Re: [typo] Barre oblique, point virgule ou point ?

[Philippe-André Lorin <philippe.lorin@xxxxxxxxx>]

[P.-A. Lorin.] Peut-être qu'en creusant les raisons pour lesquelles « il faut tout laisser sur la même ligne », on trouverait plus de liberté, car il semble peu vraisemblable que ce texte tienne vraiment sur une seule ligne, quel que soit le support.

[J. M.]   L'auteur de la question voulait dire par là que l'ensemble devait ne comprendre aucun retour à la ligne.

Un retour à la ligne fait automatiquement par un logiciel de composition a, de la même façon qu’un caractère explicite de retour à la ligne, pour effet que tout n’est pas « laissé sur la même ligne ». L’autrice ne précise pas si elle parle de l’un ou de l’autre ; or, la contrainte de l’absence de l’un n’est pas la contrainte de l’absence de l’autre. C’est pourquoi je m’interroge sur les raisons, sans prétendre deviner. Si elles sont d’ordre technique, c’est peut-être en réalité les sauts de paragraphe qui sont indésirables, puisqu’ils sont souvent confondus avec les retours à la ligne. On ne sait pas avec quelle précision le donneur d’ordre éventuel s’exprime. Pour un livre, pour un site Web, pour une base de données, etc., les conséquences seront différentes.

[J. M.]   Dans le cas des vers, la barre oblique sert précisément à indiquer un alinéa, ce qui est exactement ce que Brigitte Gaudin doit éviter.

Je ne vous suis pas. La barre oblique remplace le retour à la ligne. Avec la barre oblique, il n’y a donc aucun caractère de retour à la ligne, comme on le voit dans l’exemple donné par l’autrice elle-même.

[J. M.]  La barre oblique ne doit pas être utilisée dans un texte par ailleurs correctement rédigé. Elle sert de séparateur dans les dates, pour des fractions simples, dans les URL, en génétique moléculaire. Elle doit même être évitée dans les textes abrégés. Par exemple Gif-sur-Yvette pourrait s'écrire Gif s. Yvette sur un panneau routier, non Gif / Yvette. Gif s/ Yvette (avec s en indice supérieur et en corps nettement diminué) que l'on trouve effectivement à l'initiative (visiblement incontrôlée) de ceux qui sont chargés de réaliser de tels panneaux, est une aberration. De manière plus générale, la barre oblique étant mise à toutes les sauces et voulant dire tout et n'importe quoi, voire tout et son contraire, est une source ce confusion et elle ralentit la lecture, faisant s'interroger sur le sens de ce qu'on lit, ce qui peut avoir des conséquences sur la route.

Je vous suis de moins en moins. On rencontre la barre oblique dans les codes typo et jusque dans la Pléiade ; elle a ses usages, y compris d’autres que ceux que vous mentionnez (bizarrement après avoir déclaré qu’elle était « à proscrire en toute circonstance ») ; mais il n’y en a qu’un qui nous occupe ici, et j’ai du mal à voir quel rapport il entretiendrait avec les panneaux routiers (ou les chauves-souris). Les abus de certains (nombreux, je vous l’accorde) ne sont pas une raison de condamner totalement un outil.