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Message : Re: De la belle typo & des beaux textes

(Jean-Pierre Lacroux) - Mardi 04 Août 1998
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Subject:    Re: De la belle typo & des beaux textes
Date:    Tue, 04 Aug 1998 10:59:05 +0100
From:    Jean-Pierre Lacroux <lacroux@xxxxxxxxx>

Olivier RANDIER écrit:
> Pourquoi vouloir toujours que les choses s'excluent mutuellement ? 
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Moi, je ne veux rien de tel.
C'est vous (j'entends ton parti dans ce débat) qui jouez (sans le
formuler explicitement) sur une confusion volontaire entre fond/forme
et texte/typo... Je ne vous suis pas. Dans un « texte », la « forme » ne
concerne pas que la « mise en forme typographique ». En outre, dans
cette discussion, nous employons tous consciemment le terme typographie
dans une acception plus ou moins étroite selon les nécessités de nos
argumentations respectives. C'est pratique mais ça ne nous mènera pas
loin car nous tournons en rond.
Tout un pan de la typo est évidemment indissociable du texte (j'en sais
quelque chose) mais est peu affecté par le choix (intelligent) de la
police. Dans ce fil, il me semble que nous avons surtout parlé du choix
de la police (et de la mise en pages) et de son éventuelle adéquation au
« sens » du texte... (Un auteur souvent évoqué ici rameute même les
correspondances du bon docteur Baudelaire, qui n'en peut mais...)
Ne fais pas comme si j'avais dit que n'importe quelle police convient à
n'importe quel texte... Je dis justement le contraire... puisque
j'insiste sur la destination... en clair : sur les qualités proprement
typographiques des polices...
Je n'ai jamais dit que Montaigne pouvait être composé en Serpentine ou
en
Busorama... J'ai simplement dit qu'une (bonne) réale ou une (bonne)
didone convient parfaitement. Reste alors, et là je suis évidemment
d'accord avec vous, à faire son travail... c'est-à-dire à définir un
empagement, à régler finement les paramètres (espacement, interlignage,
etc.) selon la police, la graisse, le corps choisis et, dans certains
cas, selon les « particularités physiques » du texte. Quant au
« sens »... s'il a besoin de nous et de nos potions... c'est qu'il est
bien chétif... 
Tu me dis :
> L'ennui naquit un jour de l'uniformité.
Certes... mais la conception que je défends n'exclut pas l'invention,
l'audace typographique. Au contraire ! elle lui restitue de
l'autonomie... C'est la conception de ceux qui pensent qu'à un texte
donné pourrait correspondre une typo idéalement adaptée qui conduit
théoriquement ce malheureux texte à l'uniformité...
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> Cette insistance à vouloir le
> texte, rien que le texte, a un côté puritain que je trouve suspect. Le
> texte existe-til sans les caractères qui servent à le composer ?
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Ça dépend de l'acception retenue... La littérature orale n'aurait-elle
point de textes ? Un texte déclamé reste un texte. Les anecdotes de la
composition typographique auront peu d'influence sur l'interprétation :
ce qui jouera à plein appartient à d'autres traditions.
En revanche... des formes littéraires fixes ont engendré des mises en
formes typographiques plus ou moins fixes.
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> Raster Image Processor  ? ;-)))
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Rest In Peace.
Amicalement,
Jean-Pierre Lacroux
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Bibliographies, citations (langue française, orthotypographie) :
http://users.skynet.be/sky37816/Lx.html
Mise à jour : 23 juillet 1998
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