Re: La typographie est morte. Vive la typographie !

[Alain Hurtig <alain.hurtig@xxxxxx>]

At 16:24 +0100 3/03/97, Thierry Bouche wrote:
> >  Aujourd'hui, n'importe qui peut « publier » n'importe quoi,
> > sauf qu'il est obligé de le faire au format A4 !
> >
>
>de tout temps les imprimeurs ont utilisé un papier plus oumoins
>standard. [etc.]
>
Pas d'accord ! Ce que Paul visait, je crois, c'est la production "tout
venant", y compris les livres et revues bricolées sur micro-ordinateurs
puis flashées et imprimées (ou photocopiées). Tant qu'on est dans un format
plus petit que le A4, on peut faire n'importe quoi (sans se livrer à des
acrobaties de recouvrement manuel ou automatique), mais qui le sait ou
accepte de le faire, à part les professionnels ?

Les imprimeurs disposent de toute une gamme de formats (par le biais du
pliage, mais surtout quand ils ont plusieurs machines de formats différents
ou acceptent de sous-traiter, une pratique très courante). Une imprimante à
laser a _un_ format et un seul, en général le A4, qui autorise tout au plus
le A5 par pliage.

C'est ce qui explique la floraison de A4 un peu partout, y compris dans
certains mensuels vendus en kiosque... (il arrive aussi que le client sache
qu'on peut massicoter, mais ne veuille pas le faire pour des raisons de
coûts : il veut occuper tout l'espace de la page...)

Il faut rappeler que le A4 est un format "technique" [1], mais absolument
pas typographique ou adapté à la maquette. Il nait de l'obligation de
fournir le papier prédécoupé en ramettes aux secrétariats, qui seraient
bien embêtés si on leur livrait leur papier en bobines de quelques tonnes...

Or c'est un format horrible, qui laisse peu de marges de manoeuvres pour
les blancs et les fonds. On arrive encore à tirer quelque chose du A5, mais
on a forcément un résultat standardisé et/ou moche avec du A4.

Petit souvenir personnel : dans les tracés régulateurs proposés par
"Maquette et mise en page" de Duplan et Jauneau (Éd. du Moniteur, Paris,
1986), on trouve la "méthode de Hambridge".

Voulant comprendre comment on la retrouvait, j'ai testé sur du A4. Et je
m'étonnais de n'y comprendre rien... C'est qu'en A4, cette méthode [qui
donne avec d'autres formats (y compris les plus fantaisistes) des résultats
superbes  avec des blancs immenses et harmonieux] arrive à créer un
empagement... presque carré (en fait un truc batard de 15,2 x 17,2, mais à
l'oeil ça fait carré).

D'autres tracés régulateurs (le très classique Honnecourt par exemple, si
ma mémoire est bonne) aboutissent en A4 à retomber sur le laid et standard
"canon des ateliers".


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[1] ISO A0 est une feuille de 1 m^2 (permettant de déterminer le grammage).
Le rapport des côtés de ses subdivisions est constant : racine carrée de 2,
soit 1,414 2. A4 est la 4e subdivision de A0.

Alain Hurtig         alain.hurtig@xxxxxx
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"Je ne vois rien, je vois tout: la certitude est puisée dans la ténèbre."
Angèle de Foligno