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Message : Re: [typo] Re: Bifur, mauvais goût, SuperVeloz, etc.

(Christian Laucou-Soulignac) - Jeudi 07 Octobre 2004
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Subject:    Re: [typo] Re: Bifur, mauvais goût, SuperVeloz, etc.
Date:    Thu, 7 Oct 2004 11:33:10 +0200
From:    "Christian Laucou-Soulignac" <fornax@xxxxxxxxxxx>

----- Original Message -----
Sent: Thursday, October 07, 2004 1:14 AM
Subject: Re: [typo] Re: Bifur, mauvais goût, SuperVeloz, etc.
 
JT - Je peux comprendre. Maintenant, pour les Super-Veloz, si tu veux bien
refaire poinçons et matrices, etc., parfait...
 
CLS - Je n'ai absolument pas suivi l'histoire à l'époque, mais quand la FTF a cessé de fondre, poinçons et matrices n'ont probablement pas tous été jetés et, parmi eux, le Super Veloz (sans div. ni accent, je viens de vérifier sur la plaquette publicitaire FTF)... Il se trouve peut-être... au Cabinet des poinçons...
Cela dit numériser ce caractère et en faire une police me semble être voué à l'échec. Le Super Veloz n'est pas une sorte mais une boîte à outils de filets et de vignettes pour fabriquer des lettres. On ne pourra jamais l'utiliser comme une fonte classique dans un traitement de texte ou un logiciel de mise en page. Tout au plus pourra-t-on en faire une collection de vignettes à utiliser avec Illustrator ou l'un de ses concurrents... et encore, le travail ne serait pas aisé (pas plus qu'il ne l'est en plomb). Je ne vois pas l'intérêt, d'autant que ce que l'on peut faire avec lui est esthétiquement daté, c'était déjà daté quand il est sorti en plomb. Et c'est une fonte qui avait pour vocation de faire du bilboquet, pas de l'édition ou de la presse. On peut, bien sûr, détourner son utilisation et l'utiliser à autre chose... mais quand on l'a fait une fois...
Le Bifur, c'est différent, on peut réellement s'en servir et réellement faire des fontes informatiques avec (la preuve, elles existent déjà, avec ou sans l'assentiment des héritiers de Cassandre)

Mais ce que tu ne produiras pas en Super-Veloz, c'est le T.Rex de Manuel
Estradura, ou l'illustration de Juan Paloma, très, très manga... Car ce
n'est pas ta culture, je présume (pas du tout, du tout, la mienne non
plus).
 
Ma culture, bien incomplète je l'avoue, n'a pas d'?illères. Dans les années 1970, quand je commençais mes éditions en typo, je m'intéressais au groupe Bazooka, à Placid et Muzo, à Toi et moi pour toujours, etc. Et je continue maintenant à m'intéresser à des personnes qui ont une esthétique différente de la mienne.
 
 Et puis, bien sûr, la version numérique, c'est aussi la couleur
(les couleurs, avec les imprimantes _jet·s d'encre·s_ ou laser couleurs).
 
Euh... on dirait, en lisant ces quelques mots, que la couleur est née avec l'ordinateur. Que nenni, mon bon, que nenni ! Le Bifur plomb (et il n'a pas été le premier en date) a une version 2 couleurs (ça a déjà été dit sur cette liste il y a peu par quelqu'un d'autre que moi, et je confirme l'affirmation).
Et la couleur dans les livres (hormis le rouge d'accompagnement présent depuis Gutenberg) n'est pas un phénomène 20e siècle qui se poursuit au 21e. Voir les travaux du marquis de Caraccioli au 18e (Le Livre à la mode [1re et 2e édition], Le Livre de quatre couleurs...)

Bien sûr, on peut aussi se poser la question de l'intérêt de faire des
versions numériques des Super-Veloz (hormis pour quelques travaux, quand
même très particuliers, comme celui d'Adeline Goyet).
 
Ou les miens : je l'ai utilisé en 1993 pour faire une couv. de livre...
Pour l'utilité de la numérisation cf. + haut.

Le pb., c'est que seul le fait de les avoir produites et d'attendre est
susceptible d'apporter un début de réponse.

 
oui... ou d'alimenter le discours des fous monomaniaques de cette liste...
:-))
Christian Laucou.