Re: Re : RE: calligraphie d'enseignant ou pathologie ?

[Dominique Lacroix <panamo@xxxxxxx>]

> Le 28/09/02 19:20, « Eric Detrez »  a écrit :
>> Le 28/09/02 Isabelle Dutailly écrivit :
>>> De : Dominique Lacroix
  -------------------
>>> Si on recrutait les enseignants sur la base de qualités pédagogiques,
>>> ça se saurait...
>> exact, mais on peut espérer qu'on les laisse sortir de formation avec de
>> bonnes bases.

D'abord, il y a une grande différence entre les instituteurs...euh...
professeurs d'école, pardon, et les professeurs du secondaire
(quant au sup, n'en parlons même pas).

Du temps où  j'ai été placée devant le choix "carrière d'enseignement
ou pas ?", les instits avaient deux ans de formation professionnelle
(à base de psycho-pédagogie, sociologie, maths et linguistique). C'est
maintenant passé à trois ans.
Mais les profs ? Rien. Un vague stage d'observation dans une classe pendant
trois mois.
Peut-être cela a-t-il un peu changé depuis. Mais un petit peu, au mieux.
C'est toujours très différent.

Et un grand nombre d'enseignants actifs en ce moment, les profs de vos
enfants, ont mon âge et ont donc connu le régime que je vous décris.

Plus important encore, la M.G.E.N.* -- vous savez, l'une de ces institutions
du monde enseignant qui prend en charge votre vie du début à la fin, avec
la M.A.I.F.*, la C.A.M.I.F.*, la C.A.S.D.E.N.-B.P.*, les syndicats
corporatistes etc. qu'on se demande ce qu'ils peuvent comprendre de notre
société et enseigner aux gosses... -- eh bien la M.G.E.N. s'est sérieusement
demandé pourquoi tant d'absentéisme et de congés de longue durée pour
dépression chez les enseignants, cause que c'est elle qui paie. Elle a donc
fait des travaux de recherche médico-psychologique sur le sujet.
Conclusion : recrutement inadapté. Il y a des profils personnels qui sont
incompatibles avec l'enseignement, sauf à faire une longue psychothérapie
avant de se retrouver avec des gamins ; cette situation use leurs
résistances et ils craquent ou se mettent en congé avant de craquer.

Pardonnez moi ce hors-charte, mais Sabine a posé un vrai problème et
nous avons quasiment tous des enfants ici (ou ça ne saurait tarder ; allez !
au boulot, les jeunes !).

J'ai envie de donner à Sabine un conseil d'expérience : ne pas prendre
l'enseignant de front ni le mettre en situation de perdre dans un rapport
de force. C'est votre gamine qui trinquera, sinon.
J'ai commis cette erreur quand ma fille était au collège. Elle s'est
retrouvée en redoublement alors qu'elle avait 12 de moyenne.
J'ai dû aller me battre en commission d'appel, puis la changer
d'établissement...

Discussion diplomatique et sans témoin. Rassurer la prof sur le fait qu'on
ne cherche pas à mettre en cause son autorité (qu'elle n'a pas) et l'aider
habilement sans le lui faire sentir.

* M.G.E.N. : Mutuelle générale de l'éducation nationale
   <http://www.mgen.fr>
   M.A.I.F. : Mutuelle assurance automobile des instituteurs de France
   <http://www.maif.fr>
   C.A.M.I.F. : Coopérative d'achat mutualiste des instituteurs de France 
   <http://www.camif.fr>
   C.A.S.D.E.N.-B.P. : Caisse d'aide sociale de l'Education nationale -
   Banque populaire, <http://www.casden.fr>

Promenez vous sur ces sites et découvrez le monde terrifiant qui s'est tissé
autour. Sur des valeurs humanistes et progressistes à leur création, mais
aujourd'hui simples arguments commerciaux qui enserrent un marché captif.
Tiens, petit test : demandez à la dame si elle connaît de déroulé des
acronymes C.A.M.I.F. et C.A.S.D.E.N.

> 
> On peut espérer ...
> Mais entre les conseils de café du commerce et le politiquement correct
> il n'y a pas vraiment de formation.

Dominique

-- 

Panamo <http://www.panamo.com>
Tél. :+33 (0)1 44 07 01 71