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Message : [typo] Re: RE: RE: Montague ou Montaigu avec dérive hors charte comme d'hab

(Didier Pemerle) - Mercredi 25 Avril 2012
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Subject:    [typo] Re: RE: RE: Montague ou Montaigu avec dérive hors charte comme d'hab
Date:    Wed, 25 Apr 2012 15:24:25 +0200
From:    Didier Pemerle <didpem@xxxxxxx>


Le 25 avr. 12 à 10:12, John Tax a écrit :

Ah, francisation des noms communs & propres.

c'est vraiment un truc avec lequel je suis contre. On a eu la question au taf avec ukulele : faut-il écrire ukulélé ou ukulele.

mon cœur va a la seconde solution. une victoire de plus pour le partage interculturel en ces temps troubles.


l'ital signifiant langue étrangère, ça posera l'œil du lecteur sur la question pour au moins 10 secondes, et il cherchera la prononciation, et donc de qui on parle et surtout QUI sont-ils véritablement. (avec le bagage culturel contenu dans le nom).


enfin je crois.

Je suis plutôt sensible à l'argument de Jean-Pierre Lacroux en faveur de la francisation. C'est, selon lui, une façon d'accueillir chez soi un élément venu d'ailleurs dans le monde. Pour (entre autres, la liste est interminable) Londres, Allemagne, Japon, Nuremberg, Milan, Naples, Tombouctou, Danemark, Suède, Kant (Cante et non K’ann’t), boulingrin et même, je ne sais plus où je l'ai lu ou entendu, un extraordinaire « Lavrince » à la place de Lawrence [Thomas, le peintre], c'est une hospitalité, disons, possessive. Mais peut-on reprocher à la langue (française) le désir de retenir chez soi, dans les sonorités qui lui sont propres et dont elle les habille, ces gens, ces villes, ces cultures ? Quant à «ukulélé », il me semble que cette forme est à la fois mieux intégrée au français et plus proche du polynésien qu’« ukulele », parce que cette graphie permet une meilleure restitution de terme, à l'oral (bien que le « é » soit plus vraisemblablement un « è », phonétiquement).
Je crois que que dans cette affaire il faut s'en tenir strictement aux règles de l'hospitalité linguistique (comme dans l'hospitalité tout court, l'étranger est enveloppé, pris en charge par l'altérité de celui qui accueille [eh oui, chez les Inuit, on pouvait être invité à goûter du guillemot fermenté ou du sorbet de caca d'oiseau comme fromage et dessert après le phoque de résistance]), et naviguer savamment ou au pif entre les polyglossies snobbes  et les colonialismes militaro-économiques et linguistiques, habituellement amateurs de mots bizarres, d'exotismes, de couleurs locales et d'indigènes montrés en cage, séparés. 
Donc Montaigu. On ne dit pas Romiö et Djouliette. 

D.

P.S. Appel aux matheux et scientifiques : en logique, ça existe un objet qui a deux contraires ? Et d'ailleurs, un contraire, ça existe ? J'aurais peut-être dû écrire « différent de », tout simplement.