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Message : Especes d'espaces... (Alain Hurtig) - Mercredi 04 Août 2004 |
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Subject: | Especes d'espaces... |
Date: | Wed, 4 Aug 2004 09:54:14 +0200 |
From: | Alain Hurtig <alain@xxxxxxxxxxxxxx> |
>espaces mot invariables : typiquement après une puce en début de >ligne (en fait on utilise en général une insécable, mais ça ne devrait >pas être utile), > J'avais rectifié mon lapsus sur la variance ! Un autre cas, c'est l'espace après le tiret d'incise qui précède une réplique dans un dialogue. Dans une page bourrée de dialogues, l'effet accordéon après ces tirets qui ouvrent chaque paragraphe est particulièrement laid. Espace invariable, donc, et placement automatique d'icelle (est-ce que T*X*** sait faire ça automatiquement ? Pas XP*****, ni à ma connaissance ID***) >en composition au fer (là, oui, un cas où il vaut >mieux qu'elle soit sécable) > Je vais me faire mal voir, mais XP**** ne fait pas varier les espaces (ni les interlettres) dans les compos au fer : il a raison. >espaces mot variables : sécable par défaut pour la composition >justifiée, insécable dans des tas de cas (du genre M.~Dugenou, 300~km, >figure~2). C'est une aberration de penser que ces exemples devraient >utiliser une insécable fixe, > Nous sommes d'accord. >en revanche, on peut préférer disons une >espace insécable qui se rétrécit à la même vitesse que les >justifiantes de la même ligne > Là aussi, je suis d'accord : un genre d'insécable variable, mais qui rétrécit moins que la sécable. Que se passe-t-il quand les espaces s'élargissent ? ça arrive aussi, tu sais ? >Évidemment, ça demande de pouvoir fondre ses espaces semijustifiantes >dans le logiciel > Évidemment, ça demanderait d'avoir des logiciels intelligents et des opérateurs compétents (et des clients attentifs à la qualité du produit). Tout ça fait beaucoup ;-). >Depuis le temps que je fais de la pub pour cette >idée, je suis étonné que seul T**** le permette... > Tu faisais aussi, à juste titre, de la pub pour une fine moins dilatable (ou rétrécissable) que l'espace normale. Est-ce que T**** a appris à faire ça ? >Un jour, faudra vraiment qu'on fasse une RFC de la liste Typo sur la >valeur de la fine ! > Il y aurait de quoi en faire un long article, mais je doute qu'il intéresse beaucoup le vaste peuple. >Chose acquise : > >du temps du plomb (Lefevre, disons) : fine = 1 pt, pouvant aller à 2, > Ça me semble difficile de comparer. En compo froide, que nos grands anciens me détrompent si nécessaire, la justification se faisait à l'aide des espaces. Un typo habile, pour une compo élégante, équilibrait les espaces, les fines et tout le toutim pour leur donner des valeurs équivalentes au moins au sein d'une même page : résultats magnifiques. Dans une compo pourrie, il faisait ce qu'il voulait (et c'était parfois un peu... étrange, au final). De nos jours, le problème se pose tout à fait différement puisque les logiciels agissent sur tout un tas de paramètres évidemment innaccessibles quand la composition était « matérialisée ». Autre élément : nous faisons désormais considérablement varier les forces de corps, selon les boulots et parfois au sein d'une même page (innovation rendue praticable par la photocomposition, me semble-t-il. Avant, c'était possible, mais long, cher, fastidieux : bref personne n'était assez bête pour s'y lancer, on faisait croire au client que c'était impossible). Moyennant quoi, nous avons désormais besoin d'une définition _générale_ de la fine, quel que soit la force de corps. Lefevre naviguait en composition courante entre du corps 10 et du corps 12 : une fine d'un ou deux points lui allait fort bien (surtout avant les virgules, surtout si le but du jeu était de pouvoir les ôter en cas de problème avec la justification, etc.) Dernier point : les temps changent, la perception du gris typographique aussi. Pas sûr que de nos jours, seraient admis comme simplement _acceptables_ les espaces et les fines de la compo bas de gamme du XIXe siècle. De la compo bas de gamme, même Lefevre en produisait : j'ai un déplorable exemple sous les yeux. [NB. l'inverse est vrai : un apprenti de chez Firmin-Didot se serait fait virer à coup de pied aux fesses s'il avait produit des textes aussi éclatés que ceux composés par XP**** dont on conserverait les c&J standard - comme quoi...] >(chasse du _i_ pout GUTenberg, mais >probablement un peu plus en typo latine, _n_ ?) > Oui. >selon Tschichold, espace mot idéale (donc pas usitée à son époque, >puisque c'est une suggestion qu'il fait) : M/3 ; fine M/9 (soit nu >point en corps 10, on se retrouve) > Suite à un pénible dégât des eaux, j'ai perdu mon Tschichold... (Ceci est un appel aux souscripteurs !) Difficile d'aller vérifier tes dires. Mon souvenir est quand même qu'il parle de la beauté de l'espace égale au _i_, de sa parfaite adaptation au texte courant et au livre (en tout cas en allemand : mots longs et problèmes de césures). Qu'il milite pour un rétrécissement de la valeur de l'espace, remarquant la tendance générale (et hélas ! pas démentie : plus ça va, plus elles sont grandes) d'un élargissement parfaitement regrettable. M/3, tu dis ? Ça dépend de la chasse du M, évidemment - sauf si tu veux dire em/3, et tout dépend alors de la définition du _em_, vu que rien n'oblige à ce que le M fasse un cadratin, et que la notion même de cadratin semble devenue flottante ;-). Quand à _em_, bien malin qui nous dira combien il vaut : c'est écrit dans la BoudingBox, c'est ça ? Autant dire qu'on en sait rien et que ça change selon les polices... Espaces-mots à nouveau : en ce qui me concerne (et selon la justification, le type de travail, etc.), je rétrécis désormais la valeur optimale de l'espace jusqu'à 85 % - je n'ai jamais osé générer des espaces de la valeur du _i_, faudrait voir la tête des correctrices de ma boîte si je faisais ça : expérience à tenter (déjà qu'elles râlent que je compose trop serré !) Dans XP***, la valeur de la supposée fine est calculée indépendement de la valeur de l'espace, ce qui arrange bien des choses. Pour mémoire, la fine vue par XP****, c'est paramétrable, et on a un quart : 1) soit du cadratin (celui-ci étant égal à la force de corps, celle-ci n'ayant rien à voir avec l'interlignage ; ou égal à _em_ lui même pas trop bien défini. Je n'ai jamais su et ce n'est documenté nulle part - j'espère que tout le monde suit), 2) soit du double de la chasse du 0 (zéro), autrement dit une fine serait un demi-zéro, autrement dit pas grand chose - vu que diviser 0 par deux ça donne presque rien (on dirait du Raymond Devos, mais je dois à l'honnêté d'informer les béotiens, les InDesigniens, les TeXiens, que je n'invente rien : cette absurdité est la valeur _par défaut_ que XP**** propose à ses utilisateurs.) >Bref, je ne la trouve pas si micro la fine ! > Reste qu'on a besoin d'une fine (valeur à définir par l'utilisateur) ET d'une micro-fine (pour mettre avant les appels de note par exemple). Pas trop dilatable, la fine. Juste un tout petit peu. Pas dilatable du tout, la micro-fine : elle n'est pas faite pour ça. À une époque, toujours extrémiste, tu voulais _en plus_ une fine négative pour bidouiller des maths : ah ! jeunesse, fougueuse jeunesse, comme tu nous sembles lointaine. >AH> L'opérateur aura quand même intérêt à utiliser des tabulations pour construire >AH> ses tableaux, > >surtout avec des chiffres de chasse variable... > Surtout qu'avec des chiffres de chasse variable, je le vois mal, l'opérateur, en train de monter les colonnes de ses tableaux... Enfin bref, il me semble qu'ici les concepteurs de I*** ont tout faux. >Mais Indesign doit coller plus près d'unicode, et ces espaces-là sont >des caractères dans unicode... Donc probablement définis par une >police OT. > On rejoint ici un vieux débat, mais z'enfin : Unicode est là pour nous servir, et non pas nous pour servir Unicode. Qu'un technocrate de l'ISO, ou de l'industrie, ou de n'importe où, ait l'idée saugrenue d'introduire dans cette usine à gaz des « espaces chiffres » est parfaitement possible (s'il ne l'a pas eu, il l'aura un jour ou l'autre, il en fera un cas d'espèce, un motif de rupture, l'annonce probable de la fin des temps si le consortium s'y refuse, etc.) Qu'on se plie à ce genre de caprices (« On » : les utilisateurs, les programmeurs, les concepteurs) me paraît insensé. Monter un tableau relève du travail forcé. Si en plus, il faut se coltiner des espaces chiffres en lieu et place de tabulations, juste pour faire plaisir au consortium Unicode et pour assurer le triomphe d'OT, on est mal...
- Re: [typo] [ID] Espace fine et espace de lisibilite et les autres, (continued)
- Re: [typo] [ID] Espace fine et espace de lisibilite et les autres, Alain Hurtig (30/07/2004)
- Re: [typo] [ID] Espace fine et espace de lisibilite et les autres, Jean-Denis Rondinet (30/07/2004)
- Re: [typo] [ID] Espace fine et espace de lisibilite et les autres, Thierry Bouche (03/08/2004)
- Especes d'espaces..., Alain Hurtig <=
- Re: [typo] Especes d'espaces..., Thierry Bouche (05/08/2004)
- Re: [typo] Especes d'espaces..., Alain Hurtig (06/08/2004)
- Re: [typo] Especes d'espaces..., Thierry Bouche (09/08/2004)
- Dictionnaire des noms propres, Fateh (06/08/2004)
- Re: [typo] Dictionnaire des noms propres, Jef Tombeur (06/08/2004)
- Re: Dictionnaire des noms propres, Fateh (07/08/2004)
- Re: [typo] Especes d'espaces..., Alain Hurtig (07/08/2004)