Re: [typo] Nouvelle orthographe ?

[Thomas Savary <thomas.savary@xxxxxxxxxxxxxxxx>]

Bonjour à tous, et bonne année!

 

J’ai choisi quant à moi d’adopter la «nouvelle» orthographe. Non par adhésion inconditionnelle (certaines modifications sont contestables et surtout ce n’est qu’une microréformette, quand l’orthographe française appellerait à mon sens une refonte radicale, mais plus avisée et plus cohérente, plus respectueuse des variantes phonétiques régionales que ce que propose Mario Périard sur ortograf.net), mais parce que j’estime devoir à ma modeste échelle donner l’exemple.

 

Voilà des siècles que l’on cherche à réformer notre orthographe. La plupart des arguments que je lis ou j’entends sont irrationnels, et pour tout dire un peu ridicules, notamment ce qui concerne l’étymologie. Ce qui ne l’est pas, ridicule, c’est l’attachement affectif à cette orthographe, que nous associons à la langue. Mais l’orthographe, à mon sens, n’est pas la langue, mais un outil à son service, à notre service.

 

On s’alarme à raison du niveau orthographique actuel. «Mais on l’a bien apprise, nous» — voilà le genre d’«argument» qui m’ulcère: comme s’il fallait que nos enfants suent à leur tour sang et eau! Si pour ma part je n’ai jamais eu aucun mal avec l’orthographe, je suis encore assez lucide pour ne pas avoir fait de mon cas personnel une généralité: enfant puis adolescent dans les années 1980, je voyais bien que la plupart de mes camarades étaient à la ramasse en dictée.

Aujourd’hui comme autrefois, les enseignants font ce qu’ils peuvent. Toutefois, les programmes se sont alourdis (langues étrangères, nouvelles technologies, éducation civique…), sans parler de leur application plus stricte; en CM1 et CM2, je n’ai quasiment pas eu de cours d’histoire et géographie, malgré les programmes de l’époque — facile dans ces conditions de mettre le paquet sur le français ou les maths —: peu de professeurs des écoles oseraient aujourd’hui prendre de telles libertés avec les programmes, je pense. En tout cas, il n’est plus possible de consacrer à l’école élémentaire le même nombre d’heures que jadis à l’apprentissage du français. Le temps passé à tenter d’inculquer une orthographe complexe, anachronique et incohérente ne serait-il pas mieux employé à l’enseignement du vocabulaire, de l’écriture et de la ponctuation, bref du cœur de notre langue?

Je n’ignore pas non plus que le contexte culturel de notre époque n’invite pas les enfants à la concentration et à l’effort, mais c’est un autre problème.

 

Je considère que la nanoréforme de 1990 est un pas en avant, mais velléitaire, désespérément timoré. La raison de la refuser que je trouve la plus sérieuse est l’appel à une véritable réforme. L’une n’empêche toutefois pas l’autre. Qui sera notre Atatürk du français?

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Thomas Savary

Le Grand-Plessis

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