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Message : Re: Canon, feu noir, feu blanc (Alain Hurtig) - Mercredi 16 Septembre 1998 |
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Subject: | Re: Canon, feu noir, feu blanc |
Date: | Wed, 16 Sep 1998 09:01:55 +0200 |
From: | Alain Hurtig <alain.hurtig@xxxxxx> |
At 2:10 +0200 16/09/98, Olivier RANDIER wrote: >Comment faire vivre la mise en pages sur un support qui semble >destiné à la page et au format unique (pourquoi d'ailleurs ? On aurait très >bien pu imaginer des livres électroniques qui s'ouvrent en deux, non ?). > [etc.] Oui, ça douche un peu l'enthousiasme qu'on peut ressentir en lisant ce genre de nouvelles. Ce n'est sans doute qu'un problème technique, mais... laissé aux mains des techniciens, il ne sera jamais résolu. Et je partage la gêne d'Olivier devant les pages en « rouleau continu ». >Tiens, en parlant des tracés régulateurs, pourquoi n'y en a-t-il que pour >les doubles pages ? Ne peut-on imaginer la même chose pour des affiches ? > Je ne crois pas. Une affiche, et même une couverture, bref tout ce qui n'est pas, justement, double page, a une dynamique absolument différente, un équilibre des masses qui n'a rien à voir. On n'a que des cas d'espèces... Même la seule règle imaginable, c'est à dire une symétrie droite-gauche est régulièrement battue en brèche par les graphistes, qui ont bien raison de ne pas s'y tenir. C'est que l'affiche est faite pour le coup d'oeil, la perception immédiate, le poing dans le ventre (ou le cerveau !), le plaisir sans recul et sans limite. la page écrite (et illustrée, si nécessaire) porte plus de sens, réclame une tension autre, a une vie et une durée autre. Faut-il rappeler que l'encre sur le papier, c'est toujours « du feu noir sur du feu blanc », selon la citation apocryphe d'un pseudo-rabbin kabbaliste dont j'ai oublié le nom à force de le citer ? ;-). >Les tracés régulateurs donnent >des résultats admirables, mais sont inutilisables dans le contexte actuel, >où les coûts, et notamment celui du papier, sont un facteur déterminant. > C'est une blague, ça ! Le coût du papier chute tendanciellement depuis des décennies, sa qualité ne cesse de s'améliorer, et son coût est un mauvais prétexte. Pour moi, c'est comme de prendre des stagiaires au lieu de vrais maquettistes-typographes, au prétexte d'une masse salariale qui devient prétendument trop lourde. Même processus, et mêmes résultats : baisse de qualité, livres illisibles, ventes qui s'effondrent. Qui a _vraiment_ envie de lire les livres qu'on nous montre ? Bien sûr, il n'est pas question de confondre édition de luxe et édition courante, « inédition rare », pour reprendre le mot de quelqu'un et livre de poche. De là à mépriser le lecteur au point de supprimer les marges, il y a un gouffre. >N'y aurait-il pas matière à étudier des tracés modérés, à chercher des >proportions raisonnables, sans laisser des marges inacceptables par le >client et par Jacques André ? ;) > Mais ils existent ! Ça s'appelle le Canon des imprimeurs, il y en a deux, un « luxueux » et l'autre _cheap_ [1], ils sont horribles tous les deux (enfin bon, ils ne sont pas très beaux), le premier est spécialement économe pour les marges, et plus personne ne l'applique. Même les petits et grands fonds sont maintenant de valeurs égales (elle-même égale au blanc de tête et au blanc de pied), les pages sont statiques, mornes, mortes, n'offrent aucun plaisir de lecture. Les textes sont massacrés. Et ceci sans aucune raison valable. Le problème que posait jacques, je crois est tout autre, et d'ailleurs il est double : 1. Le A4 est fortement connoté à la bureautique, à l'édition de rapports, de thèses, à ce genre de trucs. Là, effectivement, on va au plus pressé, il n'y a pas de marges. Du brouillon à l'impression définitive, aucun effort de présentation n'est exigé (ni sans doute exigible). Cette image est difficile à renverser, évidemment. 2. Le A4 pose un problème spécifique, qui rend ce format détestable. Je ne sais pas pourquoi, mais c'est impossible de lui trouver un bon empagement. ce n'est pas un problème de proportion, puisqu'on peut faire de très jolies choses en A5. Qu'on essaye d'appliquer Hambidge à du A4, histoire de rire (les résultats sont, euh... étonnants !) Un géométricien, un topologue, bref un TeXiste, pourrait-il nous donner son avis là-dessus ? Pourquoi est-ce qu'en A4, ÇA NE MARCHE PAS ? La question a d'ailleurs été posée sur la liste, à plusieurs reprises, par des p'tits nouveaux qui avaient une mise en page à faire dans ce format et qui ne s'en sortaient pas, et personne n'a su trouver de réponses satisfaisantes. >* Notez avec quel brio je fais la synthèse des deux principaux fils : c'est >là qu'on voit le métier de l'animateur ;) > Très beau boulot. Félicitations de l'ancien animateur ! :-))). [1] J'en ai déjà donné les règles. je peux le refaire si nécessaire. Alain Hurtig mailto:alain.hurtig@xxxxxx -------------------------------------------------------------------------------- N'est-il pas curieux qu'un être aussi vaste que la baleine voie le monde à travers un oeil si petit et qu'elle entende le tonnerre avec une oreille plus menue que celle d'un lièvre ? Herman Melville, _Moby Dick_.
- Re: Encre et papier obscenes, (continued)
- Re: Encre et papier obscenes, Thierry Bouche (16/09/1998)
- Re: Encre et papier obscenes, Alain LaBonté (16/09/1998)
Re: Encre, papier electroniques et canons (garcon, la meme chose !), Olivier RANDIER (16/09/1998)
- Re: Canon, feu noir, feu blanc, Alain Hurtig <=
- Re: Canon, feu noir, feu blanc, Thierry Bouche (16/09/1998)
- [Re: Canon, feu noir, feu blanc] et papier !, Jacques Andre (16/09/1998)
- Re: [Re: Canon, feu noir, feu blanc] et papier !, Thierry Bouche (16/09/1998)
- Re: [Re: Canon, feu noir, feu blanc] et papier !, Jacques Andre (16/09/1998)
- Re: [Re: Canon, feu noir, feu blanc] et papier !, Christophe Labouisse (16/09/1998)
Re: Canon, feu noir, feu blanc, Alain Hurtig (18/09/1998) De A4, du format nord-américain, de la racine carrée de 2 et du nombre d'or, Alain LaBonté (16/09/1998)