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Message : Re: paleoanthropologie (etait : Du miel...)

(Jacques Melot) - Vendredi 28 Juin 2002
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Subject:    Re: paleoanthropologie (etait : Du miel...)
Date:    Fri, 28 Jun 2002 01:38:08 +0000
From:    Jacques Melot <jacques.melot@xxxxxxxxx>

 Le 28/06/02, à 2:19 +0200, nous recevions de Olivier Randier :

 >> Donc dans l'annonce originale il faut donc interpréter que le stage est
 ouvert au chimpanzées des labos du cnrs, qui ne font pas partie d[u|e l']
 [genre|espèce] humain{e} ?.
 Mince mes connaissance en bio sont nulles, entre les primates et les
 hommes, les vertébrés, les mammifères c'est quoi dans quoi ?

Embranchement -> vertébrés
Classe -> mammifères
Ordre -> primates
Genre -> homme (homo)
Espèce -> homo sapiens sapiens (y en avait d'autres mais elles sont
éteintes, p. ex. homo sapiens neanderthalensis etc.)

Homo sapiens neandertalensis (sans h), il me semble.

Ça tombe bien, je compose du parascolaire en sciences de la Vie et de la
Terre (sciences nat', quoi). Donc, pour préciser (et en latin, pour faire
plaisir à Jacques) :



Décidément aujourd'hui tout le monde me soigne aux petits oignons : le miel, puis le latin, à quand le sein doux ?



Embranchement : Chordés (Chordata)
Sous-embranchement : Vertébrés (Vertebrata)
Classe : Mammifères (Mammalia)
Infra-classe : Mammifères placentaires (Eutheria)
Ordre : Primates (Primates)
Sous-ordre : Anthropoïdes (Anthropoidea)
Famille : Hominidés (Hominidae)
Genre : Homininés (Homo)
Espèce : Homo sapiens sapiens (enfin, peut-être)



   Le dernier rompt l'harmonie de l'ensemble. C'est plutôt :

Espèce : Homme (Homo sapiens)

Homo sapiens sapiens signifie Homo sapiens [sous-taxon] sapiens (s'applique à un groupe à un rang inférieur dans le groupe Homo sapiens).



D'ailleurs, il y a des choses pas claires dans le bouquin, j'ai
l'impression que les auteurs se sont un peu emmelés les pinceaux : en
donnant plus ou moins la même définition (homme + grands singes), ils
parlent une fois d'hominiens (si ma mémoire est bonne) et, à la page
suivante, d'hominoïdes... Des avis ?



   À quand les humanoïdes...



J'ai un peu l'impression qu'il subsiste en paléoanthropologie des restes de
pruderie victorienne qui répugne à faire de la famille Hominidés une
sous-famille des Pongidés, comme la réalité scientifique



   Qu'est-ce que c'est ça au juste ?



tendrait à le
vouloir, je pense. On ne veut vraiment pas descendre du singe, donc on
torture un peu la terminologie pour se distinguer artificiellement... La
vieille distinction homme-bête à la vie dure.

Par ailleurs, il y a eu récemment des propositions pour classer le bonobo
dans l'espèce Homo (scandale !). Donc les chimpanzé(e)s du labo pourraient
concourir...

Tiens, une question typo : l'I.N. préconise la majuscule aux noms de
divisions phylogénétiques,



   Non pas « phylogénétiques », mais « taxinomiques ».



ce qui me paraît cohérent. Pour autant, ça me
paraît plus naturel d'écrire : l'homme est un vertébré. Quelle est la
règle ?


   Ah, zut, et moi qui comptait aller me coucher !

C'est en effet ce que l'on trouve dans différents codes typographiques et cela reflète un usage plus ou moins bien suivi.

En réalité et pour ce qui concerne le rang de GENRE (Quercus, Canis, Homo, etc.), j'ai vu passer pas mal de textes où ceci était appliqué. Je me suis trouvé à plusieurs reprises en face de cas où, en appliquant la règle, l'auteur avait mis dans la même phrase le même nom une fois avec une majuscule et une fois sans, parce que dans un cas ce nom - disons « chêne » - était pris au sens scientifique dans un cas et dans l'autre au sens du langage courant. Peut-être peut-on s'y habituer, mais on peut aussi trouver cela peu heureux, d'autant plus que cela entraîne remarques et questions et que parfois même cela est jugé comme du mauvais travail dont la rédaction porte la responsabilité (à cause de l'incohérence apparente). Je ne me souviens plus d'exemple de phrase par coeur, mais dans un cas on peut imaginer qu'on a affaire au chêne en tant que traduction française de Quercus (genre botanique et donc avec la majuscule, Chêne), puis au chêne comme nom commun : « le mycologue fatigué s'est assis au pied d'un chêne pour déterminer les champignons qu'il venait de récolter sous Chêne ». (Cf. aussi « le Chêne », mais ce ne peut guère être que « un chêne ».) Un inconvénient de cette pratique est aussi, cas très fréquent, que le nom de genre peut se présenter accompagné d'un qualificatif, l'ensemble formant un un nom d'espèce (nomenclature binaire linnéenne). Lorsqu'on utilise « chêne pédonculé » ou « chêne de Wislizenius » on a manifestement affaire à des noms français scientifiques, d'où la tentation - souvent réalisée - d'écrire ces noms avec une majuscule « Chêne pédonculé » (voire Chêne Pédonculé), « Chêne de Wislizenius », à cause de présence du nom de genre.

   Jacques Melot





Olivier RANDIER -- Experluette mailto:orandier@xxxxxxxxxxxx