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Message : Re: Caract re ouvrant chaque ligne d'une citation (Jean Fontaine) - Mardi 28 Avril 1998 |
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Subject: | Re: Caract re ouvrant chaque ligne d'une citation |
Date: | Tue, 28 Apr 1998 02:28:49 -0400 |
From: | "Jean Fontaine" <jfontain@xxxxxxxxxxx> |
J'opine de même que B. Stern et J.-P. Lacroux en faveur du chevron simple. Quelques considérations superfétatoires: 1. Sa forme évoque sa fonction : il pointe comme un flèche (ou un index accusateur) en direction de la ligne qu'il cite. En contexte de courriel, l'unité de citation est souvent la ligne de texte plutôt que la phrase pertinente (on ne se donne pas toujours la peine d'extraire précisément la phrase de sa gangue linéaire). 2. Ce signe se hiérarchise régulièrement et lisiblement. >>>> Comment ça va, vieux? >>> Ça va bien. >>> Je dirais même plus: très bien! >>>> Fait beau, par chez vous? >>> Bof, le fond de l'air est frais. >> Je suis bien d'accord avec vous deux, allez. > La Charte, merde! Au-delà de 4 ou 5 niveaux, la lisibilité peut en souffrir quand il ne s'agit pas d'un simple échange à deux (quand les intervenants différents sont nombreux). Le résultat me semble plus heureux (moins lourd et plus régulier) qu'avec un guillemet français (chevron double, où l'espace intra-chevrons n'est pas le même que l'espace inter-chevrons) : »»»» Comment ça va, vieux? »»» Ça va bien! »»» Je dirais même plus : très bien! »»»» Fait beau, par chez vous? »»» Bof, le fond de l'air est frais. »» Je suis bien d'accord avec vous deux, allez » La Charte, merde! Dans le premier exemple, le nombre de chevrons simples ne suffit pas à lui seul à identifier sans ambiguïté l'auteur de chaque ligne mais, dans le cas le plus fréquent (échange à deux) le système est plutôt clair. L'idée que chaque interlocuteur puisse posséder son propre marqueur personnalisé est intéressante, mais elle me paraît peu réalisable dans la pratique. Y gagnerait-on vraiment en clarté en multipliant les types de marqueurs dans un même message? Peut-être avec un système basé sur les initiales des intervenants, générées automatiquement à chaque ligne à l'encodage. Notre exemple, avec des initiales fictives : [BM] Comment ça va, vieux? [LI] Ça va bien. [LI] Je dirais même plus : très bien! [BM] Fait beau, par chez vous? [LI] Bof, le fond de l'air est frais. [CF] Je suis bien d'accord avec vous deux, allez [PA] La Charte, merde! C'est moins ambigu ainsi (ça évoque un peu les chat rooms), mais ça ne rend pas nécessairement la lecture plus aisée. 3. Le chevron simple est un signe moins ambigu que le guillemet. Il n'a pratiquement pas d'emploi courant en typographie, sauf comme opérateur mathématique « plus grand que », mais il y a peu de danger de confusion avec ce dernier, qui ne peut difficilement se trouver, à ce que je sache, en début de ligne. Le guillemet, en revanche, remplit déjà certains rôles en typographie et dans les messages électroniques (un exemple dans l'alinéa précédent). Ainsi, un paragraphe précédé de guillemets pourrait être ambigu. Par exemple : - L'intervenant est-il en train de citer un texte littéraire? - L'intervenant est-il en train de citer un autre intervenant? On voit que le terme « citer » est peut-être lui-même ambigu. La fonction dont on parle depuis le début est souvent dans les faits une simple fonction « phatique » (pour jargonner linguistique). Il s'agit alors surtout de montrer qu'on a bien reçu le message ou de montrer ce à quoi réfère nos propos. Ce n'est pas la même fonction qu'une citation utilisée comme ornement (fonction poétique d'une citation littéraire) ou information (fonction cognitive d'une citation de journal). Mais, quand les messages prennent l'allure d'argumentation, de débats d'idées, ça se rapproche un peu des citations dans les publications scientifiques ou dans les joutes oratoires. On cite alors pour réfuter, appuyer, convaincre (fonction conative) Parfois, pour des raisons techniques de normes d'échange ou de configuration, on reçoit des messages où les fins de lignes sont reportées sur la ligne suivante. Voici un exemple de texte qui a pour but d'expliquer ce que j'entends par reports sur la ligne suivante non désirés. Toute ressemblance avec des cas vécus est malheureusement très probable. Lorsque de tels messages comportent une hiérarchie complexe de citations, le système des chevrons peut faciliter le déchiffrage de ces trucs. Encore une fois, les guillemets (ouvrants ou fermants)pourraient parfois être ambigus dans ces contextes. 4. L'usage du chevron, sans être unanime et systématique, semble bien établi un peu partout dans Internet (courriel, listes, forums Usenet et autres). Faut croire qu'il répond bien au besoin. D'accord avec mes propos? Pas d'accord? Me chevronnera-t-on ou me guillemetera-t-on? Jean Fontaine jfontain@xxxxxxxxxxx P.S. Pendant qu'on y est, parlons un peu quincaillerie : pour le courriel j'utilise Outlook Express, qui vient avec Internet Explorer 4.0 de Microsoft (j'ai un faible pour les tartes à la crème). À ce que j'ai compris, le caractère automatiquement généré par Outlook Express devant la citation dépend du système ou format dans lequel le message cité a été encodé et non pas de mon propre système. En général, c'est bien un chevron qui est généré, mais il arive que ce soit une ligne verticale continue. La citation est alors d'une manipulation pas très conviviale : cette foutue ligne refuse de se faire saucissonner!
- Re: Caract re ouvrant chaque ligne d'une citation, Michel Bovani (28/04/1998)
- Re: Caract re ouvrant + [K2], Jean-Pierre Lacroux (28/04/1998)
- <Possible follow-ups>
- Re: Caract re ouvrant chaque ligne d'une citation, Jean Fontaine <=
- Cr{SMALL LATIN LETTER E WITH ACUTE ACCENT}nage, Thierry Bouche (28/04/1998)
- Qu'est-ce qu'un tréma ?, Alain LaBonté (28/04/1998)
- Re: Qu'est-ce qu'un tréma ?, Jacques Andre (28/04/1998)
- Re: Qu'est-ce qu'un tréma ?, Antoine Leca (28/04/1998)
- Re: Qu'est-ce qu'un tréma ?, Alain LaBonté (28/04/1998)
- Re: Qu'est-ce qu'un tréma ?, Alain LaBonté (28/04/1998)
- Re: Qu'est-ce qu'un tréma ?, Thierry Bouche (28/04/1998)