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Message : Re: [typo] C'»tait proportion

(Jacques Melot) - Vendredi 04 Avril 2003
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Subject:    Re: [typo] C'»tait proportion
Date:    Fri, 4 Apr 2003 09:44:46 +0000
From:    Jacques Melot <jacques.melot@xxxxxxxxx>

 Le 4/04/03, à 8:49 +0200, nous recevions de Thierry Bouche :

Bonjour,

Le vendredi 4 avril 2003 à 02:28:00, Jacques Melot écrivit :


JM> Je te trouve bien dur.

Soit.

JM> Combien de fois ne me suis-je pas dit en voyant un site « pas mal,
JM> mais... » relativement à mes propres critères. Il n'y a pas de
JM> perfection en ce domaine (la Toile) : elle n'y est
JM> qu'exceptionnelle.

Bon, et pourquoi ?



Parce que très souvent, dans le cas présent notamment, il s'agit d'une production personnelle qui brusquement acquière une visibilité démesurée, un phénomène inconnu avant l'apparition de la Connexion mondiale.



Ça n'est pas avec des bons sentiments qu'on fait du
bon travail.



Les bons sentiments, la bonne volonté, l'enthousiasme, sont autant de prolégomènes à une production intéressante. Bien entendu cela ne suffit pas.



Il y a effectivement des tas de gens qui, pensant rendre un
service, mettent des documents en ligne. Ce sont ces documents que l'on
trouve d'un coup de google, et, de plus en plus souvent, un utilisateur
pressé ne va pas plus loin.



Cet aspect des choses indissociable du reste, c'est l'envers d'une formidable médaille. Cela ne veut pas dire qu'il faut rester les bras ballants en face de ce phénomène, mais tenter d'y remédier activement en utilisant des moyens adaptés. À production personnelle, opposons par exemple des corrections provenant d'individus plus avancés ou mieux éclairés. Le malheur veut que tout comme l'enthousiaste « pensant rendre un service » commet sa bévue, ceux qui pensent apporter une rectifications peuvent s'illusionner tout autant quant à l'exactitude de leurs informations ou leur compétence, leur degré d'avancement dans la connaissance. Ceci fait aussi partie du phénomène.



C'est le règne des
auteurs-compositeurs-autoéditeurs dont s'inquiètent tant un certain
nombre de colistiers.




C'est comme la démocratie. Elle comporte un si grand nombre d'inconvénients que parfois on en vient à douter. Et pourtant, à la réflexion, par comparaison et en imaginant ce que serait sa perte, c'est la seul voie possible, du moins à celui qui a fait siens les principes sur laquelle elle repose.




Lorsque Dominique Lacroix a voulu faire sa page
typo anglaise, il lui fallait des références internautiques et des
règles simples. Or les bonnes références sont passées par un vrai
travail d'édition, et ne sont pas toujours simples.

JM> Si l'auteur traite mal un point, fais-le lui savoir. Si tu as raison
JM> et que tu fais ça correctement, il y a de bonnes chances pour qu'il
JM> reconnaisse son erreur.

Oui, et on se retrouve crédité sur un site que l'on n'approuve pas...



Ah, oui, mais alors là, il faudrait savoir ce que tu veux ! Participer à l'élévation de la qualité moyenne de ce qui est proposé sur la Toile, c'est nécessairement mettre les mains dans un certain cambouis, comme le typo à l'époque du plomb et ses encres peut-être cancérigènes. Beaucoup moins sont morts des encres qu'ils ont manipulées, que ceux qui ont vécu de ce qui a été imprimé ou qui s'en ont trouvés élevés intérieurement.

Au besoin, demande à ne pas être cité dans les remerciements, mais ceux de qui l'estime compte vraiment savent pertinemment que ceci n'indique rien quant au degré de complicité, d'implication ou, en cas d'erreur, de compétence, de la personne remerciée pour son aide. À moins bien sûr d'être cité comme coauteur contre son gré...



On critique beaucoup sur cette liste et on produit peu (vieux débat sur
la FAQ...),




Nous ne sommes pas là pour produire, sinon une « métaproduction ». D'ailleurs, dans l'ensemble nous ne connaissons pas la production exacte des uns et des autres. Nous finissons tout au plus par en avoir une idée.



peut-être parce qu'on connaît la difficulté de l'art, et
qu'on n'a ni les compétences ni le temps pour le pratiquer dans de
bonnes conditions ?



Les bons théoriciens ne sont pas toujours les meilleurs praticiens et j'ai depuis longtemps pris le parti de m'en satisfaire plutôt que de m'en lamenter.

   Jacques Melot

Sagesse du jour :
« Être libre ce n'est pas pouvoir ce que l'on veut, mais vouloir ce que l'on peut. » J.-P. Sartre.


 Thierry Bouche