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Message : Re: [typo] Caractèreshébreux du XVIe siècle => édition scientifique ?

(Thierry Bouche) - Mardi 20 Janvier 2009
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Subject:    Re: [typo] Caractèreshébreux du XVIe siècle => édition scientifique ?
Date:    Tue, 20 Jan 2009 17:11:42 +0100
From:    Thierry Bouche <thierry.bouche@xxxxxxxxxxxxxxx>

Le mardi 20 janvier 2009, vers 14:09:11, Alain Hurtig écrivit :

A> At 12:53 +0100 20/01/09, Thierry Bouche wrote:
>>bof, en fait ça existe, il y a d'une part des outils professionnels
>>puissant et chers (genre Scopus)
>>
A> Inconnu dans les milieux que je fréquente (et puis si c'est cher, autant ne
A> pas y penser...).

je ne sais plus trop de quoi on parle, mais il me semble qu'à un moment
il s'agissait de l'absurdité économique de l'édition scientifique à
tout petit tirage. Il se trouve que cette chose existe parce qu'il y a
encore des gens dont le métier est la recherche, et qui disposent des
outils professionnels de documentation qui leur permettent de travailler
(lesquels outils vont des sites collaboratifs en libre accès aux bases
de données spécifiques et sites de revues en général très chères,
dont les abonnements sont payés par des bibliothèques universitaires).

Je ne pense pas pour ma part que le tirage soit le critère déterminant
pour savoir si une publication est plus à son aise en électronique ou
sur papier. La nature du document et sa durée de vie sont beaucoup plus
importantes. Un texte de référence technique (genre dictionnaire) ou
certains corpus sont souvent beaucoup plus utiles sous forme
électronique en association avec de bons outils de recherche, surtout si
ce que l'on y cherche est une information peu textuelle. Si au contraire
c'est du texte à lire et à relire au long, la forme livre assassine
complètement l'électronique pour longtemps. Même en milieu
universitaire, essayez de construire un cours en combinant les éléments
de trois ou quatre références de base si vous n'avez pas sur votre
bureau les volumes ouverts à la bonne page ! Quitte à aller de l'écran
au papier, et vice-versa, pour combiner les fonctions de recherche ou de
piratage et les moments de lecture.

>>et d'autre part Google.
>>
A> Je me suis livré à une drôle de petite expérience à propos de Google et de
A> sa supposée fiablité, san parler de son extaodinaire transparence.

A> Soit le _Manuel des signes de la correction typographique_, de Désiré Greffier.

si tu utilises le bon titre, savoir _Les règles de la composition
typographique_, Google devient tout à coup beaucoup plus transparent.

(première réponse : wikisource, un peu plus bas : archive.org, en fait
Google print n'apparaît même pas dans les réponses)

A> Est-ce que Jacques parlait de blog, de page web plus classique, ou d'accès
A> via Internet en général ?

c'est la question à laquelle nous aimerions bien que Jacques réponde, à
la fin !

>> Eh bien ces choses-là vont disparaître.
>>
A> Très vraisemblablement, mais je  crois que ton idée à propos du piratage
A> est très romantique, mais aussi très éloignée de la réalité. Le piratage
A> d'oeuvres, c'est le plus souvent du pillage et du dépeçage, rarement un
A> travail en vue d'assurer la pérénité d'un texte, d'une image, d'une pensée.

l'ère numérique sera l'ère du piratage ou ne sera pas.

ce que je dis simplement, c'est qu'une ressource mise en ligne et
librement accessible est assez rapidement disséminée. Ses chances de
survie individuelle augmentent. La chance de survie de l'écosystème qui
l'a vue naître est, elle, nulle.

A> Cela dit, la question posée (et qui nous est posée, en tant que praticiens
A> de la chose écrite puis reproduite) est celle de l'accessibilité de textes
A> rares ou destinés au départ à un public très restreint. Je n'ai pas de
A> solution, il semble que les bibliothècaires n'en ont pas non plus - hormis
A> constituer d'énormes corpus, décentralisés, de livres scannés et d'espérer
A> que le mouvement continuera et s'amplifiera.

Je me demande si le principe, édicté par mon ami Frédéric-Yves Jeannet
(qu'il attribuait je crois à Butor), selon lequel les choses valables
*qui ont été éditées au moins une fois* finissent toujours par faire
surface, s'applique pour de l'édition électronique sauvage (il est
remarquable qu'il s'applique à des auto-éditions ou éditions à compte
d'auteur dont la diffusion initiale fut inexistante, et dont parfois
l'essentiel du tirage fut perdu).

A> Mais le problème de la pérénité de tout ce travail est systématiquement mis
A> de côté. Comme si ça n'existait pas...

Euh, là encore je ne sais pas si tu parles d'initiatives artisanales
individuelles (mais les corpus ne sont alors pas énormes) ou de choses
plus institutionnelles comme Gallica, Europeana, la bibliothèque du
Congrès américain... En tout cas, tous les projets européens financés
dans ce domaine ont obligation d'apporter des réponses argumentées à ces
questions (pérennité du service, archives à long terme, etc.)



 Thierry