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Message : Re: Nom d'auteur en petites caps

(Jacques Melot) - Lundi 22 Janvier 2001
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Subject:    Re: Nom d'auteur en petites caps
Date:    Mon, 22 Jan 2001 10:45:38 +0000
From:    Jacques Melot <jacques.melot@xxxxxxxxx>

 Le 22/01/01, à 2:45 -0500, nous recevions de Jean Fontaine :

> Alain Hurtig a écrit :
>
> > Mais pour répondre à la question d'Olivier, l'usage veut que les
> > auteurs anciens (tout ce qui n'est pas contemporain, donc avant la
> > Renaissance, donc avant la fixation des noms de famille) restent en
> > bas-de-casse (sauf les intiales, of course). Donc pas de petites
> > capitales au Pseudo-Clément, à Diodore de Sicile, à Jérémie.
>
> ----
> ?????????
> Je viens pourtant d'accorder d'aimables petites capitales à
« Antisthène », à
> « Aristote », à Marc Aurèle »...
> J.-P. L.

Dans un ouvrage ou une bibliographie qui mêle les auteurs anciens et
modernes et qui met les patronymes de ces derniers en petites caps, j'aurais
aussi tendance à mettre en petites caps les noms anciens, ou au moins un
élément des ces noms (celui qui sert à l'indexation) quand ils ont une forme
complexe.



En 1999, j'ai précisément publié un article qui, en soi, n'est qu'une grosse bibliographie commentée (Jean-Pierre Lacroux l'a reçu pour commentaires, sous forme de PDF, il y a plus d'un an). L'article a été composé et mis en pages entièrement par moi (j'étais alors le directeur de la revue savante où cet article est paru, et le suis d'ailleurs encore pour quelques jours) et des noms d'auteurs en petites capitales y côtoient les mêmes ou d'autres en roman. L'article, par nature, contient une double bibliographie : celle qui fait l'objet de l'article et les références à d'autres ouvrages, récents ou anciens, peu importe, que je fais moi-même dans mes commentaires. Seules les noms d'auteurs associés à ces dernières sont mis en petites caps. Cela dit, j'avoue que je n'ai jamais appliqué de règle particulière, tant dans l'article en question qu'ailleurs, procédant instinctivement (mais avec esprit de suite) pour ce qui concerne l'usage des petites capitales pour les noms de personnes. En gros la règle qui se dégage, et qui sans doute reflète l'usage dans le domaine, est de minicapitaliser les noms cités en bibliographie (à la fin de l'article, généralement), mais seulement lorsqu'ils apparaissent immédiatement suivis par une date entre parenthèses qui, utilisées conjointement aux minicaps, indique le renvoi à la bibliographie (dans quelques cas, la date peut ne pas suivre immédiatement le nom, pour des question de structuration de la phrase). Partout ailleurs les mêmes noms sont en roman, comme les autres qui ne correspondent pas à des références en bibliographie. Font exception à cette règle les auteurs de l'Antiquité et du Moyen Âge, et, de manière plus générale, les pré-linnéens (auteurs ayant publié avant le 1er mai 1753, ou continuant à utiliser une nomenclature non linnéenne après cette date ; le domaine en question est la botanique), sans doute parce que dans notre esprit il ne s'agit plus d'auteurs à proprement parler, mais de personnages dont le nom est aussi pétrifié qu'eux-mêmes ou que l'image qu'on sen fait. Quoi qu'il en soit, il ne s'agit pas d'auteurs jouant le même rôle que les autres : ils sont en quelque sorte hors système, la critique n'ayant aucun sens appliquée à leurs oeuvres, comme on l'applique à celles des autres auteurs, eux récents ou assimilables à ces derniers. Pour en revenir aux noms minicapitalisés, c'est-à-dire à ceux indiquant simultanément une référence bibliographique vivante, le fait de les écrire en roman là ils ne sont plus associés à une telle référence, a évidemment pour avantage de s'opposer au surbalisage du texte, de même qu'on s'efforce de minimiser l'emploi des autres artifices de mise valeur, comme l'italique, le gras, etc. Le fait d'avoir donc dans la même phrase le même nom minicapitalisé et en romain ne gêne guère et, encore moins, choque, car ce qui est en romain se fond avec le reste du texte. On emploi d'ailleurs les petites capitales parce que les noms de personnes disparaissent précisément trop dans l'ensemble pour être repérés aisément. (Cela a son utilité, et n'est donc pas uniquement justifié pour des raisons touchant au narcissisme.)

Je pense aussi qu'il y a une question de contexte, d'actualité dans la narration, ce que j'ai relaté plus haut n'étant qu'un cas parmi d'autres. Peut-être que dans d'autres contextes (un contexte historique, par exemple) il est acceptable ou même bon d'utiliser des petites caps pour les noms de personnes, surtout s'il n'y a pas de citations bibliographiques.

   Jacques Melot


À propos de noms anciens complexes, voici trois vedettes qu'on trouve dans
la section des noms propres du Petit Larousse (les capitales sont petites) :

 ISIDORE DE SÉVILLE (saint)
 LÉONARD de Vinci
 THOMAS d'Aquin (saint)

Il est curieux que la patrie d'Isidore et celle de Léonard n'aient pas la
même casse. Et, comme le montre le dernier exemple, la sainteté du
personnage ne semble pas être le facteur capitalisant. Quelqu'un a une
explication?

Jean Fontaine
jfontain@xxxxxxxxxxx