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Message : Re: Euskal /Basque font

(Jef Tombeur) - Mardi 25 Avril 2000
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Subject:    Re: Euskal /Basque font
Date:    Tue, 25 Apr 2000 06:20:41 +0200
From:    "Jef Tombeur" <jtombeur@xxxxxxxxxxxxx>

----- Original Message -----
From: Olivier RANDIER <orandier@xxxxxxxxxxx>
Subject: Re: Euskal /Basque font


| >At 20:20 +0200 21/04/00, Olivier RANDIER wrote:

| >
| >Bref, en quoi sont-ils « basques » ?
|
| C'est une bonne question, effectivement. Mais on pourrait se poser la même
| question pour le gaélique.

Et pour d'autres... Comme je n'y connais rien, je pars au hasard sur
quelques pistes imaginaires, comme on trace les périples du roi Arthur...
pour des jeux de rôles.
J'imagine qu'on peut créer des polices "basques" (ou autres) un peu de la
manière dont des musiciens recréent la musique du Moyen Âge avec des copies
d'instruments anciens. Peut-être à partir d'inscriptions éparses (pas
nécessairement une pierre tombale pour référence) tracées, gravées, obtenues
de diverses manières : lettres découpées dans du bois, marques au fer sur
des animaux, à la pointe sur des objets, etc.
Evidemment, cela fait moins authentique que des choses inspirées des
gravures lapidaires grecques ou romaines, de superbes manuscripts anciens.
Maintenant, de ce point de vue, l'authenticité, c'est quoi ?
Un créateur de polices qui étudierait longtemps un corpus d'ordonnances de
médecins de l'Atlantide (si tant était que ceux-ci auraient écrit aussi
bizarrement que nos médecins français contemporains), seul exemple de toute
la production écrite d'une civilisation a avoir été retrouvé, produirait-il
quelque chose d'authentique ? Evidemment, oui. et non.
Pour des créations de ce genre, la question de l'authenticité me semble
aussi  peu importante que celle de l'artificialité des écritures créées pour
diverses langues ou idiomes parlés au Burkina Faso (où, il y a encore une
vingtaine d'années, des gens sérieux du cru me disaient que 90 langues
distinctes cohabitaient). Il y a bien eu un moment où l'écriture du vieux
slavon a été artificielle. Et je ne sais que penser, par rapport à ça, des
polices "occitanes" récentes (de Boltana ? Il faudrait que je retrouve des
notes dans mon fatras). J'oserais avancer que si tous les éditeurs
indépendants occitans les adoptaient, elles deviendraient "authentiques", et
resteront "artificielles" si ce n'est pas le cas. Et que, de plus, adoptées
pour la production écrite, elles resteraient "authentiques", tant bien même
les Occitans changeraient très majoritairement de manière de prononcer le
français ou l'occitan (ce qui se produit pour tout le monde : on ne déclame
plus comme Sarah Bernhard, on ne chante plus comme Fréhel, mais on forme "à
peu de choses près" les lettres comme elles).
Enfin, sur la question des rapports entre l'écrit et l'oral, et à propos de
la nécessité de transposer des sons dont la langue écrite (allogène, ou de
l'occupant) ne rendrait pas compte, je m'interroge encore et toujours...
bien peu. ayant renoncé. J'ai longuement ingurgité et dégurgité "de la
linguistique" (comparative, et autres, ô combien autres, s'essayant, par la
formulation, à se distancier mutuellement pour creuser l'écart !). Et tout
oublié. Le castillan s'est longtemps (et demeure encore parfois) prononcé à
la manière zézayante d'une princesse disparue depuis belle lurette (Madrid
prononcé madriz) ; ce, sans que la graphie change : c'est sans doute un
accident de l'histoire, elle aurait dû évoluer... logiquement. Je me
garderais bien de me prononcer sur le sujet. Par exemple, j'ai trouvé des
polices "maori" (sur un site en .nz). N'ayant jamais entendu prononcer le
maori, je ne sais quel profit cela fait aux maoris ; je suis en revanche
certain que cela a fait quelque bien aux finances de  ceux qui ont publié
sur le sujet. Si les polices basques font du bien à leur auteur, c'est déjà
ça. Si elles mettent du baume à l'amour-propre des Basques, tant mieux. Je
n'irais pas en tout cas déféquer dans leurs chausses... en leur indiquant
l'usage qu'ils doivent ou ne doivent pas en faire. J'imagine qu'elles ont un
intérêt pour l'industrie du tourisme et la promotion des produits du
terroir. Et cela ne m'a pas déplu de les voir. C'est toujours ça de pris...
et tant mieux si d'autres l'ont eu aussi.