il y a tellement de sons de cloches -- et des cloches, il y en a ! si vous voyez ce que je veux dire? -- et les contradictions sont légion. Il suffit de voir les usages chez nous, Belges, chez les Français, chez les Suisses, pour se rendre compte qu'il y a là tradition, école, culture, influences diverses régissant la pratique. Ainsi -- pour prendre autre chose que les abréviations dont il est pourtant question ici -- la fine vaut 1/4 de cadratin pour certains, 1/6 pour d'autres (c'est ce que j'ai moi-même appris et c'est ce que j'applique), "à peu près 1/4 de cadratin" pour d'autres encore. Des règles, il en faut. La moindre des choses est qu'elles soient élaborées en fonction des différents paramètres que je relevais plus haut avec en plus de la rigueur et de la logique. (Sur le plan linguistique, par exemple, n'entend-on pas des aberrations comme "de mal en pis" alors qu'on dit bien "de mieux en mieux" ? Et il y a toujours bien une explication trouvée pour appuyer cette tournure farfelue? !) Des règles, il en faut, disais-je, mais il faut en même temps garder chacun sa liberté de les entraver. Trop de liberté ferait tomber dans l'anarchie typographique (ou linguistique -- qu'elle soit synchronique ou diachronique -- ou autre) ; trop de rigidité rendrait fou (ceux qui essaient d'appliquer toutes les règles de mise en page et de typographie au quotidien ne me contrediront certainement pas). Jean-Marie Schwartz > > Jacques Melot > > >Aurel Ramat > > > >-------------------------------------- > > Aurel Ramat > > (514) 499-1142 > > ramat@xxxxxxxxxxxx > > pages.infinit.net/ramat/ > >--------------------------------------
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