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Message : Re: Accent sur les accents

(Jef Tombeur) - Mercredi 04 Octobre 2000
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Subject:    Re: Accent sur les accents
Date:    Wed, 4 Oct 2000 03:45:39 +0200
From:    "Jef Tombeur" <jtombeur@xxxxxxxxxxxxx>

----- Original Message -----
From: "Patrick Orvane" <patorvan@xxxxxxxxxxxxxxxx>
To: <typographie@xxxxxxxx>
| P. Orvane (...) jamais lassé de vos débats passionnés
|
Non ! Si ? Et je dirais même : ¿ Si ! ; ou plutôt, ¡ Si ?
Maso ? Ou adepte de l'humour au trente-sixième degré ?

Je ne sais pas si une petite fraction d'espace avant la virgule
améliorerait la lisibilité, j'imagine que cela ne serait pas très
facile à gérer (saisie, réglage d'approches, etc.), mais je ne suis
pas mécontent qu'un de ses partisans se manifeste (plaidant certes
pour des contextes particuliers).
En fait, tout le monde cherche à concilier au mieux; mais souvent à
minima, trois critères de base :
- critère de cohérence avec l'expression de l'énoncé (lisibilité,
respect de la pensée de l'auteur, des usages de la langue) ;
- d'esthétisme (qualité de rendu visuel) ;
- d'économie matérielle et humaine (sinon on aurait des fontes
incroyablement chargées en signes et des claviers d'une superficie
exigeant de longs marteaux pour atteindre toutes les multiples
touches, et des gens longuement formés à les manier).
Il doit sans doute y avoir tout autre chose entrant en jeu. Mais si je
devais vraiment développer ce dernier point, je crois qu'il me
faudrait apprendre le chinois, créer une centaine de nouveaux
idéogrammes à rajouter aux quelques milliers disponibles, et qu'un
mécène me fournisse forêt, usine à faire le papier, château d'encre
calligraphique, etc. Instaurer et faire mondialement admettre une
différenciation de forme entre le signe virgule décimale (ou point,
pour les anglophones et assimilés relativement à cet usage) et celui
de la virgule de ponctuation du discours (donc deux caractères
différents, traités différemment), serait sans doute, comparativement,
"facile".
Je crois qu'il en est de la typographie comme tant d'autres choses. On
peut toujours simplifier. Cependant, si tout était vraiment simple, le
principe d'économie ferait que nous nous serions convertis à la
sténotypie : clavier très simple, règles minimales, pas de problèmes
complexes d'espaces avant ou après des signes de ponctuation, etc. Au
fait, ça donne quoi la transcription sténotypée d'un ancien manuscript
en mandarin ? Et sa transcription inverse ?
Autre supposition absurde et invérifiable de la même eau : un acteur
lirait-il de la même façon, à haute voix, donc, le texte d'un auteur
inconnu s'il était transcrit typographiquement de façons très
différentes (capitales accentuées ou non, espaces gérés différemment,
etc.) ?
Comment la généralisation du prompteur a-t-elle influé sur :
- la rédaction des papiers rédigés à partir de dépêches ou autres
sources et destinés à être lus ;
- le style oratoire des présentateurs ?
Allez savoir...
L'emploi de la couleur en tant que substitut des marques
traditionnelles (italiques, gras, souligné...) n'est jamais ici (sur
cette liste) abordé, ou si peu, si ce n'est par moi-même, furtivement.
C'est pourtant une pratique émergente... Pensons un peu la ponctuation
"à la Rimbaud", virgule verte, point rouge, tirets en dièses et bémols
(varations de tons). C'est sans doute une réflexion digne du bétisier
de cette liste... Est-ce si sûr ?  Je ne crois en tout cas pas être
trop en porte à faux, eu égard à la discussion sur les usages et
traditions... qui évoluent.