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Message : Re: [typo] Uniformisation du nom des villes espagnoles (Jacques Melot) - Jeudi 12 Juillet 2007 |
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Subject: |
Re: [typo] Uniformisation du nom des villes espagnoles |
Date: |
Thu, 12 Jul 2007 14:50:13 +0000 |
From: |
Jacques Melot <jacques.melot@xxxxxxxxx> |
Title: Re: [typo] Uniformisation du nom des villes
espagnoles
Le 2007-07-11, à 19:45 +0200, nous recevions de JMB
:
> cette question me semble épineuse
et peut altérer le sens du texte
> (employer un nom espagnol ou catalan pour un lieu, pendant la
guerre
> civile espagnole, ne peut pas être neutre, même si ça passe
assez
> au-dessus du lecteur français moyen...) Donc je reprendrais a
priori
> les choix de l'original.
Voici la réponse de la traductrice... qui correspond à ce qu'à
dit jacuqes :
-quand le nom d'une ville a une traduction on garde la traduction
:
Barcelone, Cordoue, Grenade, Tolède, St Sébastien, Gérone, etc.
Je me suis
trompée pour Valence car j'ai laissé le nom espagnol.
-Quand il n'y a pas de traduction : Rosas, Figueras, Lérida , on
laisse le
nom espagnol (et non le catalan :Roses, Figueres, lleida)
-pour les villes plus petites ou villages dont les noms n'existent
qu'en
catalan, on laisse le catalan avec les accents : Sant Feliu de Guixols
avec
l'accent sur le i de Guixols, Mataro avec l'accent sur le o, etc
(c'est
pareil pour des noms de lieux ou de fleuves en castillan : le fleuve
Jucar,
on doit laisser l'accent sur le u dans un
texte en français,)
[J. M.] Ici, il y a une petit
difficulté supplémentaire. Doit-on aussi utiliser en français
les lettres combinées à les caractères diacritiques absentes de
notre langue, telles á, ú, ò, ö, å, etc. ? Le lecteur
français n'est en aucun cas censé savoir comment se prononcent ces
lettres modifiées. C'est, par exemple, une aberration que ce
conserver certains accents, sous prétexte que, sur les lettres où
ils sont utilisés, il existent en français, et une autre que de
les conserver en supprimant ceux qui ne sont pas en usage dans notre
langue (voyez l'exemple bien connu de « nuoc-mam »). Le
problème se pose réellement avec l'islandais, non pas seulement
pour les caractères diacritiques dont il est si riche, mais aussi
pour deux lettres supplémentaires (èdhe, ð, majusc. Ð, et
thorne, þ, majusc. Þ), maintenant que des ouvrages d'Arnaldur
Indriðason ont été traduits en français ? D'autres
traductions de l'islandais ont d'ailleurs précédé, notamment
celles des ouvrages de Halldor Laxness (Halldór Guðjónsson,
alias Halldór Kiljan Laxness). Dans ces traductions, que je sache,
on a procédé à une transcription, d'ailleurs critiquable,
remplaçant ð, par d et þ par th. En effet, il eût été
préférable de transcrire ð en dh, comme cela se fait dans les
ouvrages didactiques. Dans l'Encyclopaedia Britannica on utilise dh,
mais aussi th dans certaines éditions, ce qui est soutenable,
spécialement dans un texte destiné à un public anglophone,
puisqu'il s'agit d'une transcription, avec tout ce que cela suppose de
souci pratique.
L'usage, comme souvent, est
peu cohérent ou, plus exactement, relève d'une logique que
certains diront supérieure, d'autres pragmatique : alors qu'il
est difficile - mais non impossible - de conserver des lettres
étrangères au français (telles ð et þ) dans un texte destiné
à un public francophone, a fortiori dans une fiction littéraire
(Arnaldur est auteur de romans policiers), on laisse généralement
subsister les caractères diacritiques familiers au lecteur, et ce,
même si dans la langue d'où sont extraits les mots, la
prononciation des lettres ainsi modifiée est complètement
différente de ce qu'elle est en français, ou encore s'il s'agit de
signes diacritiques utilisés en français, mais sur des lettres
différentes (ó, par exemple), ce à quoi s'ajoute encore les
signes qui, comme nos accents, modifient la prononciation d'une
voyelle et qui, en français ne sont pas des accents (le tréma).
L'usage veut qu'on conserve l'indication de l'umlaut sur les noms
germaniques : Malmö, München-Gladbach (mais Munich). On
écrème les accents dès qu'ils sont absents des casses françaises
ordinaires ou traditionnelles : cela vaut donc pour les langues
slaves écrites en caractères romans, aussi pour le norvégien, le
danois et le féroien (à cause de ø). Le cas du suédois est
plus ambigu : le vocabulaire des langues scandinaves étant en
partie commun à toutes ces langues et le ø étant écrit ö en
suédois (lettre retrouvée en allemand), on a tendance à ne pas
supprimer ce tréma (d'où Malmö), alors qu'on transcrit
généralement å en a, ce qui est peu heureux, puisque cela induit une
prononciation fausse, là où il aurait suffit de transcrire en
utilisant un o (Småland, devenant alors Smoland, ce qui est
cohérent avec la latinisation du nom de cette province). Une autre
transcription intelligente du å serait le double a (aa), qui en est
sa graphie ancienne (cf. le danois kirkegård - suédois kyrkogård
-, cimetière, dont la graphie ancienne se trouve conservée dans le
nom du penseur danois, Kierkegaard, ainsi que dans de nombreux autres
noms de famille danois).
Jacques Melot
> Cela dit, aucun rapport avec la
typographie.
Euh ! Je pensais que la liste traitait d'ortho-typographie... Bref
toutes
les règles permettant de faire de beaux livres bien lisibles ;-)
JMB
- Re: [typo] Uniformisation du nom des villes espagnoles, (continued)