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Message : Re: [typo] Une question de dialogue

(Thierry Bouche) - Lundi 07 Mai 2007
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Subject:    Re: [typo] Une question de dialogue
Date:    Mon, 7 May 2007 11:30:57 +0200
From:    Thierry Bouche <thierry.bouche@xxxxxxxxxxxxxxx>

J> Puisqu'on vous dit que les guillemets ne sont pas à fermer quand ils ne 
J> jouent pas le rôle de marques parenthésées de citations, comme dans 
J> votre cas pour marquer "verticalement" une citation.

moui, en regardant des choses de différentes époques, on constate quand
même qu'il y a eu beaucoup de flou et qu'on ne sait pas vraiment traiter
la chose de façon satisfaisante aujourd'hui : le raccourci qui consiste,
dans les dialogues, et uniquement là, à omettre les guillemets
englobants (implicites, donc) pose pas mal de problèmes...

Je crois bien avoir vu :
  « Bonjour. -- Ça va ? »
(hyper correct, c'est l'origine de la façon de faire « aérée » montrée
par Didier, mais ça a un peu de mal à cohabiter avec le tiret « incise ».)

  -- Bonjour. »
  -- Ça va ? »
(étrange mais on s'y fait : le tiret vaut un guille ouvrant)

Dans ces deux cas, l'arrivée d'un guille de suite serait naturelle.

Dans le cas du roman de gare contemporain :
  -- Bonjour.
  -- Ça va ?
  -- Alors là, je vais te raconter mes trois derniers mois :
  -- le premier a été très chargé,
  -- le second pourri par les élections...
  -- etc.

ça se complique !

Si j'ai bien compris, la recommandation commune Blary/André est de faire
comme si les guillemets englobants implicites étaient bien là, et
d'appliquer donc la méthode traditionnelle pour indiquer qu'un nouvel
alinéa appartient toujours à la citation en cours.

Pourquoi pas, mais j'aimerais bien connaître le retour des lecteurs,
s'il y en a !

  -- Bonjour.
  -- Ça va ?
  -- Alors là, je vais te raconter mes trois derniers mois :
  » -- le premier a été très chargé,
  » -- le second pourri par les élections...
  » -- etc.
  -- Stop, tu me soûles !
  » J'ai horreur de ça.

La raison pour laquelle les gens comme Lacroux préfèrent un guille
fermant dans cet emploi, c'est qu'il n'y a alors aucune ambiguïté (sauf
si le typographe s'est un peu perdu dans ses insécables, ce qui semble
arriver parfois dans la presse) et puis ça conserve un peu un côté
flèche (qui signifie donc visuellement : la suite de mon discours est
par là) ; si on mettait un ouvrant, il faudrait attendre parfois sur de
nombreuses lignes avant de constater qu'aucun fermant ne lui correspond,
et donc qu'il n'ouvrait pas une nouvelle citation.

Il n'en reste pas moins que ce traitement est bancal : le premier tiret
« vaut » un guille ouvrant ; mais le guille fermant final est absent.
Mais on doit pouvoir vivre avec. L'autre remarque, c'est que si l'auteur
est assez bon, on reconnaît la voix de chaque interlocuteur, et on peut
se passer entièrement de marques explicites des bornes de leurs discours
(un certain nombre de romains contemporains pas trop de gare intègrent
ainsi totalement le dialogue, départ de tirade signalé juste par une
capitale, parfois précédée d'une virgule).


 Thierry