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Message : Re: Question aux maquettistes

(Paul Pichaureau) - Mercredi 10 Janvier 2001
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Subject:    Re: Question aux maquettistes
Date:    Wed, 10 Jan 2001 16:13:54 +0100
From:    Paul Pichaureau <pichaureau.paul@xxxxxxxxxx>

Thierry Bouche a écrit :
> 
> On me pose la question suivante, dans l'optique de « programmer » les
> paramètres d'une maquette.
> 
> Quels sont les paramètres qui définissent une maquette, dans quel
> ordre les détermineriez-vous, y a-t-il une sorte d'arbre logique dans
> les décisions à prendre ?
> 
> par exemple, admettons que l'ordre soit :
> 1. format de la page (papier),
> 2. empagement (tracés régulateurs, tout ce que vous voulez)
>   2a. sous question : considérez-vous que les entêtes font partie de
>   l'empagement ? est-ce que ça dépend de l'entête ?
> 3. choix d'une police et d'un interligne.


  Je ne suis pas maquettistes du tout, mais c'est le genre de  question
que je me suis souvent posé. Mes nombreuses relectures du Duplan et
Jauneau qui explique ça très bien et très en détail m'ont amené à
l'ordre « idéal » suivant (je donne cette démarche à titre informatif,
je ne sais ce que font les professionnels) :

 1 - Par essais successifs on détermine d'abord le caractère, le corps,
la justification et l'interligne. Les quatres sont à établir en même
temps. Parmis les critères les plus importants à cette étape : la
longueur des lignes (le rythme des lignes doit s'adapter au rythme du
texte), le style du texte (qui conditionne le style de police), le gris
typographique souhaité (qui influence le choix du corps et
l'interligne), etc. Évidemment une myriade d'autre considérations sont à
prendre en compte...

 2 - À partir de là on détermine la mise en page proprement dite. On
commence par une estimation du nombre de lignes : il doit correspondre
au rythme du texte, bien sur, mais il est toujours préférable que le
pavé de texte ait des proportions géométriques. 

 3 - Arrivé à ce stade, on reprend tout à zéro dans l'autre sens : on
part des proportions du pavé de texte souhaitées, et en suivant un canon
de mise en page adapté, on détermine les dimensions des pages, la
position du rectangle d'empagement, des folios, des en-têtes et pied de 
page, etc. On doit souvent arrondir à vue de nez.

  Tout cela est idéal, parce qu'en fait on suppose qu'on peut prendre un
format de papier quelconque. En pratique c'est moins évident et il faut
faire des concessions à de nombreux endroits. 

  





> 
> Mais la justif a des incidences sur le corps, puisqu'il ne faut pas
> dépasser un certain nombre de caractères par lignes ; le corps a des
> incidences sur l'interligne ; l'interligne dépend aussi de la justif ;
> et la hauteur de texte devrait être un nombre entier de lignes...
> 
> Alors que penseriez-vous d'un programme à qui on donne une police, un
> corps, un interligne un format de papier et qui calcule un empagement
> aux proportions aurifères (orifiques ?) d'un justif moyenne de 66 cars
> et d'une hauteur entière en lignes, placée sur la page selon la règle
> des tiers...
> 
> Dernière énigme : qu'est-ce que l'« empagement » : le rectangle
> visuellement gris sur chaque page pleine (donc en fait ça commence un
> x au-dessus de la première ligne de base et ça finit avec la dernière)
> ou la « boundingbox » du bloc de texte (une ligne de base au-dessus
> de la première, ou un À au-dessus..., jusqu'aux descendantes de la
> dernière ligne) ?
> 
> Merci !
> Thierry Bouche
> __
>   « Ils vivent pour vivre, et nous, hélas ! nous vivons pour savoir. »
>                                 Charles Baudelaire, Paris.