Le 09/12/11 10:36, C. PAPUT a écrit :
rare mais toujours l'œil attentif !
Waouh, un œil qui chasse vite !
:-)
Sabine.
> Message du 09/12/11
10:34
> De : "Sabine"
> A : typographie@xxxxxxxxxxxxxxx
> Copie à :
> Objet : [typo] Re: Re: Ligne de pied, &c.
>
>
Pour imager le message de Jacques, voici un extrait de La
Gravure du poinçon typographique de notre -rare-
colistier Christian Paput.
> http://cjoint.com/?0LjkFnbLtzn
>
> Sabine.
>
>
> Le 09/12/11 10:16, Jacques André a écrit :
Le 8 déc. 2011 à 16:47, Jean-Marie Schwartz a écrit
:
>
> Me vient une question — et même plusieurs… — concernant
« l’anatomie
> » d'une lettre. Techniquement, l’accent d'une capitale
— prenons É — se
> trouve-t-il obligatoirement dans le corps ?
>
Au sens du plomb, c'est-à-dire où corps=hauteur du "caractère"
(en plomb), non : les accents sur les capitales débordaient
souvent sur le caractère dessus : les lettres étaient crénées
(au sens de posséder un débord, pas au sens de modification
d'approche). Ce qui rendait les capitales accentuées fragiles
(l'accent débordant se cassait) et c'est, dit-on, l'un des
raisons pour lesquelles les imprimeurs n'aimaient pas les caps
accentuées.
>
> Dans la métrique des fontes numérisées (PostScript, SVG,
OpenType, etc.), la même notion de corps (la distance d'un
bout à l'autre d'un caractère) n'existe plus (ce qui existe
c'est un facteur d'échelle). J'ai naguère écrit deux articles
sur ces problèmes de "métrique" en plomb et en PostScript et,
bien qu'il y ait qq petites erreurs, ils restent valables 20
ans plus tard :
> métrique du plomb : http://cahiers.gutenberg.eu.org/cg-bin/article/CG_1989___4_9_0.pdf
> métrique fontes numériques : http://cahiers.gutenberg.eu.org/cg-bin/article/CG_1991___8_29_0.pdf
>
> Si on trace autour d'une lettre, en PostScript, un
rectangle correspondant en gros à ce que seraient les bords du
caractères en plomb - une bonne approximation est un rectangle
dont le coin bas gauche est en (0,-currentfontsize/4) et
celui du coin haut en (chasse, 3xcurrentfontsize/4), on voit
de même que souvent les accents sortent de ce rectangle.
>
>
Si je prends l’Adobe Garamond, je
> remarque dans XPress que le corps va de la descendante
à l’ascendante.
>
Ce n'est pas toujours vrai...
>
>
Mais
> alors comment s'appellerait cette ligne imaginaire
au-delà du corps où
> s'aligne l’accent ? (si elle a un nom…)
>
> Il s'aligne par quoi (le bas ou le haut de l'accent ? et
quid des trémas ?) En fait, cette ligne n'a pas de nom car
elle n'existe pas. Les accents sont composés à part et placés
au dessus des lettres par translation (cf la fig. 7 de mon
article sur postscript). Ça revient un peu au même au final,
mais il n'y a pas de ligne AMHA.
>
>
Et je vois que certains parlent de la ligne de
pied quand d’autres parlent de
> la ligne de base (qui me semble plus logique et plus
compréhensible). Est-ce
> une mauvaise influence de l’anglais _baseline_ ?
>
Sans doute effectivement, mais je ne trouve pas cette
influence mauvaise ici. Que veut dire "pied" dans « ligne de
pied » ? Pied de la lettre ? quel est le pied de p et celui
de P ? Je préfère personnellement "ligne de base" qui me fait
penser à "ligne de référence".
>
Et comment s’appellent en français justement les
lignes que l’on appelle
> en anglais _bottomline_ et _topline_ ?
>
>
> Attention, la terminologie est faite pour des
utilisations précises. Tous ces noms de ligne sont des
inventions récentes nécessitées par les calculs de dessin de
caractères.
> Du temps de Fournier, au XVIIIe siècle, la ligne de base
n'existait pas. Ce qui comptait c'était la ligne qui se
trouvait en gros à mi-distance du bas et du haut d'un m. c'est
elle qui servait de repère notamment pour la frappe des
matrices. On parlait aussi des hauteurs des courtes
(aujourd'hui on dit des x), des longues du haut, du bas, etc.
Mais on n'entrait pas plus dans le détail, qui relevait de
l'œil (et de l'art) du graveur.
> La photocompo puis les fontes numériques ont nécessité de
tracer un I par exemple en donnant les coordonnées de ses
point supérieurs et inférieurs. D'où le besoin de définir ces
hauteurs de capitales, hauteurs des hampes, etc. Si le concept
est à peu près compris unanimement, la terminologie en a été
inventée au coup par coup par les premiers modèles de fontes,
style Ikarus, Metafont, puis par PostScript, TTF, etc. sans la
moindre normalisation. D'où bien sûr des noms variant d'une
société à l'autre. On trouve donc aussi bien TopLine, que
CapHeight, CapLine, que..., etc. Et comme les caps ne sont
Et, selon l'humeur du traducteur, autant de noms français...
> Une remarque : certains parlent de "height", d'autres de
"lines": ces derniers font allusion à une ligne virtuelle qui
se trouvent à une distance "height" de la ligne de base. Le
contexte permet quand-même de décider !
> À noter aussi que ces ligne sont celles vues pas le
moteur d'impression ; mais le dessinateur a besoin de plus de
rigueur et de lignes (que lui apportent les outils de dessins
de fontes comme Metafont, fontlab, fontforge...) : il sait
que, pour des raisons "optiques", la hauteur d'un O capital
est plus grande que celle d'un H capital et que la base de ce
O capital est SOUS la ligne "de pied" comme vous dites.
Ikarus parlait d'overhang et j'ai oubié les noms des autres
logiciels... Et un dessinateur sait (ou a envie) que la
hauteur des hampes (ou des "longues du haut") est différente
de celles capitales (par fois plus haute, ce qui permet de
dire qu'un l minuscule est plus grand qu'un L majuscule,
parfois plus basse).
> Voir la fig. 7 de mon article sur la métrique du plomb
(revue par les fontes numériques). Il y a 8 lignes mais je
dois avouer que les termes français que j'ai utilisés me
plaisent moins aujourd'hui.
>
> À propos, j'ai vu que quelqu'un demandait ici si les
capitales ont toute la même hauteur ? Pour les caractères de
labeur, oui !
>
>
>
>
>
> --
> Jacques André
> A T T E N T I O N, NOUVELLE ADRESSE :
> Jacques.Andre35@xxxxxxxxx
>
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