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Message : Re: Re[2]: Du miel pour notre Melot (Olivier Randier) - Vendredi 28 Juin 2002 |
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Subject: | Re: Re[2]: Du miel pour notre Melot |
Date: | Fri, 28 Jun 2002 01:15:39 +0200 |
From: | Olivier Randier <orandier@xxxxxxxxxxxx> |
>> T'es fou toi ? On risque une attaque féministe ! > >Ah bon, féministe = partisan de l'illisibilité ? > >C'est quoi le rapport entre le féminisme et et/ou ? > >Peut-être que quelques associations féministes ont trempé dans des >manipulations douteuses de la langue, mais de là à généraliser... Le rapport, c'est des textes administratifs où la féminisation injustifiée donne des formulations du style : « le et/ou* la candidat(e) est prié(e) de ... » et autres horreurs. Je crois que l'avis général (globalement) ici (je résume pour les nouveaux) est : Oui à la féminisation, mais pas au prix du massacre de la langue, et, particulièrement, pas au prix de l'oubli du genre neutre sans lequel toute conversation devient rapidement impossible. En fait, il y a deux problèmes distincts, me semble-t-il : -- la féminisation (ou masculinisation) des noms de métiers, qui se pratique de plus en plus, parce qu'elle correspond à une réalité (donc des usages). Là, je pense que la plupart seront d'accord pour l'accepter, dans la mesure où elle est possible, parce qu'il y a plein de cas particuliers qui posent problème. Dans le domaine du sport, j'avais cité le cas du féminin d'entraîneur, par exemple (donner du féminin à une entraîneur d'arts martiaux est dangereux)... Ou des horreurs inutiles (à mon avis), comme auteure (qui n'a aucun sens à l'oral). Sans compter les sages-hommes et les femmes-grenouilles... La féminisation est souhaitable, mais elle peut accoucher de jolis monstres. -- la tendance à la disparition du neutre, notamment dans l'écriture administrative (démarche autoritaire et vaguement kafkaïenne de l'État sur la langue). Là, la tendance est plutôt au refus de ce qui apparaît comme de la langue de bois et un clystère sur une jambe du même matériau. J'entends par là, que si, dans un texte quelconque, quand on écrit « le candidat », il s'en trouve encore pour estimer que ce sont nécessairement des hommes, c'est la société qui est en cause, et que ce n'est pas en massacrant la langue qu'on améliorera les choses. Au contraire, même, en tuant le genre neutre, on s'attaque au fondement même de l'égalité : « le et/ou la candidate (blanc ou noir, voire arabe, jeune ou vieux, homo, hétéro ou bi, etc.) » Qui estime que « Tous les hommes naissent égaux en droit » ne s'applique pas aux femmes ? Sur le plan juridique, en outre, je pense beaucoup plus efficace une stratégie de promotion du neutre, qui consiste à dire que s'il n'y a pas de précision, on est nécessairement au neutre, et à s'appuyer alors sur les textes existants sur la discrimination. L'attitude inverse est dangereuse (on risque de se retrouver avec des jurisprudences justifiant les discriminations en l'absence de précision de généralité de tel ou tel texte). Dans le même esprit, on peut estimer, comme Melot, que le recours à des termes épicènes -- tentant -- est aussi dangereux, car il participe à faire oublier cette notion essentielle de neutre. Et, pour faire plaisir à Melot, j'ajouterais que c'est aussi un américanisme (système des quotas). Ça tient aussi, je pense, à la spécificité du droit anglo-saxon, qui tend à légiférer du particulier vers le général, au contraire du notre, basé sur des principes généraux. Le résultat du système des quotas étant souvent une crispation raciste contre ceux qui ont obtenus des « privilèges » par ce biais. Je reconnais par ailleurs que, ces derniers temps, on n'a guère de leçons à donner à personne... :( * Bon, j'exagère, le et/ou ne s'emploie guère dans ce cas, mais il procède de la même déconstruction de la langue (et je crois bien que, dans quelques cas, la déneutralisation des textes finit par aboutir à son emploi aussi). Pis y a le cas des transexuels, qui pourrait justifier le et/ou. ;) Mais, si vous voulez, Jacques peut nous en refaire deux cents pages sur le et/ou (pitié !). Mes deux euros (euras ?)... Olivier RANDIER -- Experluette mailto:orandier@xxxxxxxxxxxx
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