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Message : Re: [typo] longueur de ligne et interligne

(Thierry Bouche) - Mercredi 14 Mai 2003
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Subject:    Re: [typo] longueur de ligne et interligne
Date:    Wed, 14 May 2003 16:43:03 +0200
From:    Thierry Bouche <thierry.bouche@xxxxxxxxxxxxxxx>

Le mercredi 14 mai 2003 à 15:52:03, Alain Hurtig écrivit :

AH> At 14:21 + 0200 14/05/03, Michel Bovani wrote :
>>Toutes choses égales par ailleurs (disons pour une fonte donnée dans un 
>>corps donné) est-ce que vous diriez que le choix de la longueur de 
>>ligne a une influence sur l'interligne (et laquelle) ?
>>
AH> Bien sûr, mais [pas] tellement pour les raisons données par Jacques.

Ni par Alain, d'ailleurs : c'est pas qu'on se perd en chemin, c'est que
l'oeil ne retrouve pas immédiatement la ligne suivante quand il la
cherche.

expérience très facile à faire : composer en 6/7 dans un A4 sans marges,
réduire la justif jusqu'au moment où il devient possible de savoir à
coup sûr quel est le premier mot de la ligne suivante.


AH> Le fait que la ligne soit longue fait que l'oeil a tendance à se
AH> perdre un peu le long de la ligne (d'autant qu'on sait que la
AH> lecture n'est pas continue, lettre après lettre, mais que l'oeil
AH> « saute » dans la page, d'un endroit à l'autre.)

Ça c'est un problème différent, c'est la longueur des lignes. La ligne
idéale fait 70 signes ou dix mots (information autocontradictoire...).

un typographe sait à partir de quel moment il vaut mieux passer en
multicolonnage, les machines visiblement pas.

Les contraintes sont terribles : la lecture continue n'aime pas les
corps trop gros (parce qu'on ne peut plus photographier une portion
satisfaisante de texte et il faut presque déchiffrer lettre à lettre),
ni les lignes qui contiennent trop d'information, ni les sauts de lignes
trop faibles par rapport à la longueur des lignes. Plus on veut de texte
sur une (grande) page, plus il faut de colonnes : on réduit le corps, la
justif, donc l'interligne ; ça compense largement les gouttières.

Certains caractères imposent quasiment l'usage qu'on peut en faire
(typiquement Didot, comme remarqué par Michel), d'autres laissent
beaucoup plus de marge. La question de l'interligne dépend beaucoup des
proportions du caractère : l'écart visuel entre les lignes de texte (le
côté zèbre) est essentiellement fonction de la hauteur d'x (mais aussi
du contraste, de la graisse, de la condensation, des contrepoinçons...),
le « corps » est un peu secondaire.






 Thierry Bouche