La typographie est morte. Vive la typographie !

[Paul Pichaureau <ppichaur@xxxxxxxxxxxxxxxxxxxx>]

Les discussions sur cette liste tournent essentiellement autour des
problémes de typographie informatique. Et pour cause ! On peut
raisonnablement dire que la typo et la mise en page d'aujourd'hui se
dont essentiellement sur ordinateur, et que, étant donné que les progrès
dans ce domaine sont constants, dans un avenir proche, le traitement et
l'impression de documents seront informatisés à l'extrême.

  Il est donc fort intérressant de se demander en quoi l'informatique va
modifier notre relation avec les documents écrits et imprimés. 

  Pour ma part, je ne considère pas que les principaux changements vont
se faire au niveau des caractères. Bien au contraire, il suffit de jeter
un oeil sur le catalogue de n'importe quel fondeur pour s'extasier
devant la richesse incroyable qu'autorise l'informatique dans ce
domaine.

  Par exemple, la tyrannie de la feuille A4 me semble bcp plus
préoccupante. Je dis A4, mais en fait, je veux parler du format de
papier unique qu'accepte les imprimantes grand public : A4 ici, letter
là, etc. Aujourd'hui, n'importe qui peut « publier » n'importe quoi,
sauf qu'il est obligé de le faire au format A4 ! 

  Que votre document soit un manuel fréquemment consulté, une oeuvre
littéraire, un rapport, un compte-rendu, une simple affiche, vous êtes
OBLIGÉ de le faire en A4 ! Ça me semble proprement indécent ! 

  Perdue la richesse de format qui fait partie intégrante de la qualité
d'une production typographique ! Pour ma part, je trouve anormal qu'en
composant un document, je dois me demander comment adapter la mise en
page à 21 cm de large et 29,7 cm de hauteur !

  De la même manière, un élément d'une importance cruciale dans l'aspect
d'un document passe peu à peu à la trappe : ce sont les marges. Il
suffit de lire les premières phrases de tout bon guide de mise en page,
pour comprendre l'importance des marges. Elles sont les premières a être
vues, et elles participent à l'« âme » de votre document au même titre
que la police que vous avez choisi.

  Hélas ! Le travail sur écran nous fait complétement oublier l'aspect
imprimé du document. D'une part, la plupart des logiciels s'arrangent
pour mettre le maximum de chose écrite dans les fenêtres de composition
(ce qui est logique), et d'autre part, même si ces marges sont visibles
à l'écran, elles sont loin de rendre le même aspect qu'à l'imprimé.

  Tout cela, il est vrai concerne surtout les documents « grand
public ». Les professionels savent bien, dieu merci !, qu'une marge
est faite pour être choisie, qu'un format doit être fixé avant de faire
le moindre travail de mise en page. Pourtant, à l'heure ou tout un
chacun peut-être l'égal de tout un atelier de composition, ce sont là
des limites qui pourraient être grosse de conséquences...

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Paul Pichaureau 	     e-mail : ppichaur@xxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
IPCMS-GEMME    		     Et il arriva que le Jeune Paul...
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